Economie

Rapport de la Banque Mondiale : la structure salariale n’a pas changé depuis ces 15 dernières années

Rapport de la Banque Mondiale Entre 2001 et 2015,  la croissance  des 10 % des familles  se trouvant en haut de l’échelle salariale était de 62 %.

La progression rapide de l’inégalité salariale à Maurice est attribuée  grandement à un manque de compétence  résultant des changements structurels qu’a connus le pays durant ces quinze dernières années. C’est ce qui ressort d’un rapport rendu public par  la Banque  Mondiale  cette semaine.

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Ce rapport intitulé ''Mauritius : Adressing Inequality through more equitable labour market'', fait ressortir que la mutation économique du pays quittant graduellement les secteurs traditionnels (textile, agricole) pour le secteur des services, a provoqué une inadéquation entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi. Ce qui a conduit à une inégalité salariale.

Ainsi, la Banque Mondiale (BM) relève que la structure salariale dans le secteur privé n’a pas changé, depuis ces 15 dernières années.

Quels sont les autres points forts de ce rapport ? Entre 2001 et 2015,  la croissance  des 10 % des familles  se trouvant en haut de l’échelle salariale était de 62 %, alors que la progression  n’a été que de 22 %  pour 10 % se trouvant au bas de l’échelle. Le rapport note également que  les salaires des 10 % de la catégorie professionnelle se trouvant en haut de l’échelle salariale ont augmenté de 71 %  contre 31 % pour ceux se trouvant au bas de l’échelle.  Bien que la part de la main-d’œuvre féminine ait augmenté, les femmes ont toujours du mal à pénétrer le marché du travail. En 2015, dans le secteur privé,  elles touchaient 30 % moins que les hommes par heure de travail.

En revanche, les femmes fonctionnaires  touchent  en moyenne plus que les hommes, car considérées comme plus productives. Le rapport parle, aussi, du système complexe des  Remuneration  orders qui, estime-t-il, ont contribué modestement à la hausse des inégalités de salaires, particulièrement pour ceux se trouvant au bas de l’échelle.  Autre constat : les qualifications des travailleurs ne correspondent pas avec le niveau exigé pour le travail qu’ils font.  Le pourcentage des surqualifiés est passé de 8 % à 13 %. Il est plus ressenti parmi les jeunes de 16 à 24 ans.

Le rapport recommande une politique permettant aux femmes d’allier leurs responsabilités professionnelles avec leurs responsabilités familiales.  Parmi les autres recommandations, on note des législations qui facilitent le travail partiel, aussi bien que la transition entre les congés de maternité et le travail. Il parle, aussi, des places subventionnées pouvant prendre soin des enfants et des vieilles personnes.

Soodesh Callichurn : «Des mesures prises pour corriger les inégalités salariales»

Le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, affirme que des mesures ont été prises pour diminuer l’inégalité salariale. Il cite, notamment, l’introduction du salaire minimal national et l’impôt négatif. «  Bien sûr que nous ne nous arrêterons pas en si bon chemin », dit-il. Parlant de la complexité du mécanisme salarial à Maurice, le ministre a affirmé que le gouvernement envisage d’introduire une seule structure salariale dans le secteur privé au même titre que le PRB dans le secteur public. Concernant le salaire minimal, le directeur par intérim du Travail, Mariahven Caremben a affirmé qu’à ce jour 80 % des entreprises ont respecté le paiement du salaire minimal.  Parmi les 20 % qui n’ont pas encore payé le salaire minimal, certaines ont réclamé un délai, afin d’apporter des ajustements dans leurs Payroll.  Il a aussi affirmé, qu’à ce jour, aucune entreprise n’a fermé ses portes suivant l’introduction du salaire minimal.  Des actions sont enclenchées pour entamer des poursuites contre des entreprises qui n’ont pas respecté le salaire minimal.

 

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