Tourisme - «Quelque 10 000 emplois sont menacés chez plus de 2 000 petits opérateurs», dit Ajay Jhurry

Face aux conséquences du Covid-19, les opérations dans le tourisme ne vont pas démarrer de sitôt, estime Ajay Jhurry, président de l'Association of Tourism Operators (ATO). Selon lui, ce sont les petits acteurs qui sont les plus touchés. 

« Il faut compter plus de 2 000 petits opérateurs dans l'industrie touristique qui sont affectés par la pandémie de Covid-19. Par conséquent, quelque 10 000 emplois sont à risque», souligne Ajay Jhurry. Il soutient qu'actuellement, les petits opérateurs dans le secteur se concentrent sur un élément qui est reste sensible, les salaires des employés dans les mois à venir.  

«Chaque acteur se prépare dans sa façon pour gérer cette réalité avec leur responsable des ressources humaines et de la comptabilité. Dans les jours à venir ces deux équipes auront à faire face à des séances de travail houleuses», dit-il. Cependant, il soutient que malgré les efforts des employeurs, des pertes d'emplois sont inévitables. 

Autre préoccupation des petits opérateurs, dit-il, est d'assurer la survie du post-confinement. «Le secteur du tourisme à Maurice dépend des marchés qui sont très affectés économiquement. Nous n'avons aucune visibilité sur la reprise dans ces marchés.  Par ailleurs, à la reprise il faudra s'adapter aux nouvelles normes dans le monde du voyage et du tourisme», dit-il.  

Concernant la clientèle locale, Ajay Jhurry est d'avis est les Mauriciens seront plus vigilants dans leurs dépenses. « En outre, ils vont chercher des produits hauts de gamme à des prix compétitifs. Cette tendance ne fera certainement pas l'affaire des petits ou moyens opérateurs. Nous allons opérer seulement quand les grands arriveront à remplir leurs hôtels», affirme notre interlocuteur. 

Selon lui, il y a un besoin de développer une nouvelle industrie du tourisme où la «supply chain» serait plus résiliante. 

«Tout le monde doit retrouver sa part du gâteau dans ce nouveau modèle de voyage», dit-il.