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Saurav Seewooduth : «Le ‘bullying’ est devenu un souci majeur dans les écoles»

Saurav Seewooduth

Saurav Seewooduth, un jeune de 17 ans, sensible aux questions de droits humains est parmi les participants qui ont suivi les cours en ligne sur les droits humais précédés des sessions de formation que Dis-Moi offre au public. Cet habitant de Morcellement Pinewoods, Wootun est en grade 12 au collège du Saint Esprit.

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Peux-tu nous dire ce que tu comptes faire après le collège ?
Je veux entreprendre des études pour devenir expert comptable. Je voulais étudier au Canada ou en Amérique mais j’ai changé d’avis car je vois que même en restant à Maurice, le cursus est plus ou moins similaire et le niveau est pareil. A part mon ambition professionnelle de réussir dans la vie, j’aimerai bien être membre de Dis-Moi, et plus tard être président d’une association. Je pense que c’est très important de donner son temps, de travailler pour la société, d’éveiller la fibre sociale. Pour moi, être une personne complète n’est pas juste réussir académiquement mais également réussir sa vie sociale, avoir des relations saines avec ses semblables. Bref, se rendre utile à la société. 

Comment as-tu connu Dis-Moi et comment as-tu décidé de suivre cette formation en droits humains que Dis-Moi offre gratuitement au public ? 
Je ne connaissais rien sur l’existence de Dis-Moi avant et c’est grâce à mon prof de «General Paper», Kevin Pather. Il m’a conseillé de prendre part à ces cours en ligne. Il m’a convaincu que cela me servira plus tard. Je me suis inscrit et je ne regrette pas. Je suis content de faire partie de cette aventure. C’est ce que je voulais depuis le début. 

Comment trouves tu les cours ? Qu’est ce que tu apprécies le plus et ce que tu apprécies le moins ?
En tant qu’étudiant, j’avais déjà une notion de certains de mes droits mais à travers ces cours, j’ai la chance d’approfondir un peu plus. C’est très intéressant que ce soit les cours en ligne ou les sessions de formation au centre des droits humains. Je préfère quand même les cours présentiels car c’est plus interactif.  On peut poser des questions et en débattre. C’est plus clair et je comprends mieux. Par contre, c’est difficile de choisir entre les différentes sessions car tous ces cours sont intéressants et importants. La première session a été sur les droits des personnes âgées, ce qui est vraiment primordial afin de pouvoir mieux traiter nos aînés, la deuxième a été consacrée à l’environnement, une chose qui est très utile vu les dernières situations qu‘ont connu le pays avec le naufrage du MV Wakashio etc. J’ai bien aimé aussi la session sur les droits des enfants animée par « l’Ombudsperson for children », Mme Rita Venkatasawmy. Il est primordial de connaitre tous nos droits et toutes nos responsabilités. J’ai hâte de suivre prochainement la session concernant le combat contre la pauvreté et sur les droits des personnes en situation d’handicap.

Personnellement, je ne me considère pas dans une situation de pauvreté, mais  les enfants qui la vivent sont laissés de coté et leurs droits bafoués. Cela a un impact sur la qualité de leur éducation et donc de leur avenir. Viendra ensuite la session sur les droits des femmes, un sujet qui me tient également à cœur même si je suis un jeune homme car celà concerne plus de la moitié la population. Il y aura d’autres sessions notamment sur les droits de personnes LGBTQI et une session sur le coté juridique et une explication sur notre Constitution. Concernant l’environnement, j’étais déjà conscient qu’il faut le protéger mais avec ces cours, j’ai appris beaucoup des choses. C’est très enrichissant et cela m’a permis de découvrir autre chose que ce qu’on entend dans les médias.

Je déplore quant même que les participants ne soient pas aussi nombreux que je le pensais, ce qui me choque aussi c’est le manque d’intérêt des jeunes, je ne m’attendais pas à ce que je sois le plus jeune. Je pense que les jeunes doivent plus s’intéresser au sujet de la société au lieu de se focaliser uniquement sur le côté académique.

Je trouve que le système éducatif à Maurice a ses limites. Certains professeurs vont économiser leur énergies pour les cours privés de l’après-midi.»

Quel constat fais-tu du respect des droits en général dans ton pays ? Penses-tu que  les droits des enfants sont respectés à Maurice? 
Les droits ne sont pas tout le temps respectés, et c’est dommage. Par exemple, au Japon, une place réservée aux personnes en situation d’handicap dans un transport public va rester libre même si le bus est bondé, ce qui n’est pas le cas à Maurice. 

A propos des droits des enfants, cela me concerne directement vu que je suis encore un adolescent et je constate que malheureusement ce n’est pas toujours respecté. J’apprends que le nombre de cas d’abus envers les enfants enregistrés est assez conséquent. En sus de cela, le «bullying»  est devenu un souci majeur dans les écoles.

Qu’est ce qui te révolte plus dans ce monde ? 
Ce qui me révolte vraiment c’est la cruauté envers les animaux. Ces animaux sont victimes de violences physiques, c’est-à-dire, des blessures non accidentelles, d’abus sexuels, et parfois même ils sont même obligés de prendre part à des combats entre animaux. D’après les statistiques, chaque minute, un animal souffre d’un abus et chaque année, près d’un million d’animaux sont maltraités ou tués dans des épisodes de violence domestique.

Tu as des suggestions aux autorités pour que la situation change ? Pour arriver à un idéal des droits humains ?
Il faut changer cette mentalité, pour cela je pense qu’une session chaque  semaine sur les droits humains doit être incluse dans le calendrier scolaire, car il faut attaquer dès le plus jeune âge, pour avoir un impact à long terme.

Je pense également que Dis-Moi doit être plus visible pour que les jeunes et les autres sachent ce que cette ONG fait. Le souci aussi c’est que les jeunes ne lisent pas les journaux mais plutôt les réseaux sociaux. De ce fait, je suggère à Dis-Moi d’être plus présent sur les réseaux sociaux pour pouvoir atteindre la jeunesse.

De ma part, j’ai déjà demandé aux intervenants aux cours des droits humains de Dis-Moi de venir au collège du Saint Esprit pour expliquer à  mes amis car j’aimerais que tous les jeunes puissent suivre cette formation. Je me suis également porté volontaire pour nettoyer les mangroves et bientôt j’aurai la possibilité d’agir dans ce sens. En tout cas, la formation m’a permis d’être  plus conscient de mon comportement vis-à-vis de mes paires et dans la société.

Le mot de la fin ?
Personnellement, je trouve que le système éducatif à Maurice a ses limites. Certains professeurs vont économiser leur énergies pour les cours privés de l’après midi. Moi, je propose qu’on introduise l’évaluation des professeurs dans les collèges à partir des grandes classes. Cette méthode est utilisée dans les grandes écoles britanniques dans le but d’améliorer la qualité d’enseignement. Ainsi, être notés chaque trimestre encouragera les profs à faire de leur mieux.

Propos recueillis par Ny Onja Hon Fat


Dis-Moi Rodrigues rencontre le DPP à Port-Mathurin

dis moi

Jeudi dernier, Randy Bégué, le Président de Dis-Moi Rodrigues et Justine Sainte-Marie, la Coordinatrice ont rencontré le Directeur des Poursuites Publiques en mission à Port-Mathurin pour 3 jours.

Ils ont expliqué au DPP le travail effectué auprès des jeunes Rodriguais. En effet la stratégie de Dis-Moi est de développer Dis-Moi Rodrigues à travers la création des Clubs Dis-Moi dans les collèges de l’île. Le programme a été quelque peu bouleversé ces temps-ci en raison de l’épidémie de la Covid-19, mais la vision est claire : créer une culture des droits humains auprès de la jeunesse rodriguaise pour consolider la démocratie. Randy Bégué a aussi évoqué les problèmes des droits humains récurrents au sein de la société rodriguaise. 

Me Satyajit Boolell a expliqué le but de sa mission à Rodrigues et en quoi consiste son travail. Il a salué le travail de Dis-Moi en tant qu’organisation des droits de l’homme et a exprimé sa volonté d’avoir des réunions de coordination avec Dis-Moi Rodrigues. Il a par ailleurs annoncé qu’il inclurait Dis-Moi Rodrigues dans son programme de formation.

Cette première réunion a aussi permis au DPP de mettre l’accent sur sa mission première qui est de rendre la justice ‘in a fair and free manner’. Dis-Moi Rodrigues a réitéré sa conviction de l’importance d’un État de droit au sein de la République de Maurice.


Les droits de l’enfant sont des droits humains…

meslierMichael Meslier, fait partie de la Commission des droits de l’enfant de Dis-Moi. Cet habitant de la région de Barkly se sent concerné par les problèmes auxquels les habitants font face. 

Michael intervient comme « Child Mentor » auprès des adolescents qui sont suivis par le Ministère de La Famille et de l’Égalité des Genres. Fort de sa formation dans le domaine de la prévention et de son expérience dans le domaine psycho-social, il est confiant que des solutions de prévention appropriées contre les fléaux tels que la toxicomanie, sont réalisables par une approche collaborative. Il propose d’encadrer les habitants de Résidence Barkly à former une coalition communautaire, sur un modèle d’une organisation américaine qui a fait ses preuves dans plusieurs pays du monde. Le but de ce projet est de favoriser l’épanouissement des enfants dans un environnement sûr, sain et sécurisé. Cette coalition, dirigée par les habitants de la région, réunira aussi plusieurs acteurs clefs de la communauté, qui travailleront ensemble pour la prévention. Il y a beaucoup à faire, et Dis-Moi va commencer par un programme d’intervention communautaire dans la région de Beau-Bassin. L’intervention sera articulée sur les droits humains et les droits de l’enfant, l’approche sera systémique puisque la communauté est un ensemble complexe d’interactions. 

Dis-Moi et la Convention des Droits de l’enfant

La commission des droits de l’enfant de Dis-Moi se base sur la Convention des Droits de l’Enfant pour militer afin de respecter ces droits. Nous nous focalisons sur l’éducation afin d’atteindre les enfants et les encourager d’une manière sûre, à reconnaître leurs droits et également leurs responsabilités. Nous croyons que les enfants, en tant que « titulaires de droits », sont les principaux acteurs tant dans les processus de l’évaluation de leurs besoins, la conception des solutions à leurs difficultés et à la mise en œuvre de programmes compréhensibles. La sensibilisation des parents et de l’ensemble de la société est très importante, car loin d’être de simples spectateurs, ils ont aussi leurs rôles respectifs dans le processus. Cependant il faut aussi se rappeler qu’en matière juridique et en tant que « titulaire de devoirs », c’est l’État qui détient l’ultime responsabilité pour implémenter et appliquer les droits de l’enfant à travers des lois qui sont votées au Parlement. Dis-Moi fait régulièrement le plaidoyer auprès des institutions gouvernementales pour veiller à ce qu’elles agissent toujours tout en considérant, en premier lieu, l’intérêt supérieur des enfants. Il faut admettre que beaucoup d’efforts ont été faits pour le bien-être des enfants, mais beaucoup reste à faire dans plusieurs des domaines, entre autre l’adoption et l’application du nouveau «Children Bill», et le respect des 17 Objectifs de Développement Durable (UNSDGs) définis par les 193 pays membres des Nations Unis.  

Néanmoins, nous ne devons pas rester que dans les théories. Nous devons agir de façon concrète et intelligente, et par la même occasion encourager des initiatives spécifiques qui contribuent à promouvoir les droits des enfants à la vie, à la survie et au développement sain. Nous devons aussi nous assurer de la réduction ou de l’élimination des facteurs de causalité des risques afin de garantir aux enfants un environnement propice à la résilience. Rappelons-nous que les recherches sociales soulignent que l’environnement, physique, familial, communautaire et social de l’enfant, a une influence considérable sur le développement intégral des enfants, et que ce développement est déterminant pour leur contribution à la société. 

Les « expériences défavorables de l’enfance » sont des facteurs de causalité de risques dans la société. Malheureusement, beaucoup d’enfants endurent ces expériences pendant les premières années de leur vie, notamment la pauvreté, les abus physiques et sexuels, les discriminations et les problèmes de logements etc. Elles sont néfastes pour le développement de l’enfant, et perdure sur l’adolescence et même dans la vie d’adulte. Les chercheurs en psychologie ont classifiés ces « expériences défavorables de l’enfance » en 3 groupes : (i) les abus (ii) la négligence, et (iii) les défis domestiques au sein de la famille. Le dernier groupe englobe des problèmes qui  sont malheureusement en hausse dans le pays, tels que les maladies mentales, la violence domestique, la toxicomanie et le divorce.

Référence  de documentation: 
Https:// www.Unicef.Org/Fr/Convention-Droits-Enfant
Hughes et al., The effect of multiple adverse childhood experiences on health. Lancet Public Health 2017 

 

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