Au-delà des designs arabes ou indiens, le tatouage au henné a traversé les frontières orientales pour venir s’ancrer dans les nouvelles tendances occidentales. La nouvelle génération est friande de ce tatouage temporaire. 'Henné' blanc, noir ou bordeaux, le 'mehendhi' se revisite et devient un nouvel accessoire de mode.
Le tatouage au henné n’est aujourd'hui plus à présenter. Outre son aspect traditionnel et sa dimension religieuse, il est devenu un accessoire de mode et habille jeunes et moins jeunes de toutes religions. Selon certaines croyances, le tatouage au henné porterait chance ou encore protégerait du mauvais œil.
Devenu aujourd’hui une tendance esthétique à travers le monde, le tatouage au henné se revisite dans de multiples couleurs et aussi dans du doré et pailleté. Il se réinvente pour le grand plaisir des amateurs. La poudre de henné, mélangée avec de l’eau, du jus de citron ou du thé concentré, permet de créer une pâte qui s’applique sur la peau en reproduisant soigneusement des motifs élaborés. « Ce type de tatouage au henné se maintient sur la peau pendant trois semaines ou plus. Cela dépend de la densité du henné sur la peau, de la technique d’application et de la qualité du henné », indique Tamkeen Mohamed Tsabet, mehendhi artist.
Il existe aussi d’autres types de tatouage temporaire comme le henné blanc. « Il est temporaire et s’efface au contact de l’eau. Ce qu’on appelle communément du « henné blanc » est en réalité un mélange de colle et de ‘body paint’ ». Il est disponible aussi dans d’autres couleurs, à base de colorants, comme le noir ou le bordeaux. « Ce type de tatouage au henné dure aussi longtemps que le henné traditionnel, mais il est possible de faire des réactions allergiques au colorant. »
Tamkeen fait du mehendi depuis l’âge de six ans. « À 12 ans, j’avais fait ma première mariée. Le 'mehendi' a toujours fait partie de ma vie. Lorsque j’accompagnais ma cousine dans les mariages, je ramassais les cornets de henné qui restaient pour pratiquer à la maison. » Elle confie qu’elle faisait du mehendi pour aider sa mère financièrement. Plus tard, cette enseignante laissera tout tomber pour se consacrer à sa famille et à sa passion. Cela fera bientôt plus de 15 ans qu’elle fait du mehendi dans les mariages, événements, beach parties, anniversaires.
Inspirée de ses nombreux voyages, Tamkeen se spécialise dans le Gulf style. « Je ne me base pas sur des dessins pour faire du mehendi. J’aime créer et innover. » Toutefois, elle précise que les jeunes sont à la recherche de motifs floraux ou géométriques. Par ailleurs, elle trace les rituels du mariage hindou et reproduit également des figurines (voir photo) à l’aide du henné.
Sharemeen Khan Khodabocus respire aussi la créativité au Caudan Waterfront. Depuis maintenant cinq ans, elle y touche une jeune clientèle touristique. Cependant, elle fait du tatouage au henné depuis treize ans déjà. Aujourd’hui, cette jeune femme de 26 ans en a fait son gagne-pain. Et vit pleinement sa passion pour le mehendi. Peu importe le dessin qui se présente à elle, elle arrive à le reproduire au henné. « J’ai commencé à l’âge de 11 ans et je l’ai appris seule. Depuis, je ne me suis plus jamais arrêtée. »
Après avoir suivi des cours dans le domaine, la jeune artiste se perfectionne lors des mariages et événements. « Les touristes adorent le henné. Ils le voient comme un tatouage temporaire, tendance à porter pendant leurs vacances. Les hommes comme les femmes optent souvent pour le henné noir ou bordeaux qui dure une semaine. Les femmes de teint clair choisissent plutôt pour le henné traditionnel ou le bordeaux », précise Sharemeen. « Le henné blanc est pour sa part intéressant à porter pour une soirée ou une 'photo shoot'. »
Cela fait sept ans qu’Ameerabee Woozeer a découvert son amour pour le henné. Si au début ses proches et amis lui servaient de cobayes, cette jeune femme de 23 ans s’est depuis perfectionnée à travers des cours. Elle s’est forgée une réputation de bouche-à-oreille. « Je rêvais de devenir 'mehendi artist'. » Elle comprendra vite que la compétition était rude et qu’elle devait se démarquer. Ameerabee personnalise ainsi ses dessins, afin qu’ils soient uniques et différents. « Même lorsqu’on me demande de copier un dessin, j’y apporte toujours ma touche personnelle », précise-t-elle.
Et de conclure : « Le mehendi a traversé les frontières. Les gens n’attendent plus une occasion spéciale pour en porter ». Ameerabee travaille principalement avec les hôtels, elle propose un « coin mehendi » pour les anniversaires. « Les jeunes sont fans de 'mehendi' blanc, noir et bordeaux ».
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