Faits Divers

Rixe sanglante à Grand-Gaube : une banale histoire de parking met le feu aux poudres

Entre les familles Vivien et Moisdin, le torchon brûle depuis longtemps. Mercredi, une dispute entre Pascal Vivien et Naseem Moisdin a dégénéré à cause d’une histoire de parking. Les deux familles se sont affrontées et des cocktails Molotov ont été lancés sur la maison des Moisdin.

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La nuit de mardi à mercredi aura été chaude à Grand-Gaube. Depuis un an, Pascal Vivien et Naseem Moisdin, deux habitants de la localité, étaient à couteaux tirés. Sur son lit d’hôpital, Pascal Vivien, les mains recouvertes de bandages, donne sa version des faits : « Monn deza gagn lager avek Naseem. Un vol d’animaux dans le passé est à l’origine de cette animosité entre nous. » Arrêté par la police, Pascal Vivien a été longuement interrogé par la Criminal Investigation Division (CID) de Goodlands. 

Un peu plus tôt, il confiait au Défi Quotidien qu’une banale affaire de parking aurait mis le feu aux poudres mardi soir. « J’ai demandé aux parents de Naseem de bouger leur voiture pour que mon camarade puisse sortir sa voiture. Naseem et ses proches ont alors foncé sur moi et m’ont agressé à coups de sabre et de marteau. Dans le passé, nous avons eu de nombreuses prises de bec. Naseem m’avait dit qu’il se vengerait », avance Pascal Vivien.

Du côté de la famille Moisdin, c’est un tout autre son de cloche : « Aux petites heures le 4 janvier, Pascal Vivien est venu chez nous proférer des injures. Il a lancé une pierre sur la voiture d’un proche. C’est ainsi que la bagarre a éclaté. »

Naseem Moisdin recherché

Naseem Moisdin n’est pas un inconnu des forces de police. Il était recherché pour n’avoir pas respecté les conditions de sa remise en liberté conditionnelle. Après l’incident de Grand-Gaube, la CID de Goodlands est de nouveau à ses trousses. Naseem Moisdin avait été arrêté pour avoir agressé un sergent de la brigade antidrogue au poste de Goodlands. Il est aussi accusé de vol. Pascal Vivien, lui, a eu des démêlés avec la justice pour agression.

Les Moisdin auraient alors agressé Pascal Vivien à coups de sabre et de marteau. Avant que les proches de ce dernier ne saccagent la maison des Moisdin et y mettent le feu.

Saida Moisdin, 27 ans, se trouvait à l’intérieur de la maison. Elle dit être traumatisée : « Pascal abitie bwar e zoure. Zot finn met dife dan loto mo mari e zot ti pe kraz partou. Il y avait six personnes à l’intérieur, dont mes deux nièces âgées de trois ans et un an. Nous les avons cachées sous le lit, les proches de Pascal envoyaient des pierres sur la maison. Nous avons appelé la police à maintes reprises, ce n’est que vers 5 heures qu’elle a débarqué. Nou ti kapav trouv lamor. Mes nièces sont traumatisées. »

Sollicité pour une réaction, l’inspecteur Shiva Coothen de la cellule de communication de la police dément que les policiers ont réagi en retard : « La police a agi promptement. Après cette requête, ils se sont précipités sur les lieux et des renforts ont été sollicités. »

Le Groupe d’intervention de la police mauricienne (GIPM), les policiers de l’Helicopter Squadron et diverses autres unités ont été mobilisés. Les officiers du GIPM ont évacué les membres de la famille Moisdin de la maison. C’est après que les proches de Pascal Vivien auraient lancé des cocktails Molotov sur la maison. Ils n’auraient pas apprécié que la police de Grand-Gaube relâche Naseem, qui aurait agressé Pascal. Ce dernier, transporté à l’hôpital SSRN de Pamplemousses, a subi une intervention chirurgicale.

Vêtements maculés de sang

Dans l’après-midi, après que Pascal Vivien a signé le Discharge Against Medical Advice, la CID de Goodlands l’a arrêté : la mère de Naseem l’a incriminé, affirmant l’avoir vu lancer des cocktails Molotov sur la maison. Après son interrogatoire, Pascal Vivien a été placé en détention.

Sa mère Lyse Vivien est sous le choc. Elle raconte l’agression de son fils : « Zot finn bat Pascal kouma dir zot pe koup bef. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre Pascal et la famille Moisdin, mais ils ne devaient pas agir de la sorte. Mo zanfan finn perdi boukou disan. »

Bird, le frère de Pascal Vivien, est furieux : « J’ai porté secours à mon frère. Ses vêtements étaient maculés de sang. Il aurait pu perdre la vie s’il n’avait pas été transporté d’urgence à l’hôpital. J’ai aussi été blessé au front en lui portant secours. »

L’enquête, menée par les sergents Ramasawmy et Krishna-Nair, est supervisée par le surintendant de police Callee.

 

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