Air Mauritius est l’un des principaux sponsors du Salon du Prêt-à-Partir. Somas Appavou, Chief Executive Officer de la compagnie, revient sur l’attention que la firme porte aux attentes du public. Air Mauritius Holidays innove en offrant cette année des forfaits. Une nouveauté à découvrir du 6 au 8 octobre au centre Swami Vivekananda, à Pailles.
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« Emirates Airline et Turkish Airlines passent par le hub de Dubayy pour débarquer à Maurice des passagers venant de l’Europe et de l’Asie. Nous voulons contrer cette compétition en offrant des vols directs. »
Qui est Somas Appavou ?
Je suis un passionné d’aviation. Cela fait 20 ans que je suis dans le domaine et j’entends bien y rester pendant un certain temps. D’un point de vue plus émotionnel, je dirais que j’adore mon pays. Je suis aussi très fier de mes collègues quand je constate à quel point ils ont travaillé dur ces 50 dernières années pour faire d’Air Mauritius ce qu’elle est aujourd’hui. Il ne faut pas oublier qu’elle n’est qu’une petite firme sur une petite île de l’océan Indien. Il ne faut pas perdre de vue le fait qu’on soit en compétition avec des géants. Ce que mes collègues ont accompli est excellent.
Quel est votre constat sur les 50 ans d’existence de la compagnie ?
En un seul mot, c’est difficile. Une certaine fierté se dégage par rapport à ce qui a été fait au cours de ces 50 ans. Il y a certes encore beaucoup de choses à faire. On s’y attèle pour mener à bon port Air Mauritius.
Parlons à présent du Salon du Prêt-à-Partir, désormais un rendez-vous incontournable. En quoi est-ce important d’en faire partie ?
Il est important pour Air Mauritius de participer au Salon. D’abord pour remercier tous ceux qui ont voyagé sur sa ligne. Nous avons 50 % du marché du trafic en général. Le Salon est l’occasion pour nous d’être à l’écoute de nos clients, d’obtenir leur feedback mais aussi de leur proposer des produits et des packages que nous avons développés.
Les Mauriciens qui voyagent ne veulent plus s’occuper du transfert vers l’hôtel ou des excursions. Moi personnellement, je ne veux pas m’en occuper, je préfère prendre quelque chose sur l’étagère. C’est ce qu’on met en œuvre avec nos commerciaux. Cela se fera sous la marque Air Mauritius Holidays que les visiteurs du salon pourront découvrir. Nous voulons savoir ce que le public souhaite en partant de Maurice. La destination favorite des Mauriciens demeure Rodrigues, suivie de La Réunion, de Singapour, de la Malaisie, de l’Inde et de l’Angleterre.
Est-ce que c’est un nouveau département qui s’en occupera ? Pensez-vous que les Mauriciens soient favorables à ce type de services ?
Ce n’est pas un nouveau département. Nous n’avons peut-être pas été trop actifs dans ce segment, mais nous nous y attellerons. Le Salon est l’occasion pour nous de promouvoir nos offres. Nous travaillons sur les forfaits envisagés. Cela sera un test non seulement pour ce qu’on propose mais aussi pour savoir comment répondre aux attentes des clients.
Maintenant qu’Air Mauritius a franchi le cap de ses 50 ans d’existence, comment se prépare-t-elle pour l’avenir, afin d’affronter les défis de l’industrie ?
L’aviation est un secteur très volatil en ce moment. Nous dépendons d’une matière première qui est le prix du pétrole. Celui-ci change tous les jours. Il n’y pas un seul jour où le prix reste inchangé. Figurez-vous qu’en tant que chef d’entreprise, on se soucie d’abord du prix de la matière première. Le prix n’est pas connu d’avance car il change constamment. Cette contrainte s’ajoute à la volatilité de l’état de l’entreprise, surtout quand on constate qu’on compte sur un facteur qui représente 40 % des coûts. Il est important pour nous de trouver le moyen de faire des économies.
En termes de vision, Air Mauritius souhaite devenir la compagnie aérienne préférée des passagers, sur toutes nos dessertes, qu’elles soient en Europe, en Afrique et en Asie. Vu qu’on fait partie du continent africain, nous souhaitons aussi devenir la compagnie aérienne la plus prisée en Afrique.
