Sa femme est restée en France - Le cri du cœur d’un mari: «Ne sépare pas les enfants!»

C’est l’histoire d’un homme qui voulait s’établir en France avec sa petite famille. Hélas, sa femme l’a abandonné avec les enfants. Il est rentré au pays, contraint de laisser derrière lui son fils aîné. Il y a quatre ans, Désiré, alors âgé de 33 ans, s’envole pour la France avec sa femme et leurs fils âgés de 3 et 2 ans. Après quelques mois à Paris, puis à Montpellier, la famille s’installe à Aix-en-Provence, dans le Sud. Petit à petit, Désiré remarque un changement de comportement chez sa femme. « Nous étions tous les quatre à une kermesse. Il y avait de la tension dans l’air. Un copain nous accompagnait. Puis, vint l’heure de rentrer. Ma femme me dit qu’elle nous précéderait et que les enfants et moi pourrions rentrer plus tard. Elle est donc partie. Quand je suis rentré avec les enfants, elle était à la maison avec un inconnu. L’individu m’accuse d’avoir été trop loin avec ma femme et qu’elle me quittait pour emménager chez lui. Imaginez le choc ! Songez à la tristesse, au désespoir des deux enfants à qui leur mère disait qu’elle partait, qu’elle ne serait plus à leurs côtés. Ma femme est partie, après avoir dit au revoir aux enfants…» raconte Désiré.

Abandon d’enfants

« Quand j’ai raconté cela à mes parents, mes proches, mes amis mauriciens en France, tous m’ont dit : mais comment donc une mère peut-elle abandonner ainsi ses enfants ? » Désiré encaisse le coup, s’occupe de ses deux gosses. Le problème, c’est qu’il ne peut plus travailler. Sa femme s’est installée dans un appartement, à une dizaine de minutes de son domicile. « Elle a commencé à venir de temps en temps pour voir les enfants. Entre-temps, elle a adressé un message à son père pour lui dire qu’elle avait abandonné le toit conjugal pour s’installer chez un cousin », confie Désiré. La situation financière de Désiré périclite. Il ne peut plus payer le loyer de 700 euros par mois. Il cherche de l’aide auprès des proches et des Mauriciens établis en France. Sa femme, elle, continue à venir voir les enfants. Le mari remarque alors qu’elle avait tout plein de billets en sa possession. « Elle leur offrait des cadeaux, emmenait les gosses dans des lieux récréatifs. Elle m’a même offert un cellulaire à 250 euros. Elle m’a proposé de l’argent. Je n’en avais pas, nous étions dans le besoin. J’ai accepté », raconte Désiré.

Passeports confisqués

Désiré est conscient que tout cela finira très mal. Il se décide de rentrer à Maurice avec les enfants. Il en parle à sa femme. « Elle était furibonde. Un jour, profitant que j’étais absent de la maison, son copain et elle ont fait irruption chez nous et nous ont pris nos passeports. Je n’ai pu rentrer. Heureusement, une Mauricienne a eu pitié de nous. Elle nous a hébergés durant quelques jours », dit-il. Désiré dit qu’il finira par convaincre sa femme de lui rendre les passeports, pour entreprendre des démarches administratives. Les passeports en main, il repense à partir. Hélas, il ne peut le faire sans que sa femme n’appose sa signature sur les documents de voyage des enfants. Une fois encore, sa femme fait échec à son dessein. « Elle s’est rendue à l’école de mon fils aîné. Elle voulait fuir avec lui. Je me suis emporté, j’ai tenté de l’en empêcher. Des parents d’enfants, affolés par ce qui se passait devant la cour de l’école, ont téléphoné aux gendarmes. Je me suis retrouvé dans une situation encore plus inconfortable », poursuit Désiré. Il se rend alors compte que dans une telle situation, les lois françaises sont plus protectrices des intérêts de la mère que ceux du père. « Il n’y avait strictement rien à faire. Les policiers m’ont exposé deux options : soit rentrer à Maurice avec mon second fils, après des démarches auprès de l’ambassade pour expliquer ma situation, soit je risquais trois ans de prison si la gendarmerie enregistrait une autre plainte contre moi… »

Frères séparés

Désiré dit être rentré au pays le cœur brisé, avec son cadet. Comment faire pour réconforter un enfant traumatisé par toute cette affaire ? « Même si ses grands-parents le couvent d’amour, il ne cesse de penser à son frère. Ils n’ont jamais été séparés. Dans la journée, ça va, nous parvenons à le distraire. Mais le soir, il le recherche, avant d’aller dormir. Nous sommes désemparés, nous ne savons que faire… » Entre-temps, le père ne baisse pas les bras et entame des démarches pour récupérer son ainé. Ce qui lui brise le plus le cœur, c’est le déchirement de son fils cadet. « Le message que je veux lancer à ma femme : ‘Je t’en prie, ne sépare pas les enfants !’ » De quelle solution dispose ce père désespéré ? Notre rédaction s’est tournée vers Me Coomara Payendee, avocat. « Dans le cas présent, le père ne pourra réunir ses deux enfants que si son avocat prouve que la mère est une femme irresponsable, indigne, qui vit avec une personne peu fréquentable. Il faudra se référer à la jurisprudence, aux jugements rendus antérieurement. Quant à la garde des enfants, il reviendra certes à la justice mauricienne de statuer sur ce point. Mais là aussi, un autre problème surgit : comment faire respecter ce jugement à la mère qui vit en France ? »