Réseau de prostitution dans l’Ouest : une touriste biélorusse forcée à travailler comme escort girl

Un couple recherché par la police

Un réseau de prostitution impliquant des femmes en provenance d’Europe de l’Est est en passe d’être démantelé. Le vendredi 7 janvier 2022, une touriste biélorusse de 38 ans s’est rendue au poste de police de Rivière-Noire pour porter plainte contre un couple. Elle accuse ces personnes, dont on ignore encore la nationalité, de l’avoir forcée à travailler comme escort girl. Le couple soupçonné de s’adonner à un trafic humain est activement recherché.

Dans sa plainte, la jeune femme relate qu’en décembre 2021, elle a, à travers le service de messagerie Telegram, fait la connaissance d’une femme se faisant appeler Elzat. Cette dernière, selon ses dires, l’a invitée à venir passer quelques jours à Maurice pour fêter le Nouvel An. La femme aurait dit à la Biélorusse qu’elle pouvait avoir un logement à environ Rs 2 185 la semaine.

La jeune femme s’est laissé tenter par cette offre, acceptant de faire le voyage. Elle est arrivée sur l’île le 29 décembre 2021 sur un vol de la Turkish Airlines. Elle raconte qu’un homme l’a récupérée à l’aéroport de Plaisance avant de la conduire dans un appartement à La Preneuse.

Sur place, elle a rencontré la femme avec laquelle elle avait discuté sur Telegram. Cette dernière l’aurait présenté à son petit ami, un dénommé Eddie. Mais ils n’étaient pas seuls. Il y avait quatre autres jeunes femmes de nationalités russe et ukrainienne.

Selon la Biélorusse, tout s’est bien passé pendant les cinq premiers jours. Elle a célébré le Nouvel An avec ses nouveaux amis. Coup de massue le 3 janvier 2022. Durant une conversation, le couple lui l’a informée qu’elle devait travailler pour eux comme escort girl. La jeune femme a refusé, leur disant qu’elle les dénoncerait à la police.

Le couple s’est vexé. La touriste soutient que le dénommé Eddie l’a poussée sur le canapé avant de la menacer. En haussant le ton, il l’aurait prévenue qu’il avait des policiers corrompus à sa botte et que ces derniers ferment les yeux sur ses activités illicites. Il a ajouté qu’elle n’avait d’autre choix que de suivre ses ordres. Il lui aurait aussi dit que si elle tentait de s’enfuir, ses amis mafieux la traqueraient.

Le couple s’est alors emparé de son passeport. Le 5 janvier, en début de soirée, ils ont dit à la jeune femme que si elle voulait le récupérer pour regagner son pays, elle devrait avoir des relations sexuelles avec un de leurs amis. Proposition qu’elle souligne avoir rejetée.

« Il m’a dit que je n’allais plus revoir ma famille. Il a menacé de me faire disparaître », précise-t-elle. Le soir même, elle a été conduite dans un immeuble de la région. Sur place, elle a fait la connaissance d’un homme de forte corpulence qui, selon ses dires, a des dents en platine. Elle l’a supplié de ne pas abuser d’elle. Mais il lui a répondu qu’il avait déjà payé Eddie. Elle a été violée.

Son agresseur a ensuite contacté Eddie qui est allé la récupérer. Ils ont regagné l’appartement où l’alcool coulait à flots. Le lendemain, elle s’est réveillée et elle a cherché son passeport. Elle l’a trouvé dans une armoire. Sans perdre une minute, elle a pris ses affaires et s’est enfuie.

Dans sa plainte, elle souligne qu’elle ne veut pas être examinée par un médecin. L’inspecteur Dowloll et ses hommes, sous la supervision du surintendant de police Bansoodeb, sont sur la piste du couple. Ils se sont rendus à l’appartement vendredi, accompagnés de la jeune femme, mais il n’y avait personne.