La croissance de Maurice devrait atteindre 6,5 % cette année après une progression économique d’environ 7 % en 2023 selon Renganaden Padayachy. Toutefois, le ministre des Finances soutient que « la corruption n’est pas sans conséquence sur le progrès économique d’un pays ».
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Quatre ans après la difficile période de 2020, traduite par une contraction économique d’environ 15 %, le pays a progressé. Pour Renganaden Padayachy, la série de mesures conventionnelles et hétérodoxes représentant 32 % du Produit intérieur brut (PIB) de Maurice a permis de renverser la situation. L’objectif, explique le ministre des Finances, était de préserver les secteurs clés comme le transport, le tourisme ou la restauration.
« En dépit de la baisse du nombre d’arrivées touristiques en 2021 à 300 000 contre 1,4 million environ en 2019, nous avons pu enclencher une croissance positive grâce au soutien apporté à l’économie. Le pays a ainsi enregistré une progression économique de 3,4 % en 2021 avant d’enchaîner avec une croissance exceptionnelle de 8,9 % », a souligné le ministre le 22 janvier à l’hôtel Hilton. Il participait à la cérémonie d’ouverture d’une série d’ateliers hybrides de trois jours sur « l’intégrité, la durabilité et la transparence dans le système financier ». L’événement est organisé par le Regional Centre of Excellence de la Financial Services Commission (FSC), en collaboration avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Selon les derniers chiffres établis, la croissance devrait être d’environ 7 % en 2023. Le ministre des Finances se dit confiant que cette tendance se poursuivra en 2024 où une hausse conséquente est attendue dans le tourisme avec environ 1,4 million de visiteurs. 100 000 touristes de plus que l’an dernier pourraient, indique Renganaden Padayachy, contribuer à un dynamisme et un taux de croissance de 6,5 % pour 2024. « Nous travaillerons sur cette estimation », poursuit-il. Un des objectifs fixés par les autorités est d’entrer dans la catégorie où le pays enregistrera un taux de croissance inclusive tournant autour de 5 %, « sauf en cas de crise externe ».
Plein potentiel
Cependant, un facteur important doit être pris en considération dans la prévision de croissance. Il s’agit de la corruption. Selon le ministre des Finances, plusieurs études ont démontré l’impact de la corruption sur la croissance économique. « La corruption empêche un pays d’aller vers le plein potentiel. Maurice a la chance de travailler avec l’OCDE et nous essayons en permanence d’améliorer nos institutions et les lois afin d’être plus résistant face à la corruption », a fait- comprendre le ministre.
Maurice dispose depuis 2019 d’un accord avec l’OCDE et la mise en place du Regional Centre of Excellence. Plus d‘une centaine d’experts sont depuis venus à Maurice, travaillant sur différents aspects et en vue de partager leurs connaissances lors des ateliers qui ont eu lieu. En effet, le Dr Carmine Di Noia, directeur des Finances et des entreprises à l’OCDE, a souligné que le Regional Centre of Excellence et l’OCDE entrent maintenant dans leur sixième année de coopération. Au cours de ces années, a-t-il avancé, « nous avons travaillé ensemble pour renforcer les connaissances et les capacités des décideurs politiques, des régulateurs et des superviseurs sur un large éventail de questions de politique économique et de marché ».
L’OCDE se veut à l’avant-garde de la lutte contre la corruption. Cet engagement se matérialise notamment par les travaux du groupe de travail sur la corruption, une conférence de 46 parties responsables du suivi de la mise en œuvre et de l’application de la Convention de l’OCDE sur la lutte contre la corruption et de la Recommandation de 2021 sur la lutte contre la corruption.
Selon le Dr Carmine Di Noia, l’Independent Commission Against Corruption (Icac) a été un partenaire clé dans la mise en place du réseau africain d’application de la loi, dont la prochaine réunion sera accueillie par Maurice en avril 2024. « Maurice est un partenaire de longue date de l’OCDE dans les initiatives de lutte contre la corruption », a-t-il ajouté.
À ce propos, Renganaden Padayachy a précisé que le gouvernement accorde une place importante au combat contre la corruption. La mise en place d’une Financial Crimes Commission s’insèrerait dans ce cadre.
Le niveau d’IDE, un signe de confiance
Maurice a engendré des Investissements directs étrangers (IDE) de Rs 35 milliards en 2023. Une hausse de 25 % par rapport à l’année précédente. Le niveau d’IDE traduit la confiance des investisseurs en notre pays et en notre économie. L’amélioration du climat des affaires et les autres marchés intégrés par Maurice, dont la Chine et l’Inde, ont contribué à cela. Le ministre des Finances a précisé que la croissance du pays est basée sur les exportations et les investissements. Le montant des exportations est d’environ Rs 360 milliards. Cela, argumente-t-il, démontre la capacité de production du pays.
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