Le centre d’enfouissement de Mare-Chicose incarne les défis de la gestion des déchets à Maurice. Experts et militants écologistes dénoncent une stratégie inadéquate et appellent à des solutions urgentes : tri, compostage et recyclage pour préserver l’environnement et valorisation des ressources.
Vassen Kauppaymuthoo, ingénieur en environnement et océanographe, se montre particulièrement critique à l’égard du centre d’enfouissement technique de Mare-Chicose. Pour lui, la gestion des déchets nécessite des réformes urgentes, notamment à travers le tri et le recyclage. L’écologiste Adi Teelock partage cette analyse et déplore le retard considérable accumulé par Maurice dans la mise en place d’une stratégie efficace pour les déchets solides.
Une gestion désastreuse
Pour Vassen Kauppaymuthoo, la gestion des déchets à Mare Chicose est loin d’être exemplaire. Chaque jour, ce centre accueille environ 1 200 tonnes de déchets, soit une moyenne annuelle de 400 000 tonnes. L’ingénieur regrette l’absence de mesures pour encourager le tri, notamment pour les bouteilles en plastique. Contrairement aux bouteilles en verre, aucune consigne n’a été instaurée pour leur collecte, ce qu’il attribue à l’influence de certains lobbies.
« Des mesures simples, comme le tri à la source, permettraient de réduire le volume de déchets déversé à Mare-Chicose » dit-il, soulignant également l’impact environnemental catastrophique de cette gestion : une partie du site n’est pas protégée par une membrane imperméable, laissant les liquides issus de la décomposition des déchets s’infiltrer dans le sol, contaminant ainsi les nappes phréatiques et les rivières.
Abandon du MID
Adi Teelock estime que Maurice a pris un retard de plus de 10 ans dans sa gestion des déchets solides, en raison de l’abandon de la stratégie Maurice Île Durable (MID) en 2015. Cette initiative visait à réduire les déchets envoyés à Mare-Chicose grâce à des pratiques basées sur les principes des 3R : Réduire, Recycler, Réutiliser.
« Des projets concrets avaient été envisagés, comme le compostage des déchets organiques, la production de biogaz et la création de centres régionaux de traitement des déchets » dit-elle. Des composteurs individuels avaient même été distribués gratuitement, accompagnés de séances de formation pour inciter les Mauriciens à trier leurs déchets, affirme l’intervenante. Cependant, « ces initiatives ont été abandonnées après l’arrivée du gouvernement MSM en 2014, qui a préféré explorer des solutions d’incinération, une approche controversée pour ses effets néfastes sur l’environnement et la santé publique », déplore l’écologiste.
Compostage et recyclage
Vassen Kauppaymuthoo met en avant l’importance du compostage pour réduire le volume des déchets. Selon lui, 70 % des déchets produits à Maurice sont d’origine organique et pourraient donc être transformés en compost, évitant ainsi leur accumulation à Mare-Chicose. « Actuellement, le coût de gestion des déchets organiques s’élève à environ Rs 1 000 par tonne selon lui. Cette dépense pourrait être économisée si ces matières étaient valorisées », affirme-t-il.
Il propose également d’instaurer un système de tri sélectif, avec des jours spécifiques pour le ramassage des différents types de déchets : tissus, bois, métaux, plastiques, etc. « Cette modernisation permettrait de réduire considérablement le volume des déchets enfouis, qui passerait de 1 200 tonnes à environ 300 tonnes par jour ».
Lacunes
Adi Teelock déplore que les initiatives récentes, comme l’introduction de l’économie circulaire par le gouvernement en 2019-2020, soient insuffisantes. Bien que ce concept vise à maximiser la réutilisation des ressources, les mesures prises, comme l’élimination progressive des plastiques jetables, restent trop timides.
« En 2024, un contrat pour la création de deux Material Recovery Centres (MRC) a été attribué dans le cadre d’un partenariat public-privé. Cependant, les sites pour ces centres ne sont toujours pas identifiés, retardant leur mise en œuvre » dit-elle. Adi Teelock souligne que des mesures plus ambitieuses sont nécessaires, comme l’élimination totale des plastiques jetables et le développement de systèmes de compostage à grande échelle.
Changement de paradigme
Les deux experts appellent à une refonte complète du système de gestion des déchets à Maurice. Vassen Kauppaymuthoo insiste sur la nécessité de valoriser les déchets ayant une valeur économique, comme les bouteilles en plastique PET et les canettes en aluminium, qui peuvent être recyclées. Il plaide également pour des campagnes nationales de sensibilisation et de formation sur le tri des déchets.
Adi Teelock , quant à elle, propose des initiatives locales, comme l’utilisation de broyeurs pour produire du paillis à partir de déchets verts, ou encore la distribution de composteurs individuels et de gourdes réutilisables dans les écoles. « Les Collectivités locales pourraient jouer un rôle clé dans cette transition, en étant mieux équipées pour gérer les déchets au niveau communautaire » dit-elle.
