« Stabilité politique retrouvée » - L’économie revient au premier plan

Certains estiment que la nomination de Pravind Jugnauth aux Finances constitue un retour à la normale sur le plan politique. Ce qui est un signal fort pour la communauté des affaires, selon des observateurs. Maintenant que le gouvernement a un nouveau ministre des Finances en la personne de Pravind Jugnauth, l’économie redevient une priorité du gouvernement, soutient-on. « L’économie qui a été reléguée au second, voire au troisième plan, revient au premier plan », estime un économiste. Il souligne qu’il y a beaucoup d’attentes de la part de la communauté des affaires. Notre interlocuteur ajoute que c’est un bon signe d’avoir un ministre des Finances à temps complet, de surcroît le leader du principal parti de l’alliance gouvernementale. Son opinion est partagée par Pradeep Dursun, Chief Operating Officer (COO) de Business Mauritius. Ce dernier est d’avis que désormais les responsabilités ministérielles sont bien réparties, car le Conseil des ministres est à nouveau au complet.

Climat des affaires

« Le gouvernement retrouve une certaine sérénité. Cela est important pour le climat des affaires. Le retour à la normale laisse présager que l’économie revient au centre de l’attention du gouvernement », explique Pradeep Dursun. Quant à l’économiste, il souligne que la stabilité politique n’est pas le seul facteur qui interpelle un investisseur potentiel, notamment étranger. Il s’attache également à la réglementation et au climat des affaires, entre autres. Pour notre interlocuteur, un leadership fort attire les investisseurs. Le COO de Business Mauritius rappelle que Pravind Jugnauth a déjà été aux Finances et qu’il connaît donc bien les rouages de ce ministère. « Il a déjà préparé des budgets et a donc une bonne vision de l’économie. Il doit maintenant fédérer les autres membres du gouvernement et donner une direction à l’économie. Il a fait ses preuves et connaît le fonctionnement du secteur privé et du ministère des Finances. C’est quelqu’un qui prône le dialogue avec le secteur privé, mais aussi avec les autres partenaires sociaux », explique-t-il. « Nous sommes à la veille de la présentation du Budget, qui est un événement majeur. Il oriente l’économie du pays ce qui est très attendu par le secteur privé. Nous attendons des mesures concrètes en faveur de l’investissement et de la revalorisation du capital humain, afin de combattre le chômage. Il faut inverser la tendance descendante de l’économie », ajoute-t-il. L’économiste estime que le Budget 2016-2017 doit être réaliste et à l’écoute de la population. Il ajoute qu’il ne doit pas contenir des annonces mirobolantes de croissance. « Le Budget 2015-2016 contient des augmentations significatives des dépenses. Il faut cette année être plus prudents et redéfinir les priorités. Il ne faut pas se lancer dans des surenchères. Tant que l’économie n’est pas relancée, on ne peut pas prévoir de grandes dépenses », indique-t-il.