Ravi Rutnah, le ‘bad boy’ de l’Assemblée nationale

Le député de la circonscription No 7 (Piton/Rivière-du-Rempart), qui s’était fait remarquer avant son élection en décembre 2014, tant dans le monde légal que celui des syndicats, a très vite basculé dans une série de controverses et de confrontations.

Le temps où l’avocat avait encore bonne presse et était salué pour ses engagements citoyens est révolu. Il y a quatre ans, c’est sur la plateforme syndicale de l’Union of Bus Industry Workers (UBIW) qu’il s’illustrait en accordant son soutien aux employés du secteur du transport engagés dans un bras de fer contre le gouvernement, réclamant des améliorations de leurs  conditions de travail.

« Il ne paraissait pas arrogant, même si cela se voyait qu’il recherchait une exposition médiatique », fait ressortir le syndicaliste Reaz Chuttoo, qui faisait aussi partie de ce mouvement de contestation.

L’animateur de Rezistans ek Alternativ, Ashok Subron, se souvient de l’avocat comme quelqu’un d’énergique. Mais le syndicaliste dit avoir aussi vu en lui un populiste, capable de faire toutes sortes de promesses.

Comité disciplinaire

C’est dans le procès relatif au meurtre de l’Irlandaise Michaela Harte en 2011, que l’avocat s’est surtout illustré. Ravi Rutnah avait fait l’objet d’un comité disciplinaire, après avoir été soupçonné de tenter d’influencer des membres du jury dans cette affaire.

C’est toutefois dans la sphère politique qu’il n’a pas cessé de défrayer la chronique. Il n’a pas tardé à se faire remarquer comme un « bad boy » au Parlement en se retrouvant au cœur de confrontations entre l’opposition et le gouvernement. Une de ses premières altercations remonte à septembre 2015, lorsque l’ancien leader de l’opposition, Paul Bérenger, et lui ont failli en venir aux mains dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Il avait, à cette même occasion, eu un vif échange avec la journaliste Ruzayna Beegun, car il n’avait pas apprécié le compte-rendu de celle-ci sur son altercation avec Paul Bérenger. Le leader du Muvman Libérater (ML), Ivan Collendavelloo, avait alors dû voler à sa rescousse.

Les interventions du député à l’Assemblée nationale ont souvent été sources de controverses, obligeant la Speaker à le rappeler sans cesse à l’ordre. Son dernier « dérapage » a été l’insulte lancée à une journaliste qu’il a traitée de « femelle lisien ».