Développer une économie verte
En dépit des défis, Vassen Kauppaymuthoo et Adi Teelock voient une opportunité dans cette crise. En repensant la gestion des déchets, Maurice pourrait non seulement réduire son empreinte écologique, mais aussi développer une économie verte dynamique. Cela nécessite toutefois une volonté politique forte et la mobilisation de toutes les parties prenantes – citoyens, entreprises, et Collectivités locales.
Le feu récent à Mare-Chicose a agi comme un signal d’alarme, mettant en lumière l’urgence de moderniser le système actuel. « Il est temps d’arrêter de fermer les yeux sur les dysfonctionnements et d’agir pour un avenir durable », conclut Vassen Kauppaymuthoo.
Questions à Nathalia Vadamootoo : « Il faut mettre en place un système de gestion des déchets solides qui génère des revenus »
Professionnelle de l’administration publique, Nathalia Vadamootoo a fondé, il y a plus de dix ans, Baz Zéro Gaspiyaz, une plateforme écologique. Son objectif principal est de poser les bases pour que les Mauriciens réduisent significativement la taille de leur poubelle, voire qu’ils éliminent complètement les déchets à la maison. Elle partage ses réflexions sur les incendies récurrents au centre d’enfouissement technique de Mare-Chicose.
Que pensez-vous des incendies fréquents au centre d’enfouissement technique de Mare-Chicose ?
Les incendies fréquents dans le seul site d’enfouissement de Maurice sont révélateurs de graves anomalies et de défaillances techniques. Le mélange incontrôlé de divers types de déchets – batteries, plastiques, cartons, restes de cuisine, huiles usagées, verre et déchets hospitaliers – engendre des réactions chimiques pouvant provoquer des explosions et des incendies.
Le problème va bien au-delà. D’une part, l’opérateur privé semble avoir abandonné les normes de qualité exigées. Je doute fortement que le site soit encore conforme aux standards.
D’autre part, il subsiste un flou sur les audits réalisés et sur la surveillance par l’État. Le pire, c’est que le gouvernement a octroyé un contrat dans lequel la rémunération dépend du poids des déchets traités. Quelle entreprise privée accepterait de promouvoir le tri et la réduction des déchets si cela nuit à sa rentabilité ?
Pensez-vous que ces incidents auraient pu être évités avec une meilleure gestion des déchets à Maurice ?
Absolument, mais il y a de nombreux obstacles à surmonter. Depuis l’ouverture du site en 1997, aucun gouvernement n’a remis en question un système d’enfouissement inadapté à une île comme Maurice. En 2024, aucune alternative n’a été sérieusement proposée ou approuvée. Pourquoi ?
La gestion des ordures représente un marché lucratif, partagé entre les mairies et les entreprises privées. Les éboueurs, souvent considérés comme des agents électoraux, sont quasi intouchables. Leur influence est telle qu’une réforme risquerait de coûter des voix aux élus.
Le tri des déchets a fréquemment été évoqué, mais jamais mis en pratique. Pourquoi, selon vous ?
La principale difficulté vient d’un groupe influent de personnes qui tirent profit de la production incontrôlée de déchets, tout en étant protégées par le gouvernement. Espérons que le gouvernement aura le courage de mettre fin à cette catastrophe.
Quelles solutions préconisez-vous ?
À court terme, pour éteindre les incendies, j’encourage l’utilisation des systèmes d’irrigation aérienne des champs de canne à sucre pour déverser de grandes quantités d’eau sur les flammes. Une collaboration avec le secteur privé est indispensable. Je demande également la nomination d’un ministre de l’Environnement engagé à combattre les dérives lucratives de ce secteur.
Les Mauriciens méritent une île véritablement propre et durable"
Une commission d’enquête est nécessaire pour identifier les responsables des incendies, de la mauvaise gestion des ordures et des failles contractuelles depuis 1997.
À moyen terme, il faut recenser tous les acteurs de la filière : spécialistes du tri, de la valorisation des déchets, recycleurs, experts en projets « waste to energy » et formateurs pour changer les habitudes des citoyens. Il y a de tels professionnels à Maurice, mais ils sont ignorés, car ils dérangent les intérêts des profiteurs du système actuel.
À long terme, des études doivent évaluer l’impact de l’enfouissement sur les nappes phréatiques, l’air, l’océan et la santé publique, tout en prévoyant des actions de compensation. Enfin, il est urgent de réorganiser la division de gestion des déchets solides au ministère de l’Environnement pour qu’elle soutienne le nouveau système plutôt que de l’entraver.
