Sandhya Heerah : très fière du nouveau statut de ‘geet gawai’

Le ‘geet gawai’ traditionnel (avant-veille d’un mariage hindou) a été inscrit au patrimoine mondial de l’humanité à l’UNESCO. Pendant des années, les ‘geetharines’ (chanteuses de ‘geet gawai’) ont transmis ce trésor de génération en génération. Le gouvernement mauricien, la Bhojpuri Speaking Union avec à sa tête Sarita Boodhoo et les amoureux de ‘geet gawai’ ont présenté un dossier bien ficelé à l’UNESCO pour cette inscription.

Sandhya Heerah d’Akash Hungama Group n’a pas caché sa joie et sa fierté pour cette nouvelle distinction acquise par le ‘geet gawai’. Dans une récente interview, elle nous a raconté comment le ‘geet gawai’ se faisait autrefois dans une chambre et réservé exclusivement aux dames. Avec l’évolution, les hommes ont commencé à en faire partie. Même les jeunes y participent.

Cette mère de deux filles et d’un garçon raconte qu’elle a été initiée à la chanson et à la danse par sa mère. Le ‘geet gawai’ est une affaire familiale commencée par sa ‘nani’ (grand-mère maternelle) et qui lui a été ensuite transmise par sa mère. Elle accompagnait sa mère lors des ‘geet gawai’. Au fil des jours, elle avait commencé à interpréter des chansons. Elle fait, aujourd’hui partie, d’Akash Hungama Group, qui compte huit à neuf membres - des musiciens, chanteurs et danseurs.

« Des gens ne se rendent pas compte que le ‘geet gawai’ est la plus longue cérémonie lors d’un mariage hindou. Il dure au moins cinq heures. Il commence à 19 heures pour prendre fin aux petites heures. Il a toute sa signification. Dans le passé, le ‘geet gawai’ s’échelonnait sur une semaine. On célébrait ainsi l’amour. Il y a des rituels à suivre. Tout d’abord, il y a le ‘sumiraan’ – on prie et invite les dieux au mariage pour que la vie conjugale des nouveaux mariés soit comblée de joie et de bonheur. Cela est fait à travers des chants religieux. Vient ensuite le ‘jhumar’ – les chants accompagnés parfois par des jeux. Et finalement, la maman et les membres de la famille se joignent au groupe pour s’amuser. Nouveau développement : le ‘geet gawai’ se termine souvent avec des chansons bollywoodiennes et même un séga. Tout le monde se met de la partie. Outre le fait que le ‘geet gawai’ ait son aspect religieux, il marque le début du mariage avec de la joie et avec l’espoir que tout se passe pour le mieux », nous a expliqué Sandhya Heerah.