Les hôpitaux manquant d’équipements bénéficieront de ceux inutilisés au National Cancer Centre (NCC). Cette décision suscite des avis divergents.
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Selon le constat du ministère de la Santé, plusieurs équipements médicaux restent inutilisés au NCC. Il y a notamment des lits motorisés, des ventilateurs de soins intensifs, des pousse-seringues, un système de surveillance central haut de gamme et un moniteur multiparamétrique. Après une évaluation, le ministère a décidé de redistribuer les équipements non utilisés aux hôpitaux régionaux, en fonction de leurs besoins respectifs, comme l’a indiqué le ministre de la Santé, Anil Bachoo, au Parlement le mardi 17 décembre dernier.
Cette mesure est bien accueillie par la Government Medical and Dental Officers Association (GMDOA). Cependant, la Government Medical Consultant in Charge Association (GMCiCA), par la voix de son président, le Dr Bhoshun Ramtohul, émet des réserves sur la pertinence de cette décision. Selon lui, une enquête devrait être menée pour déterminer qui a demandé ces équipements et pourquoi ils n’ont pas été utilisés jusqu’à présent. « Ce n’est pas une bonne décision, car les hôpitaux font leurs achats en fonction de leurs besoins spécifiques. Si le National Cancer Centre a acquis certains équipements, c’était sûrement pour un usage précis. Ces équipements ne peuvent pas simplement être redistribués », explique-t-il. Toutes les demandes d’équipements adressées au ministère sont accompagnées de justifications précises, selon lui.
« Il est grave d’acquérir des équipements qui restent ensuite inutilisés. Il faut comprendre comment cette situation a pu se produire », insiste le médecin. En sus, le Dr Ramtohul s’interroge sur l’excédent potentiel des demandes. « Le NCC pourrait avoir besoin de ces équipements dans un avenir proche. Une redistribution précipitée pourrait poser problème », dit-il.
De son côté, le Dr Meetheelesh Abeeluck, président de la GMDOA, se réjouit de la décision du ministère. « Certains hôpitaux ont demandé des équipements coûteux qu’ils n’ont pas encore reçus. Il est préférable d’utiliser ceux déjà disponibles et inutilisés, plutôt que d’en acheter de nouveaux », affirme-t-il. Cette initiative permettrait ainsi d’éviter un gaspillage des fonds publics en redistribuant les équipements là où ils sont nécessaires selon lui. Les appareils électroniques peuvent s’endommager s’ils ne sont pas utilisés, notamment en raison de l’humidité ou du manque de mise à jour technique, a-t-il ajouté.
Le Dr Abeeluck attribue cette situation au manque de personnel. « Par exemple, le NCC dispose de quatre blocs opératoires, mais nous n’avons pas d’oncochirurgiens à Maurice », souligne-t-il, critiquant « un manque de planification dans le projet du NCC », où l’on n’a pas anticipé le recrutement et la formation du personnel nécessaire. « Avoir un centre spécialisé pour traiter le cancer est une excellente idée. Mais sans le personnel formé, ni les ressources humaines, cela ne peut pas fonctionner », conclut-il.
Visite du Dr Sriprakash Duraisamy à Maurice en janvier 2025
Une équipe d’oncochirurgiens étrangers, dirigée par le Dr Sriprakash Duraisamy de Chennai, en Inde, sera à Maurice en janvier pour épauler l’équipe multidisciplinaire du NCC. Peu d’informations sont disponibles sur le calendrier des interventions prévues, mais cette visite est bien accueillie par le personnel concerné.
Jusqu’ici, les interventions chirurgicales pour les patients atteints de cancer étaient réalisées par des chirurgiens généralistes dans les hôpitaux régionaux, alors qu’elles devraient être effectuées par des spécialistes en oncologie.
Selon un oncologue, la visite de cette équipe permettra une meilleure prise en charge des patients. Cependant, il souligne qu’environ 1 200 cas de cancer sont traités chaque année dans les hôpitaux régionaux. Si toutes les interventions devaient être centralisées au NCC, cela nécessiterait une organisation rigoureuse pour accueillir des patients venant des quatre coins du pays.
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