Une nouvelle attaque aérienne a visé Kiev lundi à l'aube, après une journée du Nouvel An marquée par des dizaines de frappes russes qui ont fait au moins quatre morts dans la capitale et ailleurs dans le pays.
"Restez dans les abris!" a demandé vers 01H00 (23H00 GMT) sur Telegram Serguiï Popko, chef de l'administration militaire de la ville de Kiev. Cette administration a ensuite indiqué que "20 cibles aériennes ont été abattues".
"La défense aérienne fonctionne... Des fragments de balcons et de fenêtres d'un gratte-ciel ont été endommagés dans le district de Desnyanskyi", dans le nord-est de la capitale, a poursuivi M. Popko.
L'alerte a été levée environ trois heures plus tard.
"Les Russes ont lancé plusieurs vagues de drones Shahed", a déclaré pour sa part Oelksii Kuleba, chef de l'administration militaire de la région de Kiev, en référence aux drones explosifs de fabrication iranienne. "Ils visent les infrastructures critiques", a-t-il ajouté.
Selon le maire de Kiev Vitali Klitschko, un homme de 19 ans a été blessé par des éclats de verre dans le district de Desnyanskyi et conduit à l'hôpital.
Peu avant et après le passage à 2023, des bombardements sur Kiev et sept autres régions avaient déjà fait au moins quatre morts et 50 blessés, selon les autorités ukrainiennes.
De son côté, Moscou a affirmé avoir visé des installations de fabrication d'avions sans pilote.
Dans le centre de Kiev, un missile a éventré dans la nuit du Nouvel An la façade d'un hôtel, tandis que le chef de la police locale, Andriï Nebitov, a diffusé une photographie sur Facebook montrant ce qui semblait être les restes d'un drone avec les mots "Bonne année" écrits en russe. L'armée de l'air ukrainienne a affirmé avoir abattu 45 drones Shahed dans la nuit de samedi à dimanche.
"Nous ne leur donnerons rien"
Puis, dans la journée de dimanche, "l'ennemi a effectué 35 frappes aériennes, utilisant notamment le drone 'Shahed-136'", et tous les engins tirés par la Russie ont été détruits, a annoncé dans la soirée l'état-major de l'armée ukrainienne.
"Les occupants russes", a-t-il ajouté, ont en outre "tiré 16 fois avec des lance-roquettes multiples, en particulier sur l'hôpital pour enfants de Kherson", une ville méridionale régulièrement bombardée depuis qu'elle a été reprise, à l'automne, par les soldats ukrainiens.
Les Russes "sont en train de perdre. Les drones, les missiles et tout le reste ne les aideront pas. Parce que nous sommes ensemble", a réagi dimanche soir le président Volodymyr Zelensky.
"Et ils n'enlèveront pas une seule année à l'Ukraine, ils ne nous retireront pas notre indépendance. Nous ne leur donnerons rien.
Nous répondons à chaque frappe russe (...) sur toutes nos villes et nos communautés", a-t-il martelé.
La Russie a quant à elle assuré avoir procédé dans la nuit de samedi à dimanche à "une attaque aéroportée de précision de longue portée contre des installations de l'industrie de la défense ukrainienne impliquées dans la fabrication de drones d'attaque utilisés pour mener des attaques terroristes contre la Russie".
Moscou qualifie souvent d'"actes terroristes" les opérations militaires ukrainiennes en territoire russe ou contre des infrastructures russes en Ukraine.
"Incroyable fatigue"
L'armée russe a par ailleurs déclaré poursuivre son offensive dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, où se concentre actuellement l'essentiel des combats.
L'état-major des forces ukrainiennes a à cet égard souligné dimanche soir que "l'ennemi (...) continuait de tenter des attaques dans le secteur de Bakhmout", une cité de cette région dont les Russes cherchent à s'emparer depuis plus de six mois, au prix de lourdes pertes dans les deux camps et de destructions inimaginables.
Les soldats engagés dans cette bataille sont soumis à une "incroyable fatigue" morale et physique. Et dans cette guerre d'usure sans fin, certains finissent par se percevoir "comme de la viande, juste bons à être envoyés à la mort", a expliqué sur place à l'AFP Mark Kouptchenenko, un jeune aumônier militaire ukrainien qui va tous les jours sur le front.
Il n'y a pas ou très peu de rotations, "ils sont en permanence au combat", sous une pression énorme, soumis à des ordres que parfois ils ne comprennent plus, a-t-il encore dit.
© Agence France-Presse
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