Avec 80 000 emplois actuellement, les coopératives peuvent devenir un pilier important de l’économie. C’est l’avis de Rajdeo Kissoonah, président de la Mauritius Cooperative Alliance. Il évoque aussi l’engouement des jeunes pour ce secteur.
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Cette semaine on célèbre la Journée internationale des coopératives. Quel bilan faites-vous de l’engagement des sociétés coopératives à Maurice ?
Je dois dire que depuis quelques années, nous constatons une progression des sociétés coopératives. Depuis la venue du ministre Sunil Bholah, plusieurs mesures ont été introduites pour booster les activités. D’ailleurs, les secteurs qui étaient stagnants comme la pêche connaissent aujourd’hui un développement remarquable. Les prêts bancaires à des taux préférentiels et d’autres facilités ont encouragé les pêcheurs à investir dans l’aquaculture.
Autre secteur qui est en plein développement, celui de l’élevage. Avec la mise en place d’une série de mesures pour la construction des étables, l’achat des aliments et les facilités pour produire du fourrage, les Mauriciens sont de plus en plus intéressés par ce créneau. Actuellement, il faut compter 1 200 sociétés coopératives qui sont actives, employant 80 000 personnes. C’est-à-dire 80 000 familles vivant des revenus générés par le mouvement coopératif.
Quel est le potentiel que représente ce secteur dans notre économie ?
Vu la tendance, je peux dire que le secteur des coopératives peut devenir un pilier de notre économie d’ici quelques années. Comme je l’ai mentionné, le secteur emploie directement 80 000 Mauriciens, ce qui est conséquent. Chaque mois, nous enregistrons l’arrivée de trois à quatre nouvelles societés coopératives. Et ce qui est impressionnant, c’est que la plupart de leurs membres sont des jeunes de 30 à 35 ans. Cela signifie que la relève est assurée, compte tenu surtout du fait que nous avons une population vieillissante. Ces jeunes se lancent principalement dans le ‘smart agriculture’. Si actuellement 15 % des membres des sociétés coopératives sont des jeunes, d’ici cinq ans, cette proportion devrait se situer à 50 %. Par ailleurs, il y a un nombre grandissant de femmes dans ce secteur.
Pourtant les sociétés coopératives sont nombreuses à faire face à des difficultés financières et certaines sont même en liquidation. Qu’est ce qui explique cette situation ?
Cela s’explique principalement par le manque de transparence des opérations effectuées au sein de la coopérative. Si les membres de mouvements coopératifs opèrent dans la légalité et dans le respect des normes, la question de difficultés financières ne se posera pas. Dans le passé nous avons vu des cas des sociétés de coopératives en liquidation. Une situation résultant des détournements de milliards de roupies. Je pense que les membres actuels en tireront les leçons.
Une nouvelle loi a été approuvée à l’Assemblée nationale pour réguler les coopératives. L’un des principaux changements concerne la création d’une confédération représentant toutes les coopératives du pays. Est-ce que cela changera les choses ?
J’accueille favorablement cette mesure. Dans le passé, la loi des coopératives n’était pas assez sévère, ce qui a encouragé des maldonnes. Les jeunes étaient réticents à se lancer dans ce secteur. Avec cette nouvelle loi, il y a plus de discipline, ce qui explique l’engouement des jeunes à rejoindre le mouvement. Le public a aujourd’hui confiance.
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