Le Cashless Ticketing System permettra de gérer plus efficacement le Free Travel Scheme (FTS) pour lequel l’État débourse quelque Rs 1,2 milliard par an. C’est ce qu’avait préconisé un rapport de PricewaterhouseCoopers (PwC).
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Intitulé « Re-engineering the Public Transport Industry in Mauritius », ce rapport dont l’Executive Summary tient sur une trentaine de pages préconise une gestion plus efficace des subsides qu’offre la National Transport Authority aux opérateurs du transport en trois étapes. La première s’appuie sur l’implémentation d’une « Claim Based Subsidy Administration » où les opérateurs sont payés « en arriéré » sur la base d’indicateur de performance et par rapport aux statistiques sur le nombre de passagers payant et ceux bénéficiant du Free Travel Scheme (FTS). C'est-à-dire, les étudiants, les personnes âgées et les handicapés.
Trois conditions étaient nécessaires pour la réussite de la première étape : primo, les opérateurs allaient devoir soumettre leurs données en ligne afin que la NTA puisse les analyser rapidement. Secundo, équiper les autobus du Global Positioning System (GPS) pour pouvoir vérifier les informations soumises par les opérateurs. Tertio, céder le déboursement des subsides au ministère des Finances, ce qui apportera plus de transparence et de responsabilité dans la gestion du FTS.
Le gouvernement, semble-t-il a toutefois voulu passer directement à la deuxième étape. C’est justement lors de cette étape là que le Cashless Ticketing System est évoqué. Il s’agit de payer les opérateurs en fonction du nombre exact de trajets effectués par les bénéficiaires du FTS, à travers l’implémentation d’un Smart Ticketing System. « The subsidy disbursement would then be handled by a Central Clearing House set up by the Automated Fare collection (AFC) Scheme Operator », précise le rapport.
PwC fait aussi ressortir dans son rapport que l’implémentation de l’étape deux doit se faire avant l’arrivée du Metro Express. « Stage 2 should become active before the inauguration of the Metro Express project to fully integrate Metro within the Scheme Design ».
Une troisième étape est aussi préconisée pour améliorer davantage le Free Travel Scheme, notamment à travers un Direct Benefit Transfer Scheme. Le rapport est d’avis qu’une étude plus poussée sera toutefois nécessaire.
Environ Rs 700 000 par autobus annuellement
Chaque année, le gouvernement dépense quelque Rs 1,2 milliard en terme de subsides aux compagnies d’autobus sous forme du Free Travel Scheme (FTS), notamment pour les personnes âgées, les étudiants et les handicapés. Cela revient entre Rs 35 000 à Rs 55 000 par autobus par mois, dépendant de la route. « Si l’autobus transporte 50 passagers ou 500 passagers en un jour, l’operateur reçoit le même montant. Ce qui n’est pas normal », indique un haut cadre au ministère des Infrastructures publiques et du Transport.
Avec le Cashless Ticketing System, notre interlocuteur indique que chaque autobus sera doté d’une machine connectée directement à la Land National Transport Authority (LNTA). Ce qui permettra de savoir en temps réel quels sont les autobus qui sont en opération à travers le pays de même le nombre de passagers transportés. « Nous saurons aussi le nombre exact de personnes âgées, d’étudiants et de handicapés qui prennent le bus. Ce qui nous permettra de faire non seulement une utilisation judicieuse de l’argent des contribuables mais aussi le déboursement en faveur des opérateurs pourra se faire plus rapidement. Plus besoin d’attendre 6 mois pour compiler et comptabiliser les données avant d’effectuer les paiements », poursuit ce haut cadre. Autre avantage, ces données permettront à la LNTA de revoir, si nécessaire, le nombre d’autobus sur une route afin d’offrir un meilleur service aux passagers et une meilleure profitabilité aux opérateurs.
Autres subsides
En sus du Free Travel Scheme, les opérateurs d’autobus bénéficient aussi de plusieurs autres subsides tels que l’Application Process, le Fuel Subsidy, le Financial Support for NRB Increments et l’Employee Travel Allowance. Le rapport note cependant que toutes les entreprises ne sont pas forcément en besoin de subsides. D’où la recommandation du rapport pour adopter dans un premier temps un Claims Based Application Process pour ensuite passer à un Performance Based Subsidy. Enfin, il est recommandé de venir avec un Fixed Term Licensing of Routes, laquelle sera allouée à travers un exercice d’appel d’offres. Une mesure que l’État pourra appliquer avec l’avènement des Feeder Buses nécessaires dans le cadre de l’opération du Metro Express.
Changer de calcul
Le rapport avait aussi préconisé de changer le mode de calcul pour l’allocation des subsides aux opérateurs. Actuellement, c’est sur la base du nombre de licences délivrées par la National Transport Authority que celle-ci calcule le montant des subsides à débourser. Mais le rapport du PwC avait suggéré de calculer les subsides en fonction du nombre de voyages effectués par autobus. Une formule à travers lequel le rapport indique que le gouvernement allait diminuer ses subsides d’au moins 6,5 %.
Dans la formule actuelle, les subsides pour les étudiants sont calculés sur un tarif moyen de Rs 16 contre Rs 11 pour les personnes âgées et les handicapés. La NTA se base aussi sur une moyenne de 440 passagers par jour, les étudiants représentant 32 %, contre 13% pour les personnes âgées et les handicapés. Enfin, les subsides sont payés sur 180 jours pour les étudiants, soit la période de scolarité, contre 365 jours pour les personnes âgées. Or, dans la formule proposée, les subsides sont calculés à partir du nombre de trajets effectués par un bus, du nombre d’étudiants/de personnes âgées par trajet et du nombre de jours, soit 180 pour les étudiants et 365 pour les personnes âgées.
Subsides à la hausse
Le montant alloué aux opérateurs d’autobus est passé de Rs 200 millions en 2005 à Rs 1,2 milliard en en 2015. C'est-à-dire qu’en 10 ans, le montant déboursé par l’État sous cet item a été multiplié par 6. De 2007 à 2015, la hausse chaque année est de 9,5 % alors que pour la même période, les tarifs ont augmenté de 6 %. Le nombre de bus individuels, qui se taillent la part du lion dans les subsides accordés par l’État, est pour sa part resté pratiquement le même, soit 797 en 2007 et 784 en 2015.
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