Il n’avait que 20 ans et a connu une fin atroce. Le corps de Krishna Chummun a été repêché dans la Tamise, à Londres. Son père déplore la manière dont l’enquête est menée. Selon lui, c’est pour une affaire de cœur que son fils a trouvé la mort…
L’homme bouillonne de colère. Chandrassen Chummun, aussi connu comme Pradeep, doit gérer son deuil, mais aussi ce qu’il allègue être une enquête « léthargique » des autorités britanniques. Le cadavre de son fils Krishna, 20 ans, a été retrouvé dans un état de décomposition avancée, dans la Tamise à l’arrière de London Eye, par la Metropolitan Police, le 10 octobre 2015. Il portait de graves blessures à la tête.
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« Koma mo finn trouv so mont monn kone ki se mo garson », nous confie péniblement Pradeep, qui est établi en Angleterre avec son épouse depuis 1986.
Le quinquagénaire n’en démord pas : son fils a été assassiné. Pradeep dit avoir vu son fils vivant pour la dernière fois dans l’après-midi du 7 août 2015, vers 18 heures. Ce dernier avait eu une vive dispute avec sa petite amie, âgée 18 ans et originaire de Punjab.
Toutefois, indique le père âgé de 51 ans, ce n’est que le 26 décembre 2015 que cette famille d’Edmonton a été informée de la mauvaise nouvelle. Elle a dû attendre jusqu’au 30 décembre pour procéder aux funérailles. Le rapport d’autopsie a révélé que le jeune homme est mort noyé. Une fracture a été décelée au crâne.
Des prélèvements ont été envoyés à la Forensic Unit pour une enquête plus approfondie. C’est à travers un test ADN (un prélèvement dentaire) que la victime a pu être identifiée. Les Chummun ont immédiatement su que le cadavre était celui de Krishna par sa montre et ses vêtements.
Un jeune homme brillant
Krishna Chummun était un brillant étudiant de la Hardley Academy. Il suivait des cours de Business Management. Il excellait aussi dans diverses disciplines sportives, notamment le football et le tir à l’arc. Le jeune homme venait régulièrement à Maurice pour des vacances chez ses grands-parents à Vacoas. Krishna avait, avec quelques amis, monté un groupe de musique et il devait enregistrer un premier album. Le destin en a décidé autrement… <Publicité
« Il va retourner »
Pradeep, inquiet, décide de signaler la disparition de son fils à la police. Les officiers le rassurent en lui disant que Krishna rentrera. « À plusieurs reprises, mon fils a reçu des menaces de mort des proches de sa petite amie. Ils ne voyaient pas d’un bon œil leur relation. Mo finn dir Krishna arete ar sa tifi la me linn persiste », soutient le père de la victime. Pradeep était à Maurice, avec son épouse Medna (47 ans) et son benjamin âgé de 12 ans, le 17 août dernier. Deux jours après, affirme-t-il, un ami de son fils l’aurait appelé d’Angleterre pour l’informer qu’une dénommée Rita, voisine des Chummun, aurait été témoin de l’agression de Krishna. Il prend contact avec la Britannique. « Rita m’a confié que dans la nuit du 8 août, elle a perçu six individus d’origine africaine se disputer avec Krishna devant notre maison. L’un d’eux a agressé Krishna à la tête avec une batte de baseball. Mon fils est tombé à terre. Ses agresseurs l’ont alors placé dans une fourgonnette noire, une Toyota Crown. Ma voisine a soutenu avoir gardé le silence durant tout ce temps parce qu’elle vit seule. Elle craignait que les agresseurs de mon fils ne s’emprennent à elle », relate notre compatriote. Pradeep informe immédiatement la police britannique. « Les enquêteurs m’ont dit qu’ils avaient déjà consigné la déposition de Rita, mais qu’on ne pouvait pas compter sur son témoignage. J’ai aussi appris que la petite amie de Krishna était enceinte et qu’elle s’est fait avorter, accompagné de mon fils, dans une clinque privée », poursuit le père du jeune homme. Pradeep déplore la façon dont l’enquête est menée. Il affirme avoir donné tous les éléments nécessaires pour procéder à l’arrestation du « principal suspect ». « Ziska zordi, lapolis pa finn fer okenn arestasion », lâche-t-il.« Choquante »
Pis encore, dit-il, la façon dont il a été informé de la découverte du cadavre de son fils est « choquante ». « Le 26 décembre dernier, deux policiers sont venus nous dire ceci : “We got a body. It might be Krishna”. Or, il y a un protocole à suivre pour annoncer aux proches un décès. L’on traite cette affaire avec légèreté », déplore notre interlocuteur. Le père de Krishna Chummun ne compte pas resté les bras croisés. Il compte lancer une pétition avec d’autres immigrants mauriciens à l’intention du Premier ministre britannique pour que le cas de son fils soit traité comme un assassinat.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !