Elle était à l’affiche de la pièce ‘Flirt avec le ring’, où elle a campé cinq rôles différents. Dyslexique, Stéphanie Mareux a relevé, haut la main, le défi de s’exprimer devant un public en tant que comédienne. C’était sur la scène du Caudan Arts Centre les 29, 30 novembre et 1er décembre.
Des années scolaires éprouvantes, humiliée par son professeur ainsi que par ses camarades de classe en raison de sa dyslexie... Cependant, des années plus tard, Stéphanie Mareux, 38 ans, était sur scène durant trois soirées, interprétant cinq rôles dans la pièce de Pierre Louis Paillusseau et le PLP Théâtre Académie, ‘Flirt avec le ring’.
« C’était un gros challenge, car c’était la première fois que je faisais face à un public. Mais j’avais envie de le relever et de me prouver que j’étais capable de surmonter cette phobie. Le théâtre m’a permis de sortir de ma zone de confort et de retrouver cette confiance en moi que j’avais perdue. Faisant face à un public m’a aidé à chasser mes peurs », confie d’emblée Stéphanie Mareux.
Cette femme d’origine réunionnaise, installée à Maurice depuis cinq ans, dit être amoureuse de cette belle île qui l’a accueillie les bras ouverts. « Je l’adore et je la respecte », rappelle Stéphanie Mareux. Elle a choisi de faire découvrir son talent de comédienne sur la scène du Caudan Arts Centre les 29, 30 novembre et le 1er décembre.
Elle y joue à la fois le rôle d’une petite fille de 10 ans capricieuse en raison de l’absence de sa mère, et également le personnage d’une femme amoureuse, dont le compagnon est surmené par son boulot, une employée qui est persécutée par sa directrice, une maman qui n’est pas comprise par ses enfants et son mari et finalement une formatrice qui essaie tant bien que mal à enseigner un nouveau métier mais qui fait face à des perturbations.
La Réunionnaise nous partage que ce n’est que l’année dernière qu’elle a décidé de se lancer dans cette aventure théâtrale. « Le théâtre m’a toujours fasciné. En visionnant l’ancienne pièce de théâtre de Pierre Louis et en découvrant le travail effectué avec ses élèves, j’ai voulu tenter ma chance. Et à cette époque, je passais par une période de remise en question. J’avais soif de découvertes et d’expériences. »
Mais se lancer dans le théâtre n’a pas été chose facile pour notre interlocutrice. « Au début, c’était difficile pour moi de lire un texte à haute voix. Les mots s’entremêlaient. J’avais des doutes. C’était même horrible pour moi. Je tremblais. Puis, petit à petit, j’ai confronté ma peur et la confiance s’y est installée. J’ai pu relever le défi. »
Humiliation
Un défi de taille ! Car sa dyslexie, non diagnostiquée pendant son jeune âge, a eu des conséquences sur sa scolarité. Problèmes de compréhension, de lecture et d’orthographe, mauvaises aptitudes à l’écriture, difficultés à résoudre des problèmes. Et lorsqu’on lui demandait de lire à haute voix en classe, elle était terrorisée. Lorsqu’on lui demandait de lire dans sa tête, tout était brouillé. Alors que tout le monde autour d’elle semblait si bien se débrouiller avec les mots. Elle s’y butait. « J’ai été humiliée par mes instituteurs. Mes camarades de classe se moquaient de moi. »
Mais loin de baisser les bras, elle s’est battue, à développer elle-même ses propres techniques d’apprentissage et a fini par surmonter ses lacunes. « J’ai essayé de m’adapter sans même savoir que j’avais un trouble d’apprentissage. J’ai pu obtenir mon bac. » C’est ainsi, qu’elle a traversé toute sa scolarité sans jamais comprendre d’où lui venaient ses difficultés.
Après un diagnostic à l’âge de 25 ans, elle a su qu’elle était dyslexique. Cette nouvelle ne la décourage guère. Elle prend doublement confiance en elle. Elle ouvre sa première société, un institut de Beauté, puis elle devient distributrice de produits cosmétiques avant qu’une opportunité se présente à elle dans le domaine immobilier. « Toutes ces expériences mon permis d’acquérir plusieurs cordes à mon arc. La vie m’a appris de ne jamais baisser les bras. Nous sommes acteurs de notre propre vie et personne ne pourra y changer. Je suis déterminée à construire ma carrière. »
Maman d’un fils de 15 ans, Stéphanie Mareux souhaite se mettre à son propre compte. Fascinée par l’être humain, elle est d’avis que chaque individu est unique. « Je crois fermement que tout être humain est bon. On a tous vécu des choses bonnes ou mauvaises et cela nous a façonnés pour être ce que nous sommes aujourd’hui. À nous de nous poser les bonnes questions et prendre les bonnes décisions. Chacun d’entre nous peut arriver à réaliser de belles choses à notre manière. Il suffit d’y croire et ne jamais se laisser décourager. Il ne faut rien lâcher. Il faut garder foi. Dans toutes mauvaises expériences, nous retirons toujours quelque chose de positif. »
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