Des jeunes qui extorquent, agressent, terrorisent leurs proches afin d’avoir leur dose de drogue synthétique. Combien de parents font-ils face chaque jour à ces violentes scènes ? Lindsay Lapeyre, 64 ans, et Marcelino L., 51 ans, font partie de ces victimes.
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La semaine écoulée a été marquée par le meurtre atroce du caporal Lindsay Lapeyre, 64 ans, agressé mortellement par son fils qui se droguait à Flic-en-Flac. Ces violentes attaques sont devenues habituelles pour de nombreux parents. Dépassés, ils essaient tout de même de calmer leur enfant. Mais à quel prix ?
Vendredi soir, un autre drame a failli se jouer à Sainte-Croix. Marcelino L., 51 ans, a encaissé un coup de pierre à la tête en tentant de calmer son fils de 21 ans qui réclamait de l’argent à sa mère pour se droguer. Si le père s’est retrouvé à l’hôpital, le fils, lui, est en détention policière.
Marcelino ne cache son indignation face à cette situation. « Sak kou mem zafer. » Aux dires de ce dernier, cela fait trois ans que son fils cadet « fim sa simik la ». Face à l’addiction de leur fils, son épouse et lui restent impuissants. « C’est un gros problème. Il ne prend pas la peine d’aller travailler et il nous demande constamment de l’argent, à mon épouse et moi », explique le père. De plus, le fils s’emporte violemment lorsqu’ils refusent d’accéder à sa demande.
Vendredi soir, vers 20 h 30, Marcelino revenait du travail, lorsqu’un de ses fils lui a fait part que son frère voulait, une fois de plus, soutirer de l’argent de sa mère. « Mon épouse m’a dit que notre fils cadet réclamait Rs 100 pour sa dose et qu’elle a refusé », fait ressortir le quinquagénaire. Devant ce refus, le jeune homme a commencé à s’emporter.
« Li pe menas so mama ki li pou bat li. Ti ena enn baton dan so lamin. Li ti pe revolte. » Marcelino a essayé de calmer son fils, mais en vain. « Quand je lui ai dit de cesser avec cette attitude qui ne nous apporte que des ennuis, les choses n’ont fait qu’empirer. Linn dir mwa taler twa ousi to gagne la ». Marcelino n’a guère prêté attention aux paroles de son fils. « Je lui ai tourné le dos. Lerla, linn pran enn ros, linn plak sa dan so lamin, linn tap mwa enn kout lor mo latet », explique la victime.
Marcelino est tombé et a commencé à saigner. Au même moment, deux amis de la victime sont arrivés. Ils ont pénétré dans la maison et se sont interposés. « De kamarad la inn resi trap mo garson. Zot inn amen mwa ek mo garson stasion. Depi laba lapolis inn amen mwa lopital », explique Marcelino.
Blessé à la tête, le père a reçu les premiers soins, avant d’être admis en salle sous observation. Il devra subir une intervention chirurgicale. Quant à son fils, il a été placé en état d’arrestation. Il a comparu devant la Bail and Remand Court samedi sous une charge provisoire de violence domestique. Il demeure en cellule policière.
Rappelons que, malgré la mise en garde de ses parents, le jeune homme continue à filer un mauvais coton. « Pour combien de temps encore doit-on supporter ces violents échanges ? » se demandent les parents, qui précisent qu’il n’y a pas longtemps, leur fils a passé deux semaines en cellule pour vol. « Lorsqu’il est sorti de prison, il a affirmé en avoir terminé avec cette vie. Mais cela ne lui a pris que deux jours avant de se replonger », se désole Marcelino.
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