À l’Assemblée nationale mardi 17 mai, longue réponse du Premier ministre sir Anerood Jugnauth à la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’Opposition Paul Bérenger sur les Chagos.
Si, dans un premier temps, sir Anerood Jugnauth s’est contenté calmement de faire la chronologie des négociations enclenchées depuis le verdict du Tribunal arbitral des Nations unies, rendu le 18 mars 2015, au fil des questions supplémentaires il a durci le ton peu à peu.
Sir Anerood Jugnauth a fini par qualifier les Britanniques de « faux amoureux de la liberté », imposant un ultimatum à fin juin pour un retour des Chagos sous le contrôle de l’État mauricien. Si ce n’est pas le cas, l’État envisage d’avoir recours à la Cour internationale de justice (CIJ).
Cette PNQ s’est déroulée sous l’œil de Jean Philippe L'Evêque, Political and Media Officer du haut-commissariat britannique, présent dans la galerie des invités.
Sir Anerood Jugnauth a évoqué une réunion qu’il a eue mercredi 11 mai à son bureau avec le Dr Peter Hayes, directeur des territoires d’outremer du Royaume-Uni.
« J’ai mentionné le fait que vu que la guerre froide est terminée et que l’Union soviétique n’existe plus, le Royaume-Uni devait honorer son engagement et ne pouvait maintenir que les Chagos étaient nécessaires pour combattre le terrorisme et la piraterie, comme ils le prétendent », déclare sir Anerood Jugnauth ; ajoutant qu’il est « inacceptable » que les Britanniques trouvent sans cesse « de nouvelles excuses » pour refuser de rendre les Chagos à l’île Maurice.
S’appuyant sur cet argument, le Premier ministre mauricien dit avoir fait savoir au Dr Peter Hayes qu’il doit exiger qu’une date soit fixée pour un retour des îles Chagos sous la souveraineté mauricienne, et qu’une cogestion soit envisagée en attendant le transfert de souveraineté.
« J’ai demandé qu’une réponse à cette requête me parvienne d’ici fin juin 2016, sinon l'île Maurice devrait prendre des actions sur le plan international, y compris aux Nations unies », affirme sir Anerood Jugnauth.
Aux questions supplémentaires de Paul Bérenger, le Premier ministre sir Anerood Jugnauth devait préciser que s’il n’obtient pas de réponse passé ce délai, il soulèverait la question à l'Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu) cette année, avant une action devant la Cour internationale de justice.
« J’ai aussi évoqué la question avec le Secrétaire général [Ban Ki-moon] lors de son passage [à l’île Maurice] », ajoute sir Anerood Jugnauth.
Ce sont aussi les questions supplémentaires qui ont poussé le Premier ministre mauricien à exprimer son indignation vis-à-vis des Britanniques sur la question des Chagos. Il a déclaré que les Britanniques « essaient de jouer à cache-cache » :
À la question de savoir s’il a tenté de rencontrer personnellement le Premier ministre britannique David Cameron, sir Anerood Jugnauth a répondu : « J’ai essayé, mais il m’évite tout le temps. Il ne veut pas me rencontrer. »
Et c’est sur un commentaire cinglant que sir Anerood Jugnauth a conclu la tranche réservée à la PNQ : « Ils [les Britanniques] prétendent être des amoureux de la liberté, des amoureux de la justice. Mais il me semble que leur philosophie c’est “might is right!” »
À lire compte-rendu complet dans Le Défi Quotidien mercredi 18 mai
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