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Réactions syndicales au rapport du PRB: Mécontentement et grève de la faim

Les syndicats de fonctionnaires vont se pencher sur les erreurs, incohérences et omissions.
La semaine prochaine s’annonce chaude. La secrétaire de la Fédération des syndicats du secteur public, Bhoopa Brizmohun, se propose d’entamer une grève de la faim dès lundi, devant le siège du PRB à Port-Louis. Alors que plusieurs autres actions syndicales sont annoncées. Déjà, avant même la présentation du rapport du PRB, les syndicats, ayant eu vent de certaines recommandations, avaient affiché ouvertement leurs mécontentements. Pour le président de la Fédération des syndicats du secteur public, Rashid Imrith, la situation est identique à celle de 1987 quand les fonctionnaires avaient rejeté le rapport du PRB. Il parle de grande frustration dans la fonction publique. « Comment voulez-vous que des fonctionnaires âgés de 60 ans prennent part à un examen pour bénéficier d’une promotion ? » s’insurge-t-il.

Pâle copie de 2013

Il dénonce aussi le fait que plusieurs recommandations, dont l’introduction d’un medical scheme et le flexitime, aient été formulées sans consultation préalable avec les syndicats. Pour le président de la Federation of Civil Services & Other Unions, Narendranath Gopee, plusieurs propositions syndicales n’ont pas été retenues par le PRB. « C’est déjà une preuve que cet organisme n’est pas indépendant », dit-il. Il avance aussi que le rapport 2016 ne serait qu’une pâle copie de celui de 2013. De son côté, le vice-président de cette fédération syndicale, Mahendrasing Barosa, réclame la démission du directeur du PRB. Le président du Mauritius Labour Congress, Haniff Peerun, est également très remonté contre le PRB. « De quelle réforme parle-t-on si les fonctionnaires sont frustrés ? » se demande-t-il. Il est d’avis que ceux au bas de l’échelle n’ont pas bénéficié d’une augmentation de salaire adéquate. Il rejette aussi l’introduction d’un medical scheme dans la fonction publique en arguant que tôt ou tard, il deviendra obligatoire pour tous les fonctionnaires. Deepak Benydin, président de la Federation of Parastatal Bodies & Other Unions, ne cache pas sa déception : « Je m’attendais à ce que le gouvernement introduise un salaire minimal dans la fonction publique, mais tel n’est pas le cas. » Il trouve inacceptable que le salaire mensuel préconisé pour un General Worker soit de Rs 7 800. Il s’insurge aussi contre le fait que les fonctionnaires des middle income groups n’aient obtenu qu’une faible augmentation de 4 à 5 %. C’est une déception, dit-il, surtout que dans son rapport, la Banque mondiale a parlé de l’appauvrissement de la classe moyenne. Deepak Benydin condamne aussi le fait qu’aucune mention n’ait été faite de la création d’une Parastatal Bodies Service Commission qui aurait mis fin, dit-il, aux abus dans les organismes parapublics. Le président de la Government Services Employees’ Association, Radhakrishna Sadien, dénonce le fait qu’avant même que le rapport ne soit rendu public, certaines informations avaient filtré dans le public. C’est une insulte aux dirigeants syndicaux, dit-il. Il souhaite que le ministère de la Fonction publique prenne des mesures pour que la confidentialité soit respectée. Il réclame qu’il y ait une Option Form séparée pour le medical scheme. Le secrétaire de la Confédération des travailleurs du secteur privé, Reaz Chuttoo, qui a déposé en faveur des General Workers de la fonction publique, trouve dérisoire l’échelle de salaires de Rs 8 000 à Rs 17 000 préconisée pour cette catégorie de fonctionnaires. Il souligne qu’un planton employé dans le privé touche au départ Rs 8 800, en sus d’autres allocations. Il estime que le gouvernement a commis un faux pas en maintenant l’âge de la retraite à 65 ans car en l’abaissant, cela aurait permis de faire de la place pour les jeunes dans la fonction publique.
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