Depuis décembre, trois colis de drogue d’une valeur marchande de Rs 110 millions ont été découverts dans l'entrepôt de Plaisance Air Transport Services Ltd. L’enquête de la Special Striking Team démontre encore une fois l’ingéniosité des trafiquants pour ne pas se faire repérer facilement…
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« Inn koumans ena gro kontrol ek lafouy bateau. Laeropor deza ena boukou lafouy ek sezi, akoz samem zot (bann trafikan) pe fer ladrog vinn par koli ». Ce sont les propos d’un haut gradé de la police basé aux Casernes centrales. Cela démontre que les trafiquants, sont déterminés à introduire leurs marchandises sur le marché mauricien et que, pour ce faire, ils ne cessent de se réinventer. Face au contrôle rigoureux dans différents points d'entrée du pays, ils sont revenus à l’ancienne méthode d’importation via des colis.
Le lundi 8 avril, la Special Striking Team a procédé à la saisie d’un colis suspect provenant de la Thaïlande, contenant des vêtements, porte-monnaie et sacs à main. Un examen minutieux a confirmé la présence de 1,5 kg d’héroïne d'une grande pureté soigneusement dissimulé. Mais l’exercice de livraison de cette marchandise, valant Rs 21 millions, s’est avéré être délicat. Son destinataire est déjà décédé : « Finn servi nomn enn dimounn kin desede. Sa fer ou realize ziska ki lextremite ban trafikan kapav ale », dit l’Assistant-Commissaire de police Dunraz Gungadin, responsable de la Police Head Quarters Special Striking Team (PHQ SST). Si le destinataire est décédé, les policiers n'ont pu procéder à un exercice de contrôle de la livraison du colis.
Les policiers comptent avoir recours à un Judge Order pour remonter au propriétaire dont le numéro figure sur le colis. « Ena probabilite Sim Card-la li ‘loss’ or ‘stolen’, mo ti pou kontan kone dan 24 er kisana proprieter Sim Card-la pou mo kapav pran so lanket, lerla lanket ti pou akselere » dira ce haut gradé.
Scénario quasi similaire qui s’est joué fin mars. Toujours dans les locaux de l’entrepôt PATS, dans un colis de pièces de rechange, l’escouade du surintendant Ashik Jagai a découvert du cannabis valant Rs 74,8 millions. Le colis a, cette fois-ci, une destinataire, mais celle-ci rejette toute connaissance dans cette importation de pièces de rechange pour voiture, chargées de 29,95 kg de cannabis.
Face à ces cas, les enquêteurs orientent leurs investigations en vue de déterminer s'il existe une connivence entre des trafiquants de drogue et des préposés de PATS. « Vu le nombre de colis que les préposés doivent traiter, les enquêteurs n’écartent pas la thèse qu'il se peut que certains soient retirés discrètement de l’entrepôt et remis aux trafiquants sans passer par les procédures normales », laisse entendre un enquêteur qui précise que « toutes les hypothèses sont possibles ».
Des employés dans le viseur
Aussi, durant la période festive en décembre, c'est dans une palette de marchandises que 9,5 kilos de cannabis « compressé » avaient été découverts soigneusement dissimulés. L’enquête n'a pas encore permis de remonter jusqu’au destinataire de cette drogue estimée à Rs 15 M. Les enquêteurs ont déjà démarré une enquête sur certains employés de cette compagnie qui pourraient être de mèche avec des importateurs de drogue.
« Ce n'est pas impossible que des employés retirent ces colis pour les remettre aux trafiquants », explique un limier qui rappelle que, dans le passé, des enquêtes avaient démontré que des trafiquants avaient des employés de l'aéroport à leur solde. « Inn deza kasiet ladrog derier siez avion, kan banla netwaye, zot tire ek zot al kit ar trafikan », explique, pour sa part, un travailleur social qui ajoute : « Ena boukou larzan ki sirkile. Se febles bann ki mars ek bann trafikan-la ».
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