Rentrée scolaire 2020 : pagaille dans le secondaire avec le transfert des enseignants

La rentrée scolaire 2020 a eu lieu lundi. Si, au début de la journée, tout allait bien, à partir de 11h00, les choses ont pris une autre tournure avec les lettres de transfert qui ont commencé à pleuvoir. Les syndicats des enseignants montent au créneau, alors que le ministère de l’Éducation rassure.

Colère et frustration. C’est le sentiment qui anime des enseignants et des recteurs en ce début d’année. En cause: les lettres de transfert que plusieurs ont reçues à la mi-journée du lundi 13 janvier, jour de la rentrée scolaire. Le président de la Government Secondary School Teachers’ Union (GSSTU), Yugeshwar Kisto, fait ressortir ceci : « C’est du jamais vu dans le secteur secondaire. Nous ne sommes pas satisfaits de la façon dans laquelle s’est passé l’exercice de transferts cette année. Il y a plusieurs mécontents et nous comptons le faire savoir au ministère de l’Éducation. »

Il insiste que tout ce problème aurait pu être évité dès le début. Yugeshwar Kisto affirme que la faute revient au manque de communication.

« Lorsque les représentants des enseignants siègent au sein des comités, les problèmes sont résolus dès le départ. Si cette pratique avait été privilégiée dès le début, il n’y aurait pas eu toute cette pagaille», dit-il. Ce dernier estime que 75 % des 200 enseignants qui attendaient un transfert ne sont pas satisfaits de leur nouvelle affectation et ne comptent pas rester les bras croisés.

Le président de l’Education Officers’ Union, Sooryadanand Meetooa, juge cet exercice de transferts arbitraire et déraisonnable : « Nous demandons une rencontre urgente avec les responsables du ministère pour évoquer les différents cas. Nous constatons que, dans certains cas, rien ne justifie un transfert. » Sooryadanand Meetooa parle du cas d’un enseignant qui a demandé à être rapproché de chez lui pour des raisons médicales, mais a reçu une affectation encore plus loin de sa résidence.

Le président de l’Union des recteurs et des assistants-recteurs, Soondress Sawmynaden, s’interroge sur la façon de faire du ministère : « En tant que recteurs, nous avons déjà complété tout notre travail pour assurer une bonne rentrée scolaire. L’emploi du temps est fait. Les enseignants connaissent déjà leurs responsabilités autres que la tenue des classes. Avec cet exercice, c’est tout un travail qui est chamboulé. Il y a tellement de désordre que je ne vois pas de retour à la normale avant février. »

De flacq à goodlands

Parmi les cas qui interpellent recteurs et enseignants, il y a celui où des ‘Supply Teachers’ ont été affectés dans certains collèges, alors qu’un enseignant à plein temps y a déjà été nommé. Il y a aussi le cas des enseignants, avec moins de deux années de service dans un collège, qui ont été transférés sans en avoir fait de demande en ce sens. Autre cas : une enseignante habitant Goodlands et travaillant dans la localité a été transférée dans un établissement à Piton. Celle qui la remplace est une habitante de Flacq qui enseignait dans un collège de ce village.

À la Beekrumsing Ramlallah State Secondary School de Mapou, le recteur Vikash Ramdonee, qui est également le secrétaire de l’Union des recteurs et des assistants, a envoyé une lettre de protestation à qui de droit. « En prenant la direction du collège en juin 2018, j’ai mis en place un certain nombre de projets dans l’intérêt des élèves. Je ne comprends pas comment le ministère de l’Éducation peut compléter un exercice de transferts sans tenir compte du travail des recteurs. »  Il parle d’un projet pour les mathématiques où l’enseignant désigné pour ce travail a été transféré ailleurs. Il compte deux années de service à la Beekrumsing Ramlallah SSS et a été désigné responsable parce qu’il a suivi toutes les formations requises en cette matière.

Un autre enseignant transféré est responsable d’un projet informatique avec la collaboration du Cambridge Assessment International Education (CAIE) et a été désigné par les responsables de la Zone éducative 1 pour le diriger. Pour tous ces cas, le recteur précise qu’il fera un suivi.

Au niveau du ministère de l’Éducation, un préposé rappelle que l’exercice de transferts se fait annuellement. Il explique que des critères sont pris en compte avant de transférer un enseignant. Parmi les demandes, il y a le changement d’adresse, le problème de santé ou encore ceux qui comptent une moyenne de dix années de service au sein d’un collège.  Il fait également ressortir que ceux qui ne sont pas satisfaits peuvent s’adresser au département du Human Ressource du ministère pour faire connaître leurs doléances.

Manuels

En ce début d’année, la mesure gouvernementale de distribution de manuels pour les Grade 7 à 9 est en cours. Certains élèves ont déjà reçu leurs manuels, alors que d’autres attendent toujours. Nous apprenons que certains livres manquent toujours, mais les responsables font le nécessaire pour que les élèves puissent les recevoir dans les meilleurs délais.

Embouteillage   

En cette première journée d’école de 2020, l’embouteillage était au rendez-vous sur plusieurs routes. Afin d’y remédier, des responsables du ministère de l’Éducation sont en pourparlers avec des partenaires afin de trouver une solution. Il n’est pas exclu que certains horaires de ‘bus scolaires’ soient revus.

Repas chauds

Les écoliers fréquentant la Bois-des-Amourettes Government School recevront un repas chaud à partir d’aujourd’hui (mardi 14 janvier). Le lancement de ce service se fera par la Première ministre par intérim et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, à 11h00.