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Sir Anerood Jugnauth: «Aucune raison à ce stade de demander à Thierry Henry de démissionner»

Le Premier ministre a eu fort à faire face aux députés de l’opposition pendant la PNQ.
Le Premier ministre a indiqué, mardi, au Parlement, qu’il ne compte pas demander la démission du PPS Thierry Henry, suite à l’accident mortel survenu à Bois-Marchand dans la soirée de samedi. Sir Anerood Jugnauth devait aussi souligner qu’il n’y a aucune ingérence politique dans l’enquête policière. Le député Thierry Henry était dans le viseur de l’opposition, mardi. La Private Notice Question était, en effet, axée sur l’accident survenu samedi sur l’autoroute, à Bois-Marchand, et qui a provoqué le décès de Stephano André. Ce dernier a été heurté par la voiture de fonction du PPS et il est mort sur le coup. Thierry Henry et son épouse Vicky ont été présentés devant le tribunal de Pamplemousses, le lundi 4 avril, et ont été provisoirement inculpés avant d’être remis en liberté sous caution. Dans sa réponse au leader de l’opposition, mardi, à l’Assemblée nationale, le Premier ministre et ministre de l’Intérieur, sir Anerood Jugnauth, a défendu le député Thierry Henry, tout en se montrant intransigeant. « Il n’y a pas de raison, à ce stade, de demander la démission de Thierry Henry », devait souligner le chef du gouvernement. « Une enquête est en cours. S’il y a une charge retenue contre lui, je lui demanderai de démissionner de ses fonctions. Pour le moment, la police soutient que la victime a traversé la route de manière imprudente», a-t-il fait ressortir. « Je répète que quiconque aura fauté aura à répondre de ses actes devant les instances appropriées pour que prévalent justice et vérité », a ajouté le Premier ministre. Le chef du gouvernement a aussi assuré qu’il n’y aura aucune ingérence politique dans le déroulement de l’enquête. « On m’a fait comprendre qu’il n’y a eu aucune ingérence politique dans le cours de l’enquête. D’ailleurs, je n’accepterai pas de telles ingérences. »

Pas de soupçons suffisants

Sir Anerood a précisé que « c’est l’enquête policière qui viendra établir les faits et il appartiendra au Directeur des poursuites publiques et, éventuellement au tribunal, en cas de poursuites, de déterminer s’il y a eu  un délit. » Le leader de l’opposition, Paul Bérenger, a voulu connaître le temps qu’ont pris les policiers pour arriver sur les lieux de l’accident. « Ils sont arrivés aussitôt », a répondu sir Anerood. Il a indiqué que la police n’avait pas de soupçons suffisants pour arrêter Thierry Henry le soir de l’accident. Dans sa réponse liminaire, le Premier ministre et ministre de l’Intérieur a souligné que dans sa déposition, Thierry Henry a soutenu que la victime avait surgi de nulle part et que le conducteur n’a rien pu faire pour éviter l’accident. Si le PPS n’a pas été arrêté, c’est parce que son épouse Vicky Henry avait, dans un premier temps, déclaré à la police que c’était elle qui conduisait la voiture. Pourquoi dans ce cas, a insisté Paul Bérenger, la police a-t-elle demandé à Thierry Henry de se soumettre à un alcootest ? Réponse de sir Anerood : « Les policiers ont eu des doutes. » Paul Bérenger est revenu à la charge. « Pourquoi alors le PPS n’a-t-il pas été arrêté pour avoir refusé de subir l’alcootest ? » « Parce que sa femme avait déjà déclaré que c’était elle qui était au volant », a répondu le Premier ministre. « L’épouse de Thierry Henry a-t-elle le droit de conduire une voiture de l’État ? », rétorque le leader de l’opposition. Le Premier ministre s’est aussi montré ferme face aux critiques répétées de Paul Bérenger. « Je ne comprends pas cet acharnement de la part du leader de l’opposition. Pourquoi tant de suspicions ? Il a tout faux… J’ai honte de lui. Quelqu’un doit-il être arrêté juste parce qu’une voiture a été endommagée ? » Et le Premier ministre d’ajouter que l’enquête policière établira toute la vérité dans cette affaire. Mais Paul Bérenger ne lâche pas prise. « Je ne comprends pas pourquoi Raj Dayal a dû step down et non pas Thierry Henry. Et pourquoi des ministres du gouvernement ont-ils manifesté leur solidarité à l’égard de Thierry Henry par leur présence au tribunal lundi ? » « Je n’étais pas là et je ne sais pas qui étaient présents », a répliqué sir Anerood. Dans la foulée, ce dernier a aussi lancé une pique en direction du leader de l’opposition. « Je ne pense pas que le leader de l’opposition soit le chef juge. » Le leader de l’opposition estimait qu’il y a eu entente délictueuse entre Thierry Henry et son épouse, et que l’accusation aurait dû loger une charge provisoire de conspiracy contre lui. À une question supplémentaire du député Raffick Sorefan du Mouvement patriotique (MP), le Premier ministre a déclaré qu’il ignorait si la police a interrogé les autres occupants de la voiture. Au député Alan Ganoo, également du MP, le chef du gouvernement a dit ne pas savoir pourquoi Thierry Henry a été remis en liberté sous caution au lendemain même de son arrestation alors qu’une conductrice dans le même cas est restée 10 jours en cellule avant de retrouver la liberté conditionnelle. Et au député Reza Uteem, du Mouvement militant mauricien, le Premier ministre a soutenu qu’il n’y a pas de politique deux poids, deux mesures dans ce cas précis.
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