Après que les deux fournisseurs principaux de ciment aient annoncé une hausse des prix dans les jours à venir, la State Trading Corporation étudie la possibilité d’en importer afin de soulager les constructeurs. Le directeur général de la STC, Rajiv Servansingh, a fait cette annonce dans l’émission au cœur de l’info sur Radio Plus, le jeudi 6 janvier. Une émission animée par Florence Alexandre et Terence O’Neill.
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«D’ici quelques jours, nous allons lancer un ‘Expression of Interest’ pour l’importation du ciment », a annoncé le directeur général de la State Trading Corporation (STC). En effet, il indique que cette décision fait suite à la révision des prix du ciment à la hausse par les fournisseurs. Concernant l’importation de l’huile comestible de la Tanzanie et d’autres pays africains, il fait ressortir que les discussions sont en cours. « Nous cherchons toujours les meilleurs prix », dit-il.
Pour sa part, Jayen Chellum, secrétaire général de l’association des consommateurs de l’Ile Maurice (ACIM) se réjouit de la décision de la STC d’envisager la possibilité d’importer le ciment. « Aujourd’hui, deux fournisseurs dominent le marché local. Il est grand temps que l’importation du ciment soit libéralisée. Avec un troisième fournisseur, les Mauriciens bénéficieront certainement d’un prix compétitif », explique-t-il.
C’est le ‘Talk of the Town’. Depuis mercredi 29 décembre dernier, les prix du carburant ont pris de l’ascenseur. L’essence est Rs 5,50 plus cher le litre et le diesel Rs 3,70 plus cher le litre. Rajiv Servansingh insiste que cette hausse était inévitable. Il souligne que du 11 juin 2019 au 3 avril 2021, il n’y a eu aucune augmentation des prix. En avril 2021, il y avait une hausse de Rs 4,80 sur le prix de l’essence. Par ailleurs, une taxe de Rs 2 a été appliquée pour financer l’achat des vaccins. Depuis avril 2021 jusqu’au 29 décembre 2021, le prix de l’achat de l’essence est passé de 697 dollars la tonne à 760 dollars. Il soutient que la STC a puisé dans ses réserves pour que les consommateurs ne subissent pas cette augmentation.
« Pendant 30 mois, les prix sont restés stables, mais depuis 29 décembre, nous avons dû revoir les prix à la hausse face au prix de l’essence qui a connu un pic sur le marché mondial. » S’agissant de la baisse du prix de l’essence à l’île de La Réunion, il fait ressortir que ce pays bénéficie de subventions de la métropole.
Un argument qui ne convainc surtout pas Jayen Chellum, secrétaire général de l’ACIM. Ce dernier estime que les prix du carburant « ont été artificiellement créés pour remplir la caisse du gouvernement ». « Le prix sur le marché international n’est pas aussi conséquent. Ce sont les taxes et autres frais qui font grimper le coût du carburant. Quand le prix du carburant avait baissé sur le marché international, le gouvernement avait introduit de son côté le Covid-19 fund de Rs 4 sur chaque litre et depuis l’année dernière, une taxe de Rs 2 est applicable pour l’achat des vaccins anti-Covid-19 », dit-il.
D’autre part, il parle de la taxe de Rs 1,85 versée à la Road Development Authority. « Nous payons déjà le Road Tax et un budget énorme est alloué au ministère de l’Infrastructure pour les dépenses. Pourquoi imposer d’autres taxes ? », demande-t-il. Selon lui, le gouvernement doit enlever ces taxes pour que le prix du carburant se stabilise. D’après ses analyses, le prix de l’essence à la pompe peut être réduit par environ Rs 13 sur le litre si certaines taxes sont supprimées. D’ailleurs, il a déjà envoyé une lettre à la STC et au PMO pour avoir des explications sur la hausse des prix du carburant.
« La hausse du prix n’a rien à voir avec le paiement des dommages à Betamax »,
Les prix du carburant ont-ils été revus à la hausse pour compenser les dommages de Rs 5 milliards versés à Betamax ? « Ce n’est certainement pas le cas. La hausse du prix n’a rien à voir avec le paiement des dommages à Betamax », déclare Rajiv Servansingh. D’ailleurs, il affirme que si la STC devait compenser les dommages à Betamax, elle aurait augmenté les prix du carburant dès le lendemain du paiement à Betamax. « Nous n’aurons pas attendu six mois », ajoute-t-il. Il souligne que la STC a une réserve raisonnable pour des moments difficiles. Selon lui, si le contrat de Betamax n’avait pas été résilié, le pays aurait déboursé des centaines de millions de roupies par an.
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