Les chiffres de vente des supermarchés ont grimpé cette semaine. Surtout depuis l’annonce de la fermeture des écoles. Ce début de ‘Panic Buying’ est attribué au spectre d’un troisième confinement et à celui de la hausse des prix.
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« Pe tann dir pa pou ena 3e konfinnman, me pa kapav fer konfians. Ti dir lekol pa pu ferme, me finn ferme », fait ressortir Satish, rencontré dans un supermarché bondé. George abonde dans le même sens : « Mieux vaut prendre les précautions que de se torturer les méninges en cas de restrictions. »
Ignace Lam, Chief Executive Office d’Intermart dit avoir remarqué le phénomène de ‘Panic Buying’ depuis le weekend dernier. Cependant, il préfère nuancer : « Je ne sais pas si c’est par crainte d’un troisième confinement ou les rumeurs que les prix allaient monter. C’est un fait que le ‘panic buying’ est là », indique-t-il. « Il y a une hausse de 15 à 25 % de nos chiffres d’affaires. Les gens achètent notamment des produits de base comme le lait, la farine, les épiceries entre autres », explique-t-il.
Nooreza Fauzee, directrice financière de Dreamprice abonde dans le même sens. « On a noté qu’il y a un ‘panic buying’ depuis lundi dernier dans tous nos supermarchés. Nombreux sont ceux qui ont déjà effectué leurs achats. En ce moment, c’est surtout pour acheter des produits comme l’huile, le sucre, des détergents et de l’alcool pour désinfecter pour un budget d’environ Rs 1 500 », souligne-t-elle.
Yusuf Sambon de Lolo Hypermarket tient à préciser que l’actuel ‘Panic Buying’ est relativement faible. « Comparé aux précédents confinements, cette fois-ci, les gens ne font pas preuve de nervosité et achètent l’essentiel. Une grande majorité souhaite prendre des précautions afin de ne pas se retrouver au dépourvu en cas de troisième confinement », dit-il.
Rupture de stock
Yamini Moothoosamy, présidente de la Pharmaceutical Association of Mauritius observe une tendance ‘panic buying’ dans les pharmacies depuis deux semaines avec le nombre de cas de Covid-19 qui augmente. « Ce sont les médicaments comme le paracétamol et les vitamines C qui sont les plus prisés. On commence à avoir une rupture de stock de certains médicaments. Cependant, les grossistes font de sorte qu’on ait des cargaisons le plus vite », souligne-t-elle.
Elle demande aux consommateurs de ne pas céder au ‘panic buying’. « Les pharmacies resteront ouvertes peu importe la situation. On a les médicaments. En faisant du ‘panic buying’, il se peut que vous priviez un médicament à quelqu’un qui en a vraiment besoin », affirme Yamini Moothoosamy.
Zaheed Jhummun, pharmacien et propriétaire de Pyramid Pharmacare explique que cette situation est engendrée par une prise de conscience. « C’est maintenant que des personnes réalisent que la situation est grave. C’est le nombre de mort grandissant qui inquiète, provoquant une rupture de stock », affirme notre interlocuteur. Ainsi, des produits à base de paracétamol - Doliprane, Efferalgan, Fervex et autres médicaments contre la grippe -, sont en rupture de stock. « Il y a aussi des médicaments pour traiter la Covid-19 qui se vendent comme des petits pains. Par exemple le Fabi Flu qui a été approuvé », précise-t-il.
Psychose
Suttyhudeo Tengur, directeur de l'Association pour la protection de l'environnement et des consommateurs (APEC), déclare que depuis huit jours, la peur d’un troisième confinement s’est installée. « Il y a une psychose due à des déclarations non-fondées de certains faisant état d’un troisième confinement », constate-t-il.
A son avis, avec le variant Delta qui gagne du terrain, il est tout à fait normal qu’une psychose d’installe. « Ce sont surtout ceux au bas de l’échelle et de la classe moyenne qui ont ce sentiment de peur de ne pas pouvoir acheter à manger. Toutefois, il faut comprendre qu’il ne faut pas paniquer. L’histoire a démontré qu’on ne va pas mourir de faim », déclare Suttyhudeo Tengur.
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