Economie

Secteur Informatique: à l’ère Des Applications Mobiles

Le Budget 2016-2017 fait mention du développement des applications mobiles par des petites entreprises pour offrir des renseignements sur les services gouvernementaux, le transport public ou encore la météo. Bien que Maurice soit encore en retard dans ce domaine, les applications mobiles représentent une aubaine pour les Petites et moyennes entreprises.

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Le développement des applications mobiles fait partie de la quatrième stratégie du gouvernement : celle de transformer Maurice en une société numérique. Plusieurs mesures ont été annoncées dans le récent Budget, afin d’encourager l’émergence des entreprises dans le secteur informatique. Dans le même souffle, il est prévu d’installer environ 250 bornes wifi à travers le pays, principalement dans les endroits publics comme les gares, les hôpitaux, les collectivités locales, etc.

Les applications mobiles sont devenues les composantes indispensables du smartphone. Gratuites ou payantes, elles sont, pour la plupart, téléchargeables sur les diverses plate-formes comme Android ou IOS. Les applis mobiles d’aujourd’hui se tournent de plus en plus vers les professionnels et deviennent de précieuses sources de données pour eux, mais aussi un nouveau moyen d’interagir et de garder le contact avec les utilisateurs. L’essor des applis mobiles voit aussi l’émergence de nouveaux secteurs (m-marketing, le ‘big data’), de nouveaux ‘business models’ (achat intégré, publicité sur mobile) et de nouveaux métiers (développeurs applications).

Le Trade Fee dissuasif

À noter toutefois que l’obstacle majeur pour les petites startups informatiques demeure le cout élevé du Trade Fee, à Rs 9,000 ! Le Trade Fee pour ‘Business or Professional Service’ est lui à Rs 20,000 ! Comme quoi, le secteur informatique et les services émergents sont totalement exclus de la mesure budgétaire exemptant les PME du Trade Fee à hauteur de Rs 5,000.

De nos jours, de plus en plus d’entreprises sont intéressées par la mise en place d’’app stores’ d’entreprise, autrement dit de répertoires centralisés de services, d’applications et d’API, qui sont disponibles à l’intégration ou à la consommation et qui peuvent être téléchargés ou revus en un ou deux clics. Les avantages semblent plutôt simples et, dans un monde où à peu près tout le monde connaît l’App Store d’Apple, iTunes et Google Play, il ne devrait pas être trop difficile de convaincre les dirigeants et employés de la nécessité d’adopter cette tendance numérique.

Des jeunes entrepreneurs en herbe peuvent facilement mettre sur pied des micro-entreprises informatiques ne nécessitant pas de gros investissements, mais qui ont le potentiel de générer des revenus intéressants. Il suffit de trouver une idée et de l’exploiter. Diverses facilités sont déjà offertes par les institutions publiques, mais aussi par des entreprises privées, comme le Mauritius Startup Incubator.

Parveen Peerye: «Opportunités d’emplois avec les apps»

‘Software Engineer’ dans le secteur privé, Parveen Peerye se dit convaincue que les applications mobiles ouvriront la voie à la création d’emplois pour nos jeunes gradués en technologie informatique, mais créeront aussi des opportunités pour les jeunes entrepreneurs. « Le domaine des apps est très vaste, et des opportunités existent dans presque tous les secteurs économiques. Il suffit d’observer et les idées viendront automatiquement. Les apps contribuent aussi à réduire la bureaucratie et accroître la productivité. »


Nicolas Goldstein: «L’application mobile est une nécessité»

Nicolas Goldstein
Nicolas Goldstein

Nicolas GoldsteinNicolas Goldstein, un entrepreneur dans le domaine de nouvelles technologies informatiques, est d’avis que la pénétration du ‘mobile app’ arrive à Maurice et sera une nécessité pour toute société qui souhaite toucher le consommateur.

« Maurice est en retard par rapport à l’Europe, mais le pays va rattraper ce retard. La dernière application, qui a fait parler d’elle mondialement, n’a pas épargné Maurice et de nombreux jeunes ont téléchargé l’application pour aller chercher des ‘Pokemon’ dans Maurice. Pour les entreprises, le gouvernement met en avant et à raison la nécessité de pousser les entreprises à développer leurs applications mobiles et en parallèle à augmenter les capacités Wi-Fi des lieux publics à Maurice. De nombreuses sociétés ont déjà pris le tournant du mobile comme Mari Deal, Buynow.mu ou Carreer Hub, qui disposent d’applications mobiles pour toucher le consommateur. Le reste des entreprises mauriciennes va devoir suivre la tendance pour assurer leur croissance et rester connectées avec leurs clients et opportunités. Le moteur de recherche Google pénalise en référencement les sites internet qui n’ont pas une version mobile, ce qui veut tout dire ! L’évolution de la croissance des Apps mobile va suivre une forte croissance ces prochaines années à Maurice. »

Nicolas Goldstein nous informe aussi que l’application indienne ‘Testpitara’ arrive sur le marché mauricien avec une application en version mobile pour proposer des cours dans tous les domaines aux Mauriciens.


Vidur Ramdin: «La tendance App gagne le secteur éducatif»

Vidur Ramdin
Vidur Ramdin

Vidur Ramdin, Head of Marketing à Amity University, explique que les applications mobiles ont beaucoup à offrir, surtout dans le monde éducatif. « Le tutorat est une des plus anciennes professions du monde, mais même une vocation tellement enracinée ne peut pas échapper à la tendance de l ‘Uberisation’ de la vie quotidienne. Platon instruit Dionysius, souverain de Syracuse, tandis qu’Aristote a instruit Alexandre le Grand. Mais les parents modernes, pris dans le stress des examens de leurs enfants, peuvent maintenant se tourner vers une industrie de tutorat en utilisant la technologie en ligne. Les applications mobiles, comme Snapask, permettent aux étudiants de poser des questions et avoir des sessions interactives instantanément avec un tuteur de leur choix pour une séance d’apprentissage. Lancé l’année dernière, Snapask dessert actuellement plus de 100 000 étudiants à Hong Kong, Taïwan et Singapour, avec plus de 5 000 professeurs qualifiés de grandes universités recevant des dizaines de milliers de questions chaque jour. Il est plus comme un environnement de messagerie instantanée style WhatsApp. Les utilisateurs peuvent utiliser l’image, texte ou audio pour communiquer. Il y a aussi des avantages pour les tuteurs en termes d’optimiser leur temps et aussi gagner des revenus supplémentaires. »

La technologie en ligne a également changé la façon dont les parents peuvent choisir des tuteurs. Jadis, il fallait se fier aux recommandations d’amis ou parcourir les petites annonces. Mais aujourd’hui, les tuteurs sont proposés et examinés en ligne. Avec des applications en ligne comme « Tutor Hunt », les parents et les étudiants peuvent accéder à une liste de tuteurs offrant des sujets dans leur domaine, correspondent avec eux et organiser des sessions.

 À noter que certaines applications nécessitent des tuteurs pour télécharger une photo haute résolution de leur passeport ou permis de conduire, que les parents inspectent et valident. Les conditions stipulent aussi que si un étudiant a moins de 18 ans, un parent ou un tuteur doit être présent en tout temps pendant les leçons. Vidur Ramdin explique qu’à Maurice, « à l’ère du changement, avec l’abolition du CPE, ce qui est un bon pas en avant, nous devrions sérieusement commencer à penser à développer des applications éducatives pour nos futurs dirigeants. Les décideurs peuvent également consulter les développeurs d’applications afin de l’adapter au programme local. Comme alternative aux leçons particulières, s’instruire en ligne pourrait également garder nos étudiants occupés. »

 

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