Faits Divers

Sharonne St-Mart : «Ma séropositivité ne m’empêchera pas d’être mère»

Sharonne St-Mart 

Sharonne St-Mart, travailleuse du sexe, a finalement pu prendre sa fille, Anaëlle, dans ses bras le samedi 11 mai après 33 jours de séparation. L’Ong Parapli Rouz a détaillé le calvaire qu’a subi Sharonne St-Mart. Shamima Bhoyroo, Community Mobilization Officier, était également présente lors de la conférence de presse.

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Sharonne avait accouché de son enfant le 9 avril dernier. Alors qu’elle pensait rentrer à la maison accompagnée de son petit bout de chou, elle a été privée de ce dernier par les autorités sans aucune explication. Désemparée, elle avait alors sollicité l’aide de l’ONG Parapli Rouz.

Après plus d’un mois de démarches multipliées, un officier de la CDU justifie le refus de la garde de l’enfant « pour des raisons sociales et de santé » de Sharonne. De ces propos, la mère de la petite Anaëlle comprend qu’on lui a privé de son enfant pour des raisons discriminatoires. « J’ai toujours parlé à visage découvert et je veux dire que ce n’est pas ma séropositivité ou mon travail qui m’empêcheront d’être une bonne mère pour ma fille », rétorque-t-elle.

Aujourd’hui, malgré son bébé dans les bras, elle dort avec un sentiment de frayeur. « Dans la vie, personne n’est parfait, aucune maman n’est parfaite. Je veux donner tout ce que je n’ai pas eu à mon enfant. Je suis consciente de mes responsabilités et devoirs de mère. J’ai tout simplement été victime de discrimination par rapport à mon travail et ma maladie », dénonce-t-elle.

Shamima Bhoyroo : «La CDU et l’hôpital doivent reconnaître l’injustice commise»

Shamima Bhoyroo, Community Mobilization Officer à Parapli Rouz, a été aux côtés de Sharonne St-Mart dans ce moment douloureux. Elle témoigne que Sharonne n’est pas le seul cas à faire face à ce genre de discrimination. « Nous côtoyions plusieurs mères et entendons plusieurs cas comme celui de Sharonne. Il y a même le cas d’une mère qui a retrouvé son enfant après quatre ans », dit-elle.  « On est en 2019, il est important que les autorités arrêtent de coller des étiquettes sans savoir ce qui se passe dans la vie de la personne. La CDU et l’hôpital doivent reconnaître l’injustice qu’ils ont commise », dit-elle.

 

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