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Sexe, extorsion et sorcellerie - Reena : «Pret la dir mwa li bizin tir lespri malprop ar mwa»

Le religieux a berné la jeune fille depuis six ans. Reena est toujours sous observation à l'hôpital
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  • Près de Rs 800 000 provenant des pensions de la mère et d’un frère handicapé ont servi à payer le prêtre

Reena a saisi la police cette semaine. Elle affirme avoir été manipulée par le religieux durant six ans. Elle l’accuse d’extorsion de fonds, de fausses promesses de mariage, de sodomie et de viols. 

À ses yeux, ce prêtre était un homme saint. Croyant qu’il avait le pouvoir de guérir son frère qui souffre de troubles mentaux, la trentenaire s’est laissée bernée durant six longues années. De plus, elle était obnubilée par les belles paroles du prêtre et elle pensait qu’il allait l’épouser.

Il s’agit de Reena*, 30 ans, une habitante d’un grand village de l’Est, qui finalement a décidé de dénoncer Kishan*, le prêtre d’une quarantaine d’années, au poste de police de Lallmatie durant la semaine écoulée. Elle l’accuse de viol et aussi de lui avoir extorqué près de Rs 800 000 provenant de la pension de sa mère retraitée et de son frère malade. 

Tout a commencé en 2015 par des échanges sur Facebook. Son interlocuteur lui a alors dit que son frère a été victime d’un mauvais sort qu’il pourra le guérir. En 2019, il a attiré Reena chez lui. Pour ce premier rendez-vous, il lui a demandé de se déshabiller pour une séance de prière. « Linn pran lasann sandal li dir mwa li bizin frot lor tou mo lekor. Li ti dir mwa ki li bizin tir lespri malprop ar mwa », relate la trentenaire. 

Cette dernière accuse le prêtre Kishan de l’avoir aussi sodomisé ce jour-là. Traumatisée par une telle expérience, elle dit s’être enfuie. Depuis, elle s’est murée dans le silence, tout en croyant dur comme fer que ces rites allaient guérir son frère. Le prêtre revient alors de nouveau à la charge en juillet 2020. Il lui affirme que les rites doivent être complétés. La séance se  fera dans un appartement à Belle-Mare. Le prêtre lui réclame Rs 45,000, obtenues d'une police d'assurance. 

Lorsque Reena s’est refusée à lui, il l’a giflée et menacé de tout arrêter tout en s’assurant qu’il veillera à ce qu’elle termine sa vie seule. En d’autres occasions, le prêtre lui a sorti d’autres prétextes pour inciter la jeune femme à avoir des relations sexuelles avec lui. Pour des rites sur la plage de Belle-Mare, le prêtre Kishan lui a alors exigé Rs 78 000 dans le but d’exorciser son frère et de guérir sa mère dont les jambes sont couvertes d’ecchymoses. 

« Linn dir mwa bann zafer diab inn rant dan mwa. Enn lespri for dan twa, bizin boukou zefor pou tir sa », lui a-t-il déclaré. En prenant du recul, Reena se dit qu’elle a été vraiment très bête. Avant d’emmener son frère et elle à la plage de Belle-Mare, le prêtre leur a fait croire qu’il avait déterré une sorte de poupée vaudou. Cela, pour leur démontrer qu’il avait raison quant à l’état de son frère. 

Au fil du temps, elle avoue avoir développé une affection pour le prêtre même si ce dernier a fini par la transformer en son objet sexuel et l’a incité à dilapider les économies de sa famille. Quant à son frère, il n’a jamais retrouvé ses esprits. Révoltée d’avoir été menée en bateau, Reena confie que le prêtre Kishan lui a promis le mariage, sauf qu’il était déjà marié à une autre. 

Reena se souvient que dans ses premiers échanges avec elle, il lui avait assuré que son ménage battait de l’aile. Et que c’est elle seule qui comptait pour lui. Naïve, elle a donc attendu pendant toutes ces années pour qu’il divorce. Le grand jour n’était cependant pas prêt d’arriver. Elle énumère les épisodes où ce dernier l’a manipulée pour avoir des relations sexuelles avec lui et où il prenait souvent les divinités à témoin. « Li dir si li pa fer sa travay la, pou ariv kitsoz grav », soupire-t-elle.

Dans sa plainte à la police, Reena a remis les relevés bancaires démontrant qu’elle a effectué plusieurs retraits au profit du religieux. Consciente qu'elle ne pourra effacer ce calvaire, Reena espère que son action évitera à d’autres de tomber dans le piège de ce dernier. « Si mo ti kapav mo ti pou tir mo leker pou montre kouma linn kase andan », lâche-t-elle toute déçue. 

Le religieux n'a pas été joignable pour un commentaire. Les tentatives pour le rencontrer à son domicile ont été vaines. 

* prénoms modifiés

Padmini, la mère : « Li ti nek ress pran kass, pran kass mem »

padmini
La mère a cru en le gu◙érisseur. 

Padmini*, la mère de Reena, n’arrive pas à croire que sa fille ait été la proie d’un prêtre. À 70 ans, elle continue à élever des boucs pour soutenir sa famille. « Mo tifi dir kan li fer lapriyer, li ti pe fer li tir so linz, lerla fer ban lapriyer-la », lance la mère. « Li ti nek ress pran kass, pran kass mem », poursuit la septuagénaire qui avoue avoir commencé à avoir des soupçons sur le prêtre. 

Elle déclare avoir été présente à la séance de prières sur la plage Belle-Mare. « Li ti pran enn kalbas sinoi, linn koup li ek enn sab ek linn anter li dan disab », poursuit-elle. Ce jour-là, Kishan y avait retiré une poupée en chiffon en lui disant « aster ou lipie pou bien chachi ». La septuagénaire ne sait pas si elle doit en rire ou en pleurer lorsqu’elle nous montre ses pieds couverts d’ecchymoses.

« Ziska zordi pan bien mem », explique-t-elle. Par peur de représailles, elle dit n'avoir pas alerté la police à l’époque. Elle raconte que depuis 2015, toute sa pension et celle de son fils ont été remises à Kishan. Elle avoue avoir agi ainsi, car elle croyait que ses enfants allaient enfin trouver le bonheur. De plus, elle fait part que le religieux se présentait régulièrement chez elle pour récupérer des bêtes sans jamais la payer. Croyant que l'homme était son « pretan zan », elle ne lui a rien réclamé non plus. 

Désormais, Padmini se dit consciente que son fils ne sera pas guéri. Toutefois, son souhait est que sa fille mène une vie paisible. 

 

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