La population est-elle en droit de connaître l’état de santé de son Premier ministre ? Est-ce normal qu’elle sache que celui qui a été élu pour diriger le pays s’est rendu en Inde pour subir deux opérations aux yeux ?
Pour certains, la réponse est non ! Pour eux, la santé de nos dirigeants ne concerne qu’eux-mêmes. Sur un plan plus large encore, ils estiment que la vie privée des politiciens doit rester privée. Personne, et certainement pas la presse, n’a à s’en mêler.
C’est une manière de voir les choses. Mais c’est aussi vrai que le citoyen a le droit de savoir si une personne qu’il a choisie pour présider à la destinée de son pays est toujours apte à le faire.
C’est par le biais de la presse indienne que la population mauricienne a appris que sir Anerood Jugnauth était en Inde pour une opération de la cataracte aux deux yeux et une seconde intervention pour cause de glaucome.
Et ce ne sont pas des paparazzis indiens qui en ont fait la révélation, mais tout simplement le chirurgien traitant de sir Anerood Jugnauth à Maxivision Super Speciality Eye Hospital. Après l’intervention, celui-ci a simplement tenu une conférence de presse pour dire que le patient se porte très bien et que l’intervention est réussie. La presse indienne a même été autorisée à prendre des photos du chef du gouvernement mauricien avec ses médecins, ainsi qu’une très brève déclaration de SAJ lui-même.
Dans le même temps, à Maurice, les spéculations sur la santé du Premier ministre allaient bon train alors que le bureau du Premier ministre restait muet. N’aurait-il pas été tellement plus simple de donner les raisons réelles du déplacement de SAJ ? Cela aurait évité tant de rumeurs, d’inquiétudes et de spéculations.
Ce cas précis illustre bien la mentalité de certains politiciens locaux. Quand on est au gouvernement, on a tendance à pratiquer le culte du secret. Une mauvaise habitude pourtant très sévèrement critiqué par ces mêmes personnes quand ils chauffaient les bancs de l’opposition. La transparence et l’honnêteté ne semblent être valables que lorsqu’on se trouve dans l’opposition.
Pourtant, l’Alliance Lepep avait pris des engagements fermes. Elle avait fait des secrets entourant la vie privée de Navin Ramgoolam son cheval de bataille. Elle avait promis la transparence à tous les niveaux. Une promesse qui semble être oubliée aujourd’hui.
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