Les « speed cameras » installées dans les villes et villages pourraient être supplantées par les appareils du projet Safe City. Selon des renseignements, le ministère des Infrastructures publiques veut à tout prix traquer les motocyclistes qui commettent des infractions au code de la route.
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es spécificités des speed cameras, devenues « obsolètes au fil des années », font que les images des motocyclettes flashées sont de très mauvaise qualité. Depuis environ deux mois, la Traffic Management and Road Safety Unit (TMRSU), le ministère des Infrastructures publiques, ainsi que des représentants de la police ont enclenchés des « discussions très sérieuses » en vue de connaître les spécificités détaillées des caméras ITS (Intelligent Traffic Surveillance System) en marge du projet de surveillance nationale Safe City. Le but : substituer les quelques 63 speed cameras installées, il y a plus de sept ans au coût d’environ Rs 172,2 millions, par les caméras intelligentes du projet Safe City, dotées de logiciels ultrasophistiqués.
La police, explique une source anonyme, est ainsi appelée à fournir des garanties au ministère et à la TMRSU, à travers des études, que les motocyclistes pourront être traqués à travers l’utilisation des appareils ITS. Si les analyses sont convaincantes, les speed cameras (situées dans les black spots tels que Port-Louis, Terre-Rouge, Triolet, Trou-aux-Biches, Flacq, Beau-Bassin/Rose-Hill, Quatre-Bornes, Vacoas/Phœnix, Flic-en-Flac, Rivière-Noire), pourront être enlevées graduellement pour être remplacées par les appareils intelligents, avant la mise en opération du projet Safe City prévue pour décembre.
« Les spécificités des appareils, dont la limitation de vitesse est de 60 km/h, ne correspondent plus aux exigences du ministère des Infrastructures publiques et de la sécurité routière. De nombreux motocyclistes font fi du code de la route et mettent leur vie en péril. Le remplacement des speed cameras par les caméras du projet Safe City réduira non seulement les dépenses du gouvernement en termes de maintenance, mais aidera les autorités à traquer, sur une plus grande surface, les motocyclistes qui commettent des infractions au code de la route », explique notre source.
Speed cameras défaillantes
En 2016, le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, avait révélé que les speed cameras connaissaient de multiples défaillances, comme le calibrage ou le positionnement. 50 % des flashes des appareils, avait-il précisé à l’Assemblée nationale, n’aboutissaient pas à des contraventions. « Dans bien des cas, lorsque les autorités sont appelées à examiner les véhicules flashés, les photos sont floues ou de très mauvaise qualité », avait-il souligné. Le rapport 2018 de l’Audit, soumis en mars de cette année, avait également évoqué les défaillances des speed cameras.
« Les caméras ITS du projet Safe City sont très puissantes et assument les mêmes fonctionnalités. Les appareils intelligents peuvent non seulement identifier les plaques d’immatriculation des véhicules, mais sont également dotés de logiciels puissants pouvant repérer toutes les infractions commises sur nos routes à au moins 300 mètres. Comme l’utilisation du téléphone au volant et le non-port de la ceinture de sécurité », explique un proche du dossier.
ProGuard Ltd, la société responsable de la maintenance des speed cameras a aussi été sollicitée par notre rédaction. « Nous n’avons reçu aucune correspondance pour le moment. D’ailleurs, nous ne sommes que des contracteurs », nous souligne un responsable de cette entreprise.
Discussions en cours
Le ministère des Infrastructures publiques a confirmé que les discussions étaient en cours afin de remplacer les speed cameras par les appareils du projet Safe City. « Rien n’est concret pour le moment. Mais les pourparlers, qui ont commencé depuis environ deux mois, vont très vite. La décision du ministère repose sur la garantie donnée par la police concernant l’efficacité des caméras intelligentes », fait ressortir un conseiller du ministre.
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