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Sooroojdev Phokeer, ancien Speaker : «Je maintiens ce que j’ai dit sur les voyous et vagabonds au Parlement»

Si, sur une estrade politique, il se permet de jouer au funambule sans filet et vocifère contre le ‘vieux duo’ de l’Opposition, en revanche, l’ancien Speaker, Sooroojdev Phokeer, mesure ses propos en répondant aux questions tout en s’assurant que le filet de sauvetage, en cas de dérapage de sa part, lui évite de faire le grand saut dans le vide. Et surtout de lui rendre malade. 

Vous avez fière allure, ce qui n’était pas le cas dans un passé trés récent. Expliquez-nous ce changement…
Au fait, j’ai dû subir des interventions médicales et j’ai eu un mois et demi de convalescence. Je me suis remis depuis, quoiqu’il faut que je fasse attention à ma santé.

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Mais alors, comment un homme dans une détresse médicale aussi prononcée que vous disiez être, a repris de service en si peu de temps et mène campagne au No 10 ?
Il y a des doutes, des balivernes qui sont lancés sur mon état de santé. Mais, j’ai des preuves de mon admission à l’hôpital.  Ma maladie n'était pas une mise en scéne. 

Pourquoi avoir choisi les services hospitaliers publics, alors que vous avez les moyens financiers de vous faire soigner et dorloter dans une clinique privée ?
J’ai choisi volontairement l’hôpital public pour qu’il y ait des preuves que j’étais réellement malade. Tout autour de moi, il y avait des médecins, des infirmières et d’autres encore, pour me soigner.

À quel point ?
Ce sont mes médecins qui m’ont recommandé de me faire soigner.

Vous souffriez de quoi exactement, si ce n’est pas trop indiscret…
Demandez à mes médecins soignants. J’avais un problème de santé d’ordre général. Les complications étaient hautement guérissables, car elles ont été prises à temps. J’ai démissionné à temps.

Sinon, cela aurait été le collapse total ?
Il était très important pour moi de subir les interventions sur avis de mes médecins. D’ailleurs, on m’a fait comprendre que j’aurais dû le faire avant. But, I was duty bound.

Si on vous répète une phrase qui vous est collée aux basques : I order you out. Et si l’Opposition estime que cet “order you out” vous est tombé sur la tête de la part du MSM pour que vous démissionniez. Vous leur dites quoi à ceux-là ?
Il n’y a qu’une vérité : j’étais vraiment malade et c’est cela la vérité. D’où ma décision de démissionner de mes fonctions de Speaker. Ce que disent les gens, l’Opposition comprise, je leur laisse parler. Kapav anpess dimounn koze? Eoula ! Le reste m’importe peu. 

Pourtant, l’Opposition et vous ne filez pas le grand amour…
Je prends un malin plaisir à écouter les bobards de l’Opposition qui ne me touchent guère. Je me demande souvent jusqu’à quel point son imagination peut aller. Peut-on empêcher des personnes de causer, même si c’est pour ne rien dire d’intéressant.

Venons-en à votre remplaçant, Adrien Duval. Votre diagnostic du fils de Xavier-Luc Duval ?
Adrien Duval est un avocat intelligent, il a de la personnalité, du tact. Adrien Duval fait des jaloux au sein de l’Opposition.

Un zeste de déception à avoir dû quitter le poste de Speaker ?
J’ai tourné cette page, alors qu’à ce poste j’ai beaucoup appris. Je n’ai aucun regret sincèrement…

Vous avez choisi de ne plus être candidat à des législatives. Et si le MSM et ses alliés revenaient aux affaires et qu’on vous offre de revenir arbitrer le Parlement. Seriez-vous partant ? Ou alors, une nomination quelque part ?
Non. J’ai déjà eu ce dont j’avais besoin pour présider le Parlement. Pour ce qui est d’une nomination, je pense que j’ai assez donné, que j’ai été un homme comblé d’avoir accompli sa tâche. Je suis avocat, j’ai des contacts au niveau international. Je pense me reconvertir en avocat que je suis. Pas pour plaider, mais un avocat d’affaires. Je n’ai pas besoin d'une nomination. J’ai assez eu durant ma carrière.

On vous reproche d’avoir profité de votre statut pour devenir un ‘pigeon voyageur’. Fait étrange, votre second, M. Nazurally, n’a jamais quitté le pays avec l’étendard de Deputy Speaker. Pourquoi pas lui ?
Le poste de Speaker comporte des prérogatives. Où est le mal ?

Et Nazurally du ML, alors votre second, n’a-t-il pas le droit de bénéficier de ces privilèges ?
Je refuse d’entrer dans ce débat…

L’Opposition dit regretter vos prédecesseurs....  
Ma réponse est toute simple : peut-on empêcher des gens de dire n’importe quoi ? Non. Tout ce que j’ai fait est de respecter les Standing Orders qui régissent l’Assemblée nationale. Pour ce qui est des autres remarques de leur part, je leur laisse parler.

À Mont Ida, Flacq, vous avez traité des membres spécifiques de l’Opposition de “voyous”, de “vagabonds”’ et vous les avez matés. Eux rétorquent que le voyou c’est vous. Litige ?
J’ai dit ce que j’ai dit et je le maintiens. Je n’ai aucune rancune personnelle contre quiconque au sein de l’Opposition. Ils sont tous mes amis. Point barre.

Vous étiez Speaker du Parlement, ne pensez-vous pas qu’il aurait fallu de votre part prendre du recul vis-à-vis de la politique active ?
À chacun sa perception. Moi, j’éprouve du plaisir à être sur le terrain, c’est profond.

Vous avez lancé un défi à Paul Bérenger de poser sa candidature au No 10, où vous dites régner en maître. Pourquoi pas Navin Ramgoolam aussi, tant que vous y êtes ?
Je mets au défi et Navin Ramgoolam et Paul Bérenger de se porter candidats au No 10. Je ferais tout mon possible pour leur faire mordre la poussière.

Le dimanche 29 septembre, les Senior Citizens sont invités pour la Journée des vieilles personnes au SVICC. Serait-ce en contrepartie d’obtenir leurs votes ?
Depuis des années, le MSM laboure le terrain. Ceux qui le savent en sont conscients, cela à travers toutes les tranches d’âge, hommes, femmes, jeunes, vieux. Ce sont les résultats qui démontreront que le peuple est éduqué, car il jugera le MSM et son gouvernement sur les faits.

Un pronostic pour les prochaines législatives, même si cela pourrait être subjectif de votre part ?
Je ne suis qu’un observateur politique qui fait du terrain. Le MSM et ses alliés se dirigent vers une victoire facile.

 

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