La baisse du nombre de nouveaux cas de VIH/sida n’est que relative. C’est ce que soutiennent Kunal Naik Communications & Advocacy Officer du Collectif Urgence Toxida (CUT) et Nudhar Bundhoo Advocacy Officer de Pils après avoir examiné de plus près le document déposé à l’Assemblée nationale par le ministère de la Santé.
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Pour eux, il n’est pas totalement faux de dire que le nombre est en baisse en passant de 322 cas en 2014 à 262 en 2015 ce qui représente une baisse de 19 %. Selon nos interlocuteurs, ces chiffres représentent le nombre de cas dans la population en général. Mais eu égard que le VIH/Sida est concentré parmi une population à risque, (toxicomanes, travailleurs du sexe et les hommes qui ont des relations sexuelles entre eux), ils s’abstiennent de tirer des conclusions hâtives. En regardant les chiffres de plus près, ils soutiennent que le nombre de nouveaux cas est en hausse depuis ces deux dernières années chez les toxicomanes, notamment ceux qui s’injectent leurs doses par voie intraveineuse. « Depuis la mise en place du programme d’échange de seringues et celui de substitution à la méthadone, le nombre de nouveaux cas avait chuté en passant de 92 % en 2005 à 38 % en 2013. Mais depuis 2014, le chiffre est passé à 31 % pour atteindre 35 % l’année dernière », fait ressortir Kunal Naik. Pour les travailleurs sociaux, cette hausse pourrait s’expliquer par la décentralisation du programme de substitution à la méthadone, suspendu pour les nouveaux patients jusqu’à l’introduction de Suboxone en début d’année. Pour y remédier, il y aura un contrôle plus strict sur la distribution de seringues, notamment dans le cadre du programme d’échange de seringues. Pour Kunal Naik, les chiffres pour ces deux dernières années viennent lui donner raison quant aux craintes qu’il avait exprimées quand ces changements étaient intervenus.
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