Live News

Rétrocession des Chagos : Maurice réclame davantage de fonds, Londres reste inflexible

Alors que les négociations sur la rétrocession des îles Chagos entrent dans leur phase finale, un désaccord majeur sur les compensations financières freine la signature d’un accord. 

Publicité

Les négociations entre le Royaume-Uni et Maurice sur l’avenir des îles Chagos sont déjà entrées dans leur phase finale, mais un différend de taille continue de freiner la conclusion d’un accord. Selon The Telegraph et Express.co.uk, jeudi, le gouvernement mauricien réclame une révision à la hausse de l’enveloppe financière convenue pour la restitution de l’archipel. Une information que l’on ne nie pas du côté de Port-Louis.

Le cœur du litige porterait sur les modalités de versement des compensations financières liées à l’utilisation de la base militaire de Diego Garcia, exploitée conjointement par le Royaume-Uni et les États-Unis. Si le principe d’un front loading a déjà été accepté par le gouvernement du Premier ministre britannique Sir Keir Starmer, il ressort, selon les médias anglais, que le gouvernement mauricien réclame une augmentation des paiements anticipés, ainsi qu’un financement supplémentaire pour le développement.

« Nous ne signerons pas l’accord sans avoir de clarté sur le montant des versements anticipés », a déclaré une source mauricienne proche des discussions, citée par The Telegraph. Des trois options soumises par les Britanniques, seule la troisième est encore d’actualité.

Une «red line» pour Londres

Le gouvernement britannique, de son côté, reste ferme. Selon les sources de The Telegraph, bien que Londres ait accepté d’avancer certains paiements, il n’est pas question d’augmenter le montant global de l’accord. Des modifications à l’échéancier pourraient toutefois être envisagées afin de « front-loader » les fonds, c’est-à-dire effectuer des versements plus conséquents dans un délai rapproché.

Cependant, cette flexibilité semble ne pas suffire à répondre aux exigences de Port-Louis. D’après Express.co.uk, « le Premier ministre (ndlr : britannique) est confronté à une pression croissante alors que les paiements pourraient encore augmenter ». Toujours selon ce média britannique, cette nouvelle demande mauricienne aurait franchi une « ligne rouge » pour les négociateurs britanniques.

Un enjeu géostratégique majeur

Ce bras de fer survient dans un contexte géopolitique sensible. Le président américain Donald Trump aurait donné son feu vert à la restitution de l’archipel, levant les dernières incertitudes du côté de Washington. Un feu vert confirmé après la visite, en février dernier, de Sir Keir Starmer, Premier ministre britannique, dans la capitale américaine. The Telegraph indique que la validation finale de l’accord aurait été transmise à Jonathan Powell, conseiller national à la sécurité de Downing Street, par son homologue américain, Michael Waltz, il y a quelques jours.

La volonté de Londres de sécuriser l’accord s’explique notamment par le désir de réduire les risques juridiques entourant l’exploitation de Diego Garcia, considérée comme un maillon stratégique des opérations militaires occidentales dans l’océan Indien.

Un accord toujours attendu

Malgré ces tensions de dernière minute, les deux parties semblent toujours déterminées à parvenir à un accord. La version finale pourrait être soumise au Parlement britannique dans les prochaines semaines. Toutefois, l’issue des discussions dépendra de la capacité des deux gouvernements à surmonter leurs divergences sur la question des modalités financières.

Maurice, confortée par plusieurs résolutions onusiennes et un avis de la Cour internationale de justice en sa faveur, entend bien peser de tout son poids dans cette ultime ligne droite diplomatique.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !