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Santé - Un Mauricien sur trois est obèse : un plan pour réduire l’épidémie

Parmi les mesures phares du plan de lutte contre l’obésité, il y a des incitations pour choisir une alimentation plus saine.

Réduire de 5 % la prévalence de l’obésité dans toutes les tranches d’âge d’ici 2030. C’est l’objectif fixé par le Mauritius Acceleration Plan to Stop Obesity 2024-2030, présenté jeudi par la table ronde des parties prenantes sur les actions visant à accélérer la prévention et la gestion de l’obésité. 
Pendant trois jours, des experts et des représentants gouvernementaux, du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire ont examiné la question afin de formuler une série d’actions concrètes visant à lutter contre l’épidémie d’obésité, qui affecte 36,2 % de la population, soit un peu plus d’une personne sur trois.

Maintenant que le plan est finalisé, il sera soumis au Cabinet pour approbation, puis mis en œuvre selon la méthode du « sprint de 100 jours », un processus en cinq phases développé par l’Organisation mondiale de la santé pour accélérer sa mise en œuvre.

« Adoptant une approche basée sur des preuves, le plan d’action contre l’obésité préconise une large gamme d’outils politiques, fiscaux et juridiques visant à lutter contre ce que l’on appelle l’environnement obésogène, qui encourage les modes de vie alimentaires peu sains », explique un communiqué émis en fin de semaine par la branche mauricienne de l’Organisation mondiale de la Santé.

Cette dernière précise qu’en tant que facteur de risque majeur pour toute une série de maladies non transmissibles (MNT), telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et certains types de cancer, entre autres, « l’obésité représente un fardeau important pour la santé publique dans un pays où les MNT représentent 80 % de la charge de morbidité et 85 % des décès. L’obésité a également un impact financier de plus en plus lourd sur les finances du pays ».

D’après les données officielles, il est estimé qu’à Maurice, rien qu’en 2019, les coûts directs et indirects liés à l’obésité et au surpoids s’élevaient à environ Rs 18,1 milliards, soit 2,78 % du PIB. Selon les projections de l’Observatoire mondial de l’obésité, ces coûts économiques pourraient atteindre respectivement 4,6 % et 8,89 % du PIB d’ici 2030 et 2060.

Des mesures radicales

Le plan d’accélération pour mettre fin à l’obésité de 2024 à 2030 comprend une série de mesures. Celles-ci incluent la régulation de la publicité pour les aliments malsains, des politiques visant à promouvoir la production alimentaire locale associée à l’approvisionnement alimentaire public, une augmentation de la taxation des boissons sucrées, ainsi que son extension à d’autres aliments malsains, le renforcement de l’activité physique dans tous les environnements éducatifs, l’intégration et l’expansion des services de prévention et de gestion de l’obésité au niveau des soins de santé primaires, ainsi qu’une campagne de communication visant à modifier les comportements au niveau communautaire.

L’événement de trois jours, organisé par le ministère de la Santé, a bénéficié du soutien d’une équipe d’experts de l’Organisation mondiale de la santé dans les domaines de la fiscalité, des données, du droit de la santé publique, de la nutrition et de la sécurité alimentaire. La mise en œuvre du plan d’action bénéficiera également de l’expertise de cette équipe.

Maurice est l’un des six pays au monde, et le seul dans le Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Afrique (AFRO), à être choisi pour faire partie du programme Healthier Populations Billion: Delivering Impact de l’Organisation mondiale de la santé. Ceci fait suite au succès mauricien dans l’implémentation du contrôle du tabac. Dans le monde, Maurice est le troisième pays à avoir adopté toutes les mesures du programme MPOWER de l’Organisation mondiale de la santé.

 

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