Je remercie tous les professionnels qui soutiennent ma démarche. Le tri et la valorisation des déchets génèrent des emplois, préservent l’environnement et permettent d’accéder à des produits de qualité à des prix avantageux grâce à la réutilisation. Le gouvernement doit mettre en place un système de gestion des déchets solides moderne et rentable. Depuis 1997, Maurice cache ses ordures sous le tapis. Les Mauriciens méritent mieux : une île propre et durable.
Le concept Zéro Déchet
Adi Teelock rappelle que le mouvement Zéro Déchet est une alternative adoptée par plusieurs villes dans le monde, notamment au Japon et en Grande-Bretagne. Ce modèle s’appuie sur la réduction à la source des déchets, en éliminant les plastiques et les emballages jetables, et en favorisant le recyclage, le réemploi et l’upcycling.
Elle souligne que, face aux crises environnementales actuelles – changement climatique, effondrement de la biodiversité et pollution –, Maurice doit revoir son modèle économique, trop axé sur le consumérisme. « Il est impératif d’adopter des pratiques plus durables pour préserver notre planète et les générations futures », conclut-elle.
Gestion des déchets dans l’océan Indien
La gestion des déchets dans les pays de l’océan Indien est un défi majeur, en raison de la croissance démographique et économique régionale. Diverses initiatives et stratégies ont été mises en place pour y faire face. Ces initiatives montrent l’engagement des pays de l’océan Indien afin de trouver des solutions durables et efficaces pour la gestion des déchets.
Plan d’action de la Commission de l’océan Indien (COI)
En janvier 2019, la COI a publié un plan d’action pour la réduction et la gestion des déchets. Ce plan se concentre sur trois composantes principales : la mise en place d’un observatoire régional des déchets, l’amélioration des cadres réglementaires et institutionnels et la création d’un environnement propice à la recherche, l’éducation et l’innovation.
Projets pilotes
La COI soutient des projets pilotes pour la gestion et la valorisation des déchets, visant à promouvoir une économie circulaire et à réduire la pollution plastique dans l’océan Indien.
Coopération régionale
Les pays de l’océan Indien collaborent pour partager des ressources et des connaissances en matière de gestion des déchets. Par exemple, le projet Expédition plastique dans l’océan Indien (ExPLOI) vise à renforcer la coopération entre les États membres, les ONG et le secteur privé.
Valorisation des déchets
Des initiatives sont en cours pour valoriser les déchets, notamment par la production d’énergie à partir de déchets (waste to energy) et le recyclage.
Intégration du secteur informel
À Madagascar et aux Comores, le secteur informel joue un rôle important dans la gestion des déchets. Des efforts sont faits pour intégrer ces acteurs dans les systèmes de gestion formels.
ExPLOI
Le projet ExPLOI est une initiative régionale innovante et ambitieuse d’une durée de cinq ans (2020 – 2025). Il vise à répondre de manière intégrée aux problématiques économiques, écologiques et scientifiques qui touchent particulièrement la région de l’Indianocéanie, composée des îles du sud-ouest de l’océan Indien.
Le projet ExPLOI se concentre sur trois axes pour lutter contre la pollution plastique.
Amélioration de la connaissance des impacts de la pollution marine par le plastique
Le projet met en place des recherches approfondies pour évaluer les effets du plastique sur les écosystèmes marins, un enjeu crucial pour la préservation de la biodiversité régionale.
Éducation à l’environnement et sensibilisation à la pollution plastique
ExPLOI s’engage à renforcer la prise de conscience des communautés locales et des acteurs régionaux quant aux dangers du plastique et à l’importance de pratiques plus durables.
Développement d’une économie circulaire régionale
Le projet œuvre pour promouvoir des solutions de recyclage et de réutilisation des plastiques, favorisant ainsi une économie circulaire et durable pour les îles de l’océan Indien.
À travers ces initiatives, ExPLOI ambitionne de réduire l’empreinte plastique dans la région tout en favorisant une approche collaborative entre les États insulaires de l’océan Indien pour préserver l’environnement marin.
Une catastrophe annoncée, ignorée et amplifiée par l'inaction des autorités
Des avertissements clairs depuis plus de dix ans
La crise écologique qui frappe Mare Chicose depuis plus de deux semaines n’est pas une surprise. Elle s’inscrit dans une longue série d’avertissements ignorés, alors que les rapports accablants du Bureau de l’Audit et de la Solid Waste Management Division soulignaient depuis plus d’une décennie la saturation imminente de ce site d’enfouissement. Ces documents mettaient en garde contre la présence de déchets non conformes, aggravant les risques environnementaux.
Toutefois, malgré ces alertes répétées, aucune mesure proactive n’a été mise en œuvre pour prévenir l’état catastrophique actuel. Mare Chicose, conçu comme un site de stockage temporaire, est devenu le symbole d’une gestion calamiteuse des déchets, où les principes fondamentaux de prévention et de valorisation ont été sacrifiés au profit d’un modèle dépassé de « prendre, fabriquer et jeter ».
