L’invité de l’émission thématique du jeudi 11 juillet était Jean-Yves Violette, président de l’Institut d’assurance de Maurice. Il a répondu aux questions des auditeurs aux côtés de Gilbert Bablee et Mélanie Valère-Cicéron.
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- C’est quoi l’Institut d’assurance ?
C’est un institut qui regroupe des professionnels du domaine des assurances, comprenant des techniciens, des souscripteurs et des gestionnaires de réclamations, entre autres. Cet institut permet aussi d’assurer la formation du personnel du secteur des assurances de Maurice. Cela s’applique aussi aux réassureurs, actuaires, courtiers et techniciens d’assurances.
- L’importance d’une assurance
Les assurances automobiles, ou encore les assurances financières sont obligatoires, par exemple, pour les véhicules. S’ils ne sont pas assurés, en cas de dommages, un individu n’aura pas d’argent pour dédommager une tierce personne ou pour régler des frais médicaux, par exemple. Ce serait une catastrophe. En cas d’incendie dans un hôtel comptant environ 400 employés, en cas de perte de fonds, l’hôtel n’aurait pas eu d’argent et plusieurs employés se seraient retrouvés au chômage. Une assurance permet ainsi une continuité de la vie économique et sociale.
- Le temps d’attente
En général, le temps d’attente en moyenne pour tout nouveau souscripteur est d’environ trois mois. Pourquoi ? Il y a eu des cas où certains clients, sachant qu’ils sont malades, ont souscrit un plan d’assurance pour leur maladie. C’est la raison pour laquelle les assurances ne couvrent pas les maladies préexistantes.
- Les types d’assurances vie
Il y a plusieurs types de polices d’assurance. Par exemple, le Unit Link qui est rattaché aux valeurs financières mondiales. Les valeurs varient selon l’économie mondiale. Par exemple, lors du crash financier mondial, toutes les valeurs ont chuté pour ce type d’assurances. Et par ricochet, si des souscripteurs s’attendaient à recevoir la somme d’un million de roupies, par exemple, ils n’ont reçu que Rs 700 000 voire Rs 600 000. C’est la raison pour laquelle les futurs clients doivent être conscientisés et éduqués avant de s’embarquer dans ces plans d’assurances. Les clients ont le droit d’être parfaitement renseignés avant de souscrire un plan d’assurance. Mais le vendeur a aussi l’obligation d’expliquer à un éventuel client les clauses et conditions de cette police d’assurance, mais aussi d’écrire de façon simple les exclusions en caractère gras de ce qui est couvert ou pas. Plusieurs plans d’investissement sont liés aux assurances vie. Si le bonus est élevé, la prime le sera aussi.
- Standards à respecter
Il y a définitivement des standards à respecter quand il s’agit de dédommager un client, car l’instance des assurances est régularisée. Les polices d’assurance sont les mêmes pour tous les types d’assurances. Il est clair aussi que si une voiture vaut et a été évaluée à Rs 100 000, l’assurance ne peut payer Rs 80 000 de dédommagement. Au cas contraire, le client a tous les droits de contester.
- Fonction d’une assurance vie
Si un chef de famille, qui n’est pas couvert par une assurance vie, meurt subitement, ses proches risquent de se retrouver dans une situation financière difficile. Les études supérieures des enfants peuvent aussi être compromises par manque de fonds. Par contre, s’il est couvert par une assurance, ses bénéficiaires ou héritiers toucheront cette assurance pour subvenir à leurs besoins. La même chose s’applique pour l’assurance médicale.
Une assurance vie peut aussi être utilisée comme étant un plan d’économie. Une fois l’assurance arrivée à maturité ou à chaque intervalle de cinq ans, par exemple, le client reçoit une certaine somme d’argent selon les conditions établies au préalable. Une assurance vie est souvent associée aux emprunts bancaires. Car en cas du décès du contracteur du prêt, l’assurance dédommagera la banque en question.
- Assurances ‘au noir’
À ce jour, les assurances tombent sous l’égide du secteur financier. Il n’est pas possible pour une compagnie de travailler au noir. C’est une instance très réglementée. Il y a un régulateur, la Financial Services Commission et d’autres instances, à savoir la Financial Intelligence Unit, le ministère des Finances, le bureau de l’Ombudsperson for Financial Services Mauritius – sans oublier plusieurs règlements de la FSC – qui vérifient et veillent au grain.
