Le tableau de Palvishee Jeewon qui affichait les seins nus d’une femme, qu’elle a dû censurer pour pouvoir l’exposer au Salon de Mai, fait parler de lui sur la toile. Plusieurs artistes ont montré leur mécontentement contre ce boycott à travers des photos de leurs œuvres artistiques, non censurées, qu’ils ont postées sur leurs pages Facebook.
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Darmarajen Veerasamy est le président de la National Art Gallery. Il a posté plusieurs photos d’œuvres qui ont déjà été exposées au National Art Gallery depuis 2017 sur sa page Facebook. Seins recouverts à moitié, doigt d’honneur… les artistes laissent libre cours à leur créativité et expriment leurs émotions sur leurs toiles.
« La National Art Gallery donne la liberté aux artistes d’exposer leurs œuvres comme ils le souhaitent sans pour autant être provocants. Le genre d’œuvre artistique où on découvre le corps de la femme existe depuis des milliers d’années et à l’étranger, on retrouve ses œuvres sans tabous. Je pense que c’est le côté très réaliste de la toile qui a dérangé », confie Darmarajen Veerasamy. Selon lui, il faut, cependant, prendre en compte la sensibilité de chacun. Alors, il suggère de trouver des solutions pour faire la part des choses. « Par exemple, on peut mettre les œuvres qui sont susceptibles de heurter la sensibilité de certains dans un autre espace. On y donnera accès aux plus de 18 ans et à ceux qui sont à l’aise avec de tels œuvres », dit Darmarajen Veerasamy. Pascal Lagesse, artiste peintre comptant plus de 36 ans dans le domaine, n’a pas caché sa déception contre la censure des œuvres artistiques. Ainsi, il a posté deux photos d’une de ses œuvres qu’il exposera très bientôt. « Elle ne sera pas censurée ! Je trouve cela d’une grande tristesse que de confondre le corps humain et la pornographie. C’est rétrograde ! Je ne vois pas pourquoi le tableau n’était pas valide pour l’exposition dans son état original. Et si c’est comme ça, il faudra fermer Le Louvre, », confie-t-il.
Dev Chooramun, artiste qu’on ne présente plus, a également posté ses œuvres sur les réseaux sociaux. On y voit des dessins de femmes nues qu’il avait exposés à la Galerie Max Boullé en 1988. « J’ai fait beaucoup d’expositions à ce jour. Et les thèmes que j’aborde tournent autour de l’amour, la femme, la nature et l’érotisme. Je n’ai jamais eu de problème jusqu’ici, car c’est de l’art et rien d’autre. Je ne comprends pas pourquoi ce n’était pas tabou et maintenant en 2022, cela devient un problème alors que les réseaux sociaux sont davantage accessibles », fait-il remarquer.
Pour rappel, Palvishee Jeewon, auteure du tableau « The Rise of Women Power », a décidé de censurer sa toile pour ne pas avoir à l’enlever lors de la 39e édition du Salon de Mai. Ce dernier se tient à l’École des beaux-arts de l’Institut Mahatma Gandhi (MGI), à Moka, jusqu’au 3 juin. À deux heures du vernissage qui a eu lieu à 18h30 le vendredi 20 mai, le directeur de l’École des Beaux-Arts du MGI l’a informé que la direction l’a demandé d’enlever le tableau, car des enfants allaient visiter l’exposition.
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