Une montée alarmante des volumes de déchets
Les chiffres de l’Environnement Statistics sont sans appel : le volume total de déchets enfouis à Mare Chicose est passé de 388 000 tonnes en 2012 à 501 000 tonnes en 2021, soit une augmentation de 30 %. Or, les autorités compétentes avaient averti : si aucune mesure n'est prise, le volume pourrait atteindre 650 000 tonnes d'ici 2030, soit une nouvelle hausse de 30 %. Ainsi, ces projections reflètent l’inaction chronique des autorités face à une gestion des déchets qui privilégie encore l’enfouissement, pourtant considéré comme la solution la moins durable.
Déchets électroniques : un scandale environnemental supplémentaire
Les inspections de la Technical Enforcement Unit (TEU) en mai 2017 avaient révélé des piles de déchets électroniques laissées à l’abandon sur le site, exposées aux intempéries et à la poussière. Une mauvaise gestion qui a non seulement endommagé ces équipements, mais aussi coûté Rs 300 000 supplémentaires au ministère pour leur tri et leur nettoyage. Pire encore, plusieurs fractions de déchets électroniques extraites en 2019 n’avaient toujours pas été exportées vers des installations agréées à la fin de cette même année, un délai inacceptable justifié par des procédures administratives interminables.
Promesses et immobilisme : le discours oublié de Kavy Ramano
En 2022, l’ancien ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, reconnaissait que le modèle actuel de gestion des déchets était insoutenable, évoquant la saturation de Mare Chicose et les travaux d’expansion en cours. Il promettait une stratégie axée sur la valorisation des ressources et la réduction des volumes destinés à l’enfouissement. Deux ans plus tard, ces priorités annoncées n’ont abouti qu’à des solutions temporaires, comme la construction d’un mur périmétrique pour prolonger la durée de vie du site de 15 ans, sans adresser le problème de fond : un modèle de consommation qui génère chaque année 500 000 tonnes de déchets.
L’inaction des autorités face aux avertissements répétés illustre un échec structurel dans la gestion des déchets à Maurice. Alors que des solutions durables existent, telles que le recyclage, le compostage et la valorisation énergétique, le pays reste enlisé dans une logique de court terme, au mépris des conséquences écologiques et sanitaires. Mare Chicose n’est pas seulement une décharge saturée : c’est le miroir d’un système dépassé et d’un manque de volonté politique.
Centre d’enfouissement technique de Mare-Chicose
Le site d’enfouissement technique de Mare-Chicose est un centre de gestion des déchets crucial pour le pays. Depuis son entrée en service en 1997, il avait pour objectif d’éliminer les déchets de manière respectueuse de l’environnement.
Le site, initialement conçu pour recevoir 300 tonnes de déchets par jour, a rapidement été saturé en raison de la forte production de déchets qui atteint environ 1 488 tonnes par jour pour une population de près de 1,3 million d’habitants. En 2018, Mare-Chicose a accueilli 543 196 tonnes de déchets, bien au-delà de sa capacité initiale.
La décharge, qui couvrait 20 hectares et avait une capacité de 2 millions de tonnes, a dû être agrandie à 32 hectares pour faire face à l’augmentation des déchets. Cette extension a permis de doubler la capacité du site, passant à 6 millions de m3.
Toutefois, la décharge est rapidement devenue insuffisante, réduisant sa durée de vie de dix-neuf ans à seulement huit ans. Pour pallier cette situation, un projet d’agrandissement vertical a été proposé afin d’augmenter encore la capacité d’élimination des déchets.
Le site de Mare-Chicose utilise plusieurs techniques pour minimiser les impacts environnementaux. Des sols composites et des revêtements plastiques sont utilisés pour prévenir la contamination des eaux souterraines. Le gaz de décharge est extrait pour la production d’électricité. Cependant, face à la saturation du site et aux enjeux liés à la gestion des déchets, il reste crucial de trouver des solutions durables pour gérer les déchets à Maurice.
Divers incendies
Il y a eu plusieurs incendies sur le site d’enfouissement technique de Mare-Chicose : en octobre 2013, en novembre 2018 et en novembre 2022. Le dernier en date est en cours depuis le 6 novembre 2024, mais il faut aussi compter un petit feu survenu vers la fin du mois d’octobre 2024. Celui-ci a cependant été rapidement maîtrisé par les pompiers.
Ces incendies ont un point commun : ils se sont déclarés pendant la période estivale. Ce qui laisse penser que la forte chaleur estivale et l’effet chimique des matériaux électriques ou électroniques, qui font partie des déchets ménagers, peuvent provoquer un début d’incendie. Et celui-ci se propage rapidement s’il n’est pas maîtrisé à temps.
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