Pour Désiré Guildhary, président de la Free Democratic Unions’ Federation (FDUF), calculer le travail à la pièce sur le Remuneration Order en vigueur dans la Zone franche pourrait se révéler contre productif.
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Concernant le salaire minimal, vous avez parlé d’injustice à l’égard des employés de la Zone franche. Expliquez-vous ?
Avec un salaire de base de Rs 5 300, c’est le secteur qui est le plus mal payé à Maurice. Les employés doivent travailler comme des forçats, en faisant des heures supplémentaires à des heures indues pour pouvoir arrondir leur fin de mois. Ils espéraient vraiment que le salaire minimal allait améliorer leurs conditions de vie. Mais voilà que le travail à la pièce est payée en se basant, non sur le salaire minimal proposé de Rs 8 500, mais sur la base de Rs 5 300 comme stipulé dans le Remuneration Order. Je souhaite que cette injustice soit corrigée.
Avec pour conséquence…
Normalement, un ouvrier doit fournir un quota imposé pour une journée de travail, avant que sa production ne soit comptabilisée à la tâche. Avec le salaire minimal, le coût de son travail à l’heure devra aussi connaître une hausse. Toutefois, son travail à la tâche continuera à être calculé sur le Remuneration Order qui est moindre que le salaire minimal. Ce qui constitue une injustice flagrante. Pensez-vous que cela va encourager les salariés à fournir plus d’effort.
Mais on dit que la Zone franche est un secteur sensible…
Une position que défend toujours le patronat. Mais de tout temps dans la Zone franche on a des nouvelles entreprises qui ouvrent leurs portes et d’autres qui ferment. Autre fait indéniable, ce sont les ouvriers mauriciens qui sont à la base du succès de Maurice industriel et aujourd’hui, on préfère les travailleurs étrangers qui finalement coûtent plus cher aux entreprises, si on compte le coût du billet d’avion, de la nourriture, du logement et autres dépenses.
D’aucuns pensent qu’ils sont plus productifs, partagez-vous cet avis ?
Je ne pense pas qu’ils sont plus productifs que les Mauriciens, je dirais plutôt qu’ils sont plus exploitables. Contrairement aux Mauriciens qui n’effectuent pas des longues heures supplémentaires tous les jours, en raison de leurs obligations familiales, les ouvriers étrangers sont appelés à travailler à des heures indues, et ce, même les jours fériés. Ils n’ont presque pas de vie sociale. Comme je l’ai dit, on ne peut occulter la grande contribution de la main-d’œuvre mauricienne dans le succès de la Zone franche. Je pense sincèrement que si on améliore sensiblement les conditions de travail, les Mauriciens sont en mesure de faire leur grand retour dans ce secteur.
Quid des agents de sécurité ?
Suivant l’introduction du salaire minimal, nous veillerons à ce que leurs salaires soient réajustés parallèlement pour refléter le salaire minimal.
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