Soutien pour la compensation salariale : l’État versera Rs 500 par employé à certaines entreprises

Des PME et entreprises orientées vers l’exportation recevront un soutien financier de l’État pour payer la compensation salariale de Rs 1 000 à leurs employés.  Quels sont les montants qui seront accordés à ces compagnies ? Selon quels critères ? Explications. 

Le gouvernement apportera une aide financière pour le paiement de la compensation salariale pour la période de janvier à décembre 2023.  Les entreprises concernées sont les sociétés orientées vers l’exportation et les petites et moyennes entreprises (PME) qui sont en difficulté. Un montant de Rs 300 par employé sera versé aux entreprises orientées vers l’exportation. Le salarié ne doit cependant pas toucher un salaire de base excédant Rs 51 635 par mois. 

« D’autre part, un montant de Rs 250 à Rs 500 par employé percevant un salaire de base n’excédant pas Rs 51 775 par mois sera offert aux PME », précise-t-on. Le plan de soutien inclut les travailleurs étrangers.

Lilowtee Rajmun-Joosery, directrice de la Mauritius Export Association (MEXA), se réjouit de ce soutien financier apporté aux entreprises de l’exportation. « L’an dernier, le secteur a subi deux augmentations des salaires.  Une hausse de Rs 300 imposée par le ministère du Travail en juin et la compensation salariale de Rs 1 000. Au total, donc, c’est Rs 1 300 de plus par employé », dit-elle. En outre, elle explique que chaque roupie d’un salaire de base coûte Rs 1,50 à l’entreprise car il y a des heures supplémentaires, le bonus de performance, entre autres, qui viennent s’ajouter. « Du coup, une hausse de Rs 1 300 coûte en réalité Rs 2 600 par salarié. C’est énorme », dit-elle, en précisant que le secteur est très « labour intensive ». Ainsi, dit-elle, pour la MEXA, un soutien de l’État de Rs 300 par employé est un soulagement. 

Les PME restent sur leur faim

Maya Sewnath : « L’État aurait dû payer la totalité de la compensation pour les PME »  

La présidente de SME Chambers ne cache pas sa déception. Elle s’attendait à un soutien financier qui aurait « vraiment » soulagé les PME. « Mais nous sommes très déçus. Au lieu de nous aider à survivre, le gouvernement est en train d’alourdir notre fardeau. » Pour elle, Rs 250 à Rs 500 d’aide n’est pas suffisant. « Les PME devront trouver au moins Rs 500 par employé pour payer la compensation salariale. C’est une somme conséquente pour celles qui ont beaucoup d’employés. » À titre indicatif, une PME qui compte 50 salariés devra débourser Rs 325 000 en un an pour la compensation salariale. Maya Sewnath est d’avis que l’État aurait dû payer la totalité de la compensation pour les PME. « Pourquoi les grandes entreprises orientées vers l’exportation reçoivent-elles ce soutien ? Elles font de gros profits et sont capables de payer leurs employés », déclare-t-elle.  La présidente de SME Chambers souligne qu’elle rencontrera ses membres ce jeudi pour décider de la marche à suivre. « Si certaines PME pourront payer la compensation, d’autres ne pourront malheureusement pas respecter la loi », insiste Maya Sewnath. Elle dit aussi être dans l’attente d’une réunion avec le ministre des Finances.

Amar Deerpalsing : « Les critères d’éligibilité et le mode de paiement restent flous » 

Le président de la Fédération des PME attend des éclaircissements concernant les critères d’éligibilité et la façon dont les petites et moyennes entreprises vont être soutenues pour payer la compensation salariale. « Il est indiqué que l’État contribuera à hauteur de Rs 250 ou Rs 500 par employé. Mais quelles sont les entreprises qui obtiendront Rs 250 et celles qui toucheront Rs 500 ? » se demande-t-il. Par ailleurs, il déplore que la Mauritius Revenue Authority  n’ait pas encore communiqué sur les procédures à suivre pour bénéficier de cette aide. « Au plus tard le 27 janvier, on doit clôturer les comptes. Nous sommes totalement dans le flou. » Amar Deerpalsing fait comprendre que de nombreuses PME ne pourront pas payer la compensation salariale. « Certaines ont même dû emprunter pour pouvoir honorer le boni de fin d’année. Le paiement de la compensation sera un autre coup dur », avance-t-il.