En tant que directeur de la Medical Unit au ministère de l’Intégration sociale, le Dr. Shiv Seegobin fait le point sur le service de visite à domicile. Selon lui, il y a de plus en plus de coordination entre les médecins du ministère de la Santé et ceux de l’Intégration sociale, ainsi qu'avec tous les autres professionnels de la santé et de la protection sociale.
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Selon certains bénéficiaires des services du ministère de l’Intégration sociale, ils doivent se tourner vers des médecins du privé pour obtenir des soins plus approfondis. Vos commentaires ?
La qualité des soins médicaux du ministère de l’Intégration sociale s’est considérablement améliorée grâce à plusieurs facteurs. L’un de ces facteurs est le recrutement de médecins, ce qui permet à ces professionnels de la santé de consacrer plus de temps aux patients pour mieux comprendre leurs problèmes et les aider. Alors qu’il n’y avait que 37 médecins il y a quelques années, le service en compte désormais plus de 300.
Des efforts sont en cours pour recruter davantage de professionnels de la santé afin d’assurer une meilleure prise en charge des patients. Outre le recrutement, nous assurons également la formation des médecins, visant à leur fournir les outils nécessaires pour mieux encadrer les personnes âgées. Notre objectif est de veiller à ce qu'ils comprennent mieux les pathologies que peuvent souffrir les personnes âgées, telles que la démence, les plaies liées à l’alitement, l’ostéoporose ou encore l'incontinence urinaire.
Après la visite de ces médecins, les bénéficiaires n’ont plus besoin de consulter un autre médecin pour leurs problèmes de santé. Notre souhait est que la santé reste gratuite pour nos bénéficiaires et qu’ils n’aient pas besoin de consulter un autre médecin en dehors du service de santé public.
La visite de ces médecins ne se fait qu’une seule fois par mois. Pensez-vous qu’il faut revoir le protocole pour que les visites soient moins espacées et que les bénéficiaires n’aient pas à consulter un autre médecin en cas de problème de santé dans l’intervalle ? Peuvent-ils faire appel à leur médecin habituel avant leur prochaine visite ?
Des développements et des réformes sont en cours à ce sujet. Les choses fonctionnent de plus en plus de manière pratique et plus conviviale pour les patients. Le protocole n’est pas rigide, c’est un système qui s’adaptera de plus en plus à chaque patient.
Chaque médecin a combien de patients ?
Le nombre de patients dépend du temps de service des médecins. Ceux qui sont dans le service depuis longtemps et qui ont par conséquent plus d’expérience se voient confier un plus grand nombre de patients. Ceux qui débutent ont un petit nombre de bénéficiaires afin de continuer à parfaire leurs connaissances et à acquérir de l’expérience.
Est-ce que le carnet de santé fera partie du système mis en place pour assurer une coordination entre les médecins du ministère de la Santé et ceux de l’Intégration sociale ?
Oui, le carnet de santé fait partie du projet Integrated Care for Older People (ICOPE). Ce sera un document qui aidera les personnes âgées de multiples façons: il contiendra des graphiques et des explications simples pour éduquer les patients et leurs proches afin de mieux gérer et comprendre des maladies telles que la démence et l'ostéoporose, par exemple.
Le carnet de santé servira également d’aide-mémoire avec les points les plus importants de leurs différentes visites médicales qui y seront inscrits. Il contribuera également à la coordination des soins dispensés aux bénéficiaires, avec les notes que chaque professionnel de la santé qui auscultera les patients.
Ce document sera utile grâce aux informations concises et claires qu'il contiendra. Les médecins ont été formés dans ce sens, et le carnet de santé sera un outil de communication entre les médecins grâce aux futurs systèmes de santé électroniques (E-health, E-Security et Family doctor) qui seront mis en place. Tout cela permettra d’assurer une meilleure coordination entre les différents services et professionnels de la santé.
332 médecins à domicile
Le service médecins à domicile du ministère de la Sécurité sociale est un service rodé et qui s’est renforcé au fil des années. Composé d’une trentaine de médecins, il y a encore quelques années, il compte désormais 332 médecins généralistes, 60 infirmières, neuf physiothérapeutes et sept ergothérapeutes, selon les chiffres disponibles sur le site du ministère.
Ce service est proposé de facto aux personnes âgées de 90 ans et plus, mais également à toute personne alitée âgée de 0 à 89 ans nécessitant un suivi médical régulier. Ce qui inclut également des enfants qui sont alités et gravement handicapés et qui bénéficient de l’allocation de soins (Carer’s Allowance). Les visites sont effectuées sur une base mensuelle pour évaluer leur état de santé. Les médicaments prescrits lors de la visite à domicile sont disponibles dans les divers centres de santé et dans les hôpitaux régionaux.
Les médecins perçoivent une rémunération mensuelle de Rs 650 par patient, ce qui inclut les frais de transport.
Meilleure prise en charge
« Le service médical à domicile est un très bon service de proximité. Cependant, les médecins ont besoin d’un peu plus de formation. » C’est ce que nous a fait comprendre une source proche du dossier. Ainsi, l’Integrated Care for Older People (ICOPE) se veut être un atout pour l’encadrement des personnes âgées, souligne notre interlocuteur.
À travers l’ICOPE, le gouvernement souhaite proposer un service de soins intégré avec les médecins de la Santé et de l’Intégration sociale travaillant de concert, dit-il. « Ces visites ne sont pas qu’un service médical à travers l’ICOPE. Il faut une approche holistique dans la prise en charge des personnes âgées, car avec l’âge, il y a un déclin de l’acuité visuelle, auditive, cognitive et de la mobilité », souligne-t-il.
Selon notre source, pour assurer la prise en charge des personnes âgées, il y a un gros travail à faire et avec le temps, cette tâche risque de consommer de nombreuses ressources du ministère de la Santé, notamment en termes de lits dans les hôpitaux, de maladies et de traitements. D’où l’importance de promouvoir un vieillissement sain afin de diminuer la charge socio-économique que cela risque d’engendrer dans le futur.
Notre interlocuteur ajoute que les visites à domicile sont un service curatif pour les bénéficiaires qui ont déjà un problème de santé, ainsi que pour ceux qui souffrent d’un handicap et/ou qui sont alités et qui ne peuvent pas se rendre à l'hôpital. Avec ces visites médicales, c’est le service de santé qui se déplace vers les patients. « Les médecins à domicile n’ont pas tous les outils pour effectuer de grands examens médicaux. Avec l’ICOPE, ils peuvent agir comme référents afin de diriger les patients vers le service le plus approprié », souligne-t-il. Selon ce dernier, l’avènement du nouveau carnet de santé permettra une meilleure communication entre les médecins de l’Intégration sociale et ceux du ministère de la Santé.
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