Par rapport aux défis, notamment celui du prix du carburant, avez-vous déjà trouvé le moyen de résoudre ce problème ?
Nous avons pris des initiatives qui visent essentiellement à contenir la consommation du carburant. Mais notre priorité première demeure la sécurité. Notre deuxième objectif est de réaliser des bénéfices durables. Il s’agit d’adopter des stratégies pour maintenir notre marge de profit et favoriser la croissance au niveau des passagers. Notre troisième priorité est de nous rapprocher de nos clients parce que nous voulons leur offrir des services personnalisés. Le quatrième objectif concerne l’effectif d’Air Mauritius.
Quelles sont vos attentes avec le renouvellement de la flotte et la desserte sur Amsterdam et Genève, deux nouvelles destinations ?
La compétition a augmenté, ces dernières années, avec les six Freedom Carriers, dont Emirates Airline et Turkish Airlines. Ces deux compagnies passent par le hub de Dubayy pour débarquer à Maurice des passagers venant de l’Europe et d’e lAsie. Nous voulons contrer cette compétition en offrant des vols directs. Il faut donner priorité à ce qui est le plus important. Est-ce que le client veut bien passer par Dubayy et attendre quatre heures là-bas avant d’arriver à Maurice ? Ou alors préfère-t-il venir à Maurice directement ? Nous avons des vols quotidiens sur la France. Cela résout en partie ce problème. Il y a aussi les quatre dessertes que nous offrons sur Londres. Mais là, nous lancerons une offensive sur le Nord de l’Europe. Nous voulons conquérir les marchés scandinaves à travers Amsterdam.
C’est aussi pour offrir des vols directs sur le marché suisse et les marchés d’Europe centrale qu’on fait escale à Genève. Nous lancerons des opérations saisonnières et nous verrons si nous pouvons poursuivre dans cette voie à long terme. Concernant le renouvellement de la flotte, les nouveaux avions, dont l’A350, sont capables de fournir un accès Wi-Fi. Pour le reste de la flotte, nous étudions la possibilité d’introduire de nouvelles technologies. Le marché se dirige vers ce qu’on appelle le bring your own device.
La question d’un partenariat stratégique ou d’une coopération pour Air Mauritius est-elle toujours d’actualité ?
Il faut définir la coopération. Nous avons des formes de coopération avec des compagnies africaines, dont la South African Airways (SAA) et Air Kenya. Mais ce que nous souhaitons c’est intensifier cette coopération afin de la rendre meilleure. Nous discutons avec la SSA et Air Kenya pour identifier d’autres formes de coopération. Nous avons récemment signé un Memorandum of Understanding avec le Ghana pour un partage d’expertise.
Air Mauritius s’est bien positionnée au niveau mondial dans le classement Skytrax. Avons-nous réellement besoin d’un partenaire stratégique ?
Air Mauritius est certes un petit opérateur, mais elle a un rayonnement énorme en Afrique. Elle est appréciée de part et d’autre. Comme vous l’avez dit, c’est un bon classement comme benchmarking. Mais cela ne fait pas tout. Nous souhaitons miser sur notre réputation et notre savoir-faire pour aller de l’avant. La croissance du trafic d’année en année est de 5 %. Dans 15 ans, notre flotte devrait doubler. Notre vision pour 2030 serait éventuellement de doubler la flotte et d’opérer de façon plus fréquente sur les destinations telles que l’Inde, la Chine, l’Afrique et l’Europe.
Aujourd’hui, nous avons des vols sur l’aéroport Paris-Charles de Gaulle et sur Johannesbourg tous les jours. Nous en avons presque tous les jours sur Londres. Nous aimerions desservir l’Inde de manière très organisée. Nous aimerions établir une liaison avec Mumbaï quotidiennement. Ce ne sera pas de sitôt. Nous voulons aussi avoir des vols quotidiens sur Singapour et Shanghai. À partir de là, nous stimulerons le trafic. À terme, nous ferons de Maurice le hub de la région d’Afrique subsaharienne.
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