En détention depuis avril 2017 après la saisie record d'héroïne valant Rs 2 milliards dans le port, Keshwin Manish Seewoochurn demande à la Cour suprême de revoir la décision de la Bail Remand Court de le maintenir en détention. La police objecte et met en avant une enquête compliquée avec des ramifications internationales.
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La motion logée par le détenu Keshwin Manish Seewoochurn, âgé de 31 ans, devant la Cour suprême, a été appelée le lundi 9 juillet 2018. Le prévenu, actuellement incarcéré à la prison centrale, demande à cette instance judiciaire de revoir la décision de la Bail and Remand Court (BRC) de lui refuser la liberté sous caution.
Keshwin Manish Seewoochurn a été arrêté le 22 avril 2017 à Saint-Martin. Il a été inculpé à titre provisoire de tentative de transporter de l’héroïne Selon l’acte d’accusation provisoire, il aurait le 9 mars 2017, à la Container Freight Station au Mauritius Freeport Development (MFD), à Mer Rouge, tenté de transporter les 157 kg d'héroïne que la police avait saisis dans le port. La drogue, d’une valeur de Rs 2 milliards, avait été dissimulée dans des compresseurs qui se trouvaient dans un conteneur en provenance d’Afrique du Sud et qui avaient été importés à bord du navire MSC Ivana.
À l’appel de la motion, lundi 9 juillet 2018, Me Karen Parson, State Attorney, a déposé un affidavit au nom du Commissaire de police et du Directeur des poursuites publiques (DPP). Il s’agit d’un affidavit juré par l’inspecteur de police Satyajeet Seebnauth, affecté à l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) du port. Celui-ci évoque la complexité de l’affaire avec des ramifications internationales. L’inspecteur fait valoir que la police a fait une demande d’entraide judiciaire à l’étranger et attend les résultats de cette requête pour boucler son enquête. Il nie toute lacune de la part des enquêteurs.
Manipulation de témoins
Le chef juge Kheshoe Parsad Matadeen a informé les parties que l’affaire sera fixée par circulaire pour être entendue sur le fond. Dans son affidavit, le suspect Keshwin Manish Seewoochurn déclare qu’après son arrestation, il a présenté une motion, le 6 mars 2018, devant la BRC, pour être relâché sous caution. La police s’est opposée à la requête et a avancé trois raisons : le risque qu’il ne fuie la justice une fois libéré, le risque de récidive et aussi la police dit craindre une manipulation de témoins dans l’affaire.
Rejet de la motion
La BRC a rejeté, le 22 mars 2018, ladite motion de remise en liberté. Le tribunal a trouvé fondées, les deux premières craintes de la police.
Le suspect fait valoir, dans son affidavit, qu’il s’est rendu à Dubaï après l’arrestation de principal suspect Navin Kistnah et qu’il est néanmoins retourné à Maurice. Il dit être marié et père d’un unique enfant qu’il n’a pu voir naître, car il était déjà en détention préventive. Keshwin Manish Seewoochurn déclare qu’il ne peut être puni pour les lacunes commises par la police qui peine à boucler l’enquête plus d’un an après l’éclatement de l’affaire. Il fait aussi valoir que les preuves contre lui sont faibles, hormis l’allégation de Navin Kistnah.
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