- L’acte de vente du bateau a été signé lundi, soit le jour du naufrage
Depuis la découverte, lundi matin, d’un speed boat échoué dans l’anse des Cascades, sur la côte Est de la Réunion, les Casernes centrales collaborent avec la gendarmerie réunionnaise qui suspecte trois Mauriciens d’être impliqués dans un trafic de drogue entre les îles sœurs.
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Le jour même, deux des occupants du bateau ont été retrouvés à Piton Sainte-Rose, un village situé non loin de la baie, et arrêtés par les gendarmes. Leur identité a été communiquée aux autorités mauriciennes. Il s’agit de deux footballeurs professionnels évoluant dans un club de Rivière-Noire : Andy P., 33 ans, et Benjamin L.. Lundi après-midi, leurs épouses respectives avaient d’ailleurs signalé leur disparition au poste de police de La Gaulette. Un troisième Mauricien qui a pris la fuite était toujours recherché ce mardi à la Réunion.
Parallèlement à leurs engagements sportifs, Andy P. exerce la profession de skipper tandis que Benjamin L. travaille comme jardinier. L’Anti-Drug and Smuggling Unit a ouvert une enquête sur ces deux personnes. La suspicion d’un voyage à la Réunion en vue de l’importation de stupéfiants à Maurice est partagée par la brigade antidrogue. L’anse des Cascades, ainsi que le petit port de pêche de Sainte-Rose à proximité, sont en effet connus pour être des lieux d’accostage privilégiés par les trafiquants.
Le bateau utilisé fait aussi l’objet d’investigations. Cette embarcation équipée de moteurs hors-bord appartenait à un habitant de l’Est mais a été vendue à un habitant de Grand-Gaube. Une équipe dirigée par l’assistant surintendant Jhurry a procédé à l’arrestation de l’actuel propriétaire, Felix Dilane L., âgé de 30 ans. Ce dernier est soupçonné d’avoir signé le contrat de vente le lundi 24 avril 2023 sur instruction d’un présumé trafiquant de drogue du Nord, juste après l’annonce du naufrage à La Réunion. Une mise en accusation provisoire pour « conspiracy to pervert the course of justice » a été prononcée contre lui ce mardi.
Du côté de Rivière-Noire, la possible implication des deux footballeurs dans un trafic de drogue suscite l’incompréhension. « De kamwad ki bien korek avek mwa. Noun zoue ansam dan la seleksion Maurice. Monn tann enn nouvel inpe bizar, ziska aster la mo pa pe krwar kinn ariv sa, se enn sok. Li bien difisil pou mo kwar bann zafer koumsa. Mo leker fermal », déclare Jeannot, un de leurs coéquipiers.
Surveillance maritime
L’AIS bientôt une réalité pour les bateaux enregistrés à la Tourism Authority
La surveillance des bateaux reste un véritable défi pour les autorités, notamment en raison de l’étendue de nos eaux territoriales. Afin d’améliorer cette surveillance, la Tourism Authority (TA) prévoit d’équiper les bateaux enregistrés, qu’ils soient privés ou commerciaux, d’un système d’identification automatique (AIS) conforme aux normes internationales.
Le manque d’identification d’un bateau rapide échoué dans la petite baie de l’Anse des Cascades, située à l’est de La Réunion, près de Piton Sainte-Rose, suscite des préoccupations quant à la surveillance de la mer. Après cet incident, Alain Malherbe, un expert en milieu maritime, a exprimé ses doutes sur les réseaux sociaux. On a sollicité Lindsay Morvan, directeur de la Tourism Authority à ce propos. « Les bateaux doivent, en effet, être immatriculés et la garde-côte nationale effectue des contrôles en mer. Les bateaux commerciaux sont munis d’un emplacement de mouillage spécifique, tandis que les bateaux privés restent généralement dans la cour de leur propriétaire ou dans un garage. Lorsqu’un bateau est repéré sans immatriculation, des sanctions sont prises et une vérification est réalisée avec l’aide de la TA pour obtenir les informations nécessaires », explique-t-il.
La mise en place prochaine de l’AIS sur les bateaux permettra une meilleure surveillance en temps réel de la mer pour une sécurité accrue. Lindsay Morvan a indiqué que ce système sera opérationnel dans les mois à venir et que des consultations avec les opérateurs seront organisées pour une mise en place efficace. « L’AIS, conforme aux standards internationaux, permettra ainsi un meilleur contrôle des bateaux dans nos eaux territoriales, pour une surveillance plus efficiente et une sécurité renforcée », souligne notre interlocuteur.
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