Saisie de Crystal Meth valant Rs 30 M, de cannabis et d’une arme à feu : les activités des frères Santokheah décortiquées 

• L’Adsu s’intéresse aux gros bonnets 
• Les storekeepers ne pipent mot 
• La maison du suspect Resham Santokheah estimée à Rs 10 M 

L’omerta ou la loi du silence règne en maître dans le monde du trafic de drogue. Cette règle d’or est particulièrement visible dans l’affaire de la saisie d’une importante quantité de drogue à Albion, le samedi 25 janvier, lors d’une descente de l’Anti Drug & Smuggling Unit (Adsu) de la Western Division. Deux suspects ont été arrêtés : les frères Resham, alias Kenny, 37 ans, et Reshnand Santokheah, 39 ans, originaires de Stanley, Rose-Hill. 

Lors de cette opération, l’Adsu a mis la main sur deux kilos de Crystal Meth, d’une valeur estimée à Rs 30 millions, ainsi que 500 grammes de cannabis, évalués à Rs 1,5 million. Un fusil à pompe a également été saisi. Depuis leur inculpation provisoire lundi 27 janvier, les deux frères restent en détention et n’ont encore rien révélé aux enquêteurs. Ils ont déjà sollicité les services d’avocats, et leurs interrogatoires devraient débuter la semaine prochaine. La brigade antidrogue espère ainsi remonter la filière jusqu’aux véritables têtes du réseau. 

Des store-keepers sous surveillance 

Selon les enquêteurs, les frères Santokheah agissaient en tant que « store-keepers » du réseau. Déjà fichés pour possession de cannabis, vol et autres délits mineurs, ils ignoraient que l’Adsu les surveillait de près. Ils pensaient avoir trouvé la cachette idéale en dissimulant la drogue dans une luxueuse maison à Albion, estimée à Rs 10 millions. Une évaluation officielle de la propriété sera effectuée dans le cadre de l’enquête. 

Les lieux étaient équipés de caméras de surveillance, dont les enregistrements ont été saisis par l’Adsu. Le disque dur sera analysé prochainement par l’IT Unit de la police en présence de Resham Santokheah. Ce dernier avait déjà lâché quelques aveux avant la perquisition. « Ena maler dan mo lakaz Albion, monn tant mo sans », avait-il confié aux limiers. 

Un business de façade ? 

Les frères Santokheah gèrent un business de transport et de construction, possédant plusieurs camions et pelleteuses (JCB). Leur flotte comprend aussi une Toyota Aqua, un SUV Range Rover et une Mitsubishi. Ce parc automobile pourrait servir à masquer des transactions financières suspectes. « Pas kas ki kapav kontrole ar sa bann travay-la, fasil zot pou dir ar samem ki finn gagn kas », confie une source proche du dossier. 

Reshnand, ancien enseignant et détenteur d’un ACCA niveau 3, avait quitté son emploi pour se consacrer au business familial. Il était officiellement chauffeur de camion et gérait les opérations de transport. Son frère Resham, quant à lui, était connu dans le quartier pour son activité de « sorcier » ou « longanis », prodiguant ses services moyennant rémunération. 

Une richesse douteuse 

La maison d’Albion, où l’Adsu a découvert la cache de drogue, aurait été acquise grâce aux revenus de son activité de voyant. Son train de vie et son patrimoine ont éveillé les soupçons : « Enn dimounn fer sorsie longanis ena lakaz Rs 10 M », ironise un enquêteur de l’Antidrogue. 

Depuis l’opération de l’Adsu, seules deux des trois femmes partageant la vie de Resham se sont manifestées pour le soutenir. L’Adsu tente de déterminer si ces proches ont joué un rôle dans le réseau. 

Tentative de diversion 

Le jour de son interpellation à Stanley, Resham Santokheah avait tenté de brouiller les pistes. Lorsque l’Adsu lui a demandé s’il connaissait « Kenny Santokheah », il a feint l’ignorance. Confronté plus tard, il a fini par admettre : « Akoz sa mo pann dir ki mwa sa ». 

L’enquête se poursuit et l’Adsu espère obtenir des informations cruciales dans les prochains jours afin de démanteler un réseau qui semble bien plus vaste qu’il n’y paraît.