- Dédommagements
Dans certains cas, des victimes disent ne pas obtenir des dédommagements à la suite d’un accident. Il est bon de savoir que normalement, après un accident, la compagnie d’assurance doit faire le nécessaire pour que la victime puisse obtenir des dédommagements, surtout si elle détient d’une couverture tous risques. Ce n’est absolument pas du devoir de la victime d’aller vers la l’assurance de l’autre partie pour obtenir les dédommagements nécessaires.
- Dépréciation des véhicules
C’est un fait que le secteur de l’automobile a connu une croissance rapide. Il y a un rajeunissement de la flotte, avec le nombre grandissant des véhicules, il serait temps d’avoir un tableau d’évaluation des véhicules. À ce jour, ce tableau n’existe pas dans la loi, mais par contre, il y a certaines organisations qui affichent des tableaux de dépréciations de véhicules. Toutefois, la plupart des assurances ont un barème standard de dépréciation, selon la catégorie du véhicule, par exemple, des voitures de luxe et les japonaises déprécient moins vite que les voitures européennes.
- Constat à l’amiable
Dans certains cas, il y a des parties qui n’ont pas rapporté un cas d’accident à leurs compagnies d’assurances. Dans de telles circonstances, il est important de consigner plainte au poste de police. Pour rappel, toute négligence à ce propos est passible d’amendes. Normalement, un accident doit être rapporté dans un délai de trois jours pour permettre de dédommager les parties concernées.
Assurances tous risques
Il y a une perception que les assurances tous risques couvrent intégralement un assuré, or tel n’est pas le cas. Il est bon de savoir que dans ces types d’assurances, il y a plusieurs exclusions à prendre en considération. Cela s’applique pour tous les types d’assurances tous risques, tels que la police de santé, d’habitation, ainsi que la police automobile. C’est le devoir des vendeurs d’informer le client, mais aussi la responsabilité des acheteurs de savoir quoi acheter sans connaître les conditions rattachées.
Assurance tierce
- Dans le contexte de l’automobile, l’assurance tierce comprend trois parties, c’est-à-dire l’assurance, le client assuré et une tierce personne qui est, en d’autres mots, une victime potentielle. Par conséquent, l’assurance n’entrera pas en jeu pour dédommager le véhicule de l’assurêe, mais plutôt celui de la victime.
Assurance tierce et feu
- L’assurance tierce et feu couvre le véhicule en cas d’incendie, mais couvre aussi les dédommagements des victimes en cas d’accidents.
Assurance tous risques
- L’assurance tous risques, par contre, dédommage les victimes et le véhicule de l’assuré, mais uniquement selon les conditions établies dans les contrats.
Questions des auditeurs
Vinay – de Quatre-Bornes : « J’ai fait un accident, j’ai une assurqnce tous risques et je ne suis pas fautif. Je voudrais savoir si j’ai le droit de prendre connaissance du rapport de l’évaluateur »
D’abord, il faut savoir qu’en cas d’accident, le client choisit le garage pour envoyer son véhicule pour les réparations. Des assurances ont aussi leurs garages agréés. Dans les pays étrangers, les assurances paient les clients, mais à Maurice, les compagnies d’assurances paient directement les garagistes. Mais le garagiste a le devoir d’informer le client.
Asvhin – de Belle-Rose : « Il y a des patients, surtout des enfants, qui ont des implants auditifs. La maintenance de ces appareils coûte cher et, dans la majeure partie des cas, l’assurance ne couvre pas leurs besoins. Ne serait-il pas temps de prévoir une assurance spéciale pour ces types de besoins ? »
C’est une question assez délicate. Il est vrai que le client assuré obtiendra une somme pour ses besoins au cours de l’année, mais cela se résume à la loi du grand nombre. L’assurance devra prendre en considération les autres personnes dans la même situation afin que les finances soient équitables.
Yomesh - de Goodlands : « J’avais contracté un emprunt bancaire de Rs 200 000. Je suis tombé malade et je ne pouvais plus travailler. La banque n’a pas rayé l’emprunt...»
Cela est simplement basé sur un rapport médical. Si le rapport médical précise que le contacteur du prêt ne peut plus travailler, c’est uniquement là que l’assurance prendra le relais pour rembourser l’emprunt. Au cas contraire, le prêt bancaire restera actif.
Tanooj : « J’ai contracté une assurance tous risques pour mon véhicule. Lorsque j’ai contacté mon assurance pour l’informer d’un accident, un préposé m’a dit que ce n’est que lorsque mon véhicule sera en réparation que j’aurais un véhicule de dépannage »
Dans ce cas, il faudrait vérifier s’il peut, selon les conditions du contrat, bénéficier d’un véhicule de dépannage pendant les réparations.
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