Le président du Front commun des commerçants de l’île Maurice s’attendait à une relance des petits commerces à travers le dernier Budget. Il laisse éclater sa déception.
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Le dernier Budget présenté par le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, répond-t-il aux attentes du Front commun des commerçants de l’île Maurice ?
Franchement non. Certes, je reconnais que le gouvernement a fait un effort pour le social et la relance de plusieurs secteurs d’activités mais il n’y a pas un mot sur la relance des petits commerces. C’est vraiment regrettable !
Qu’attendiez-vous au juste ?
Nous nous attendions à ce que le moratoire sur la Landlord and Tenant Act, qui expire en décembre prochain, soit étendu jusqu’à 2020. Mais malheureusement on attend toujours, malgré plusieurs démarches auprès des ministres. Nous avons aussi demandé que les factures de téléphone et d’électricité, surtout celles des petits commerces, soient ramenées au même taux que les factures domestiques. Ce qui aurait grandement allégé leur fardeau mais encore une fois, c’est la voix qui crie dans le désert.
Pourquoi réclamer une extension de la Landlord & Tenant Act?
Avec la fin du présent moratoire en décembre prochain, le prix de la location des bâtiments commerciaux sera libéralisé et nous appréhendons une hausse exagérée qui sera au détriment des commerçants. Déjà, plusieurs d’entre eux ont été contraints à fermer boutique car les prix des locations sont trop élevés. Imaginez qu’il faut trouver au minimum Rs 10 000 à Rs 15 000 pour le plus petit local.
Si on ajoute les frais municipaux et autres, c’est difficile de s’en tirer, surtout que les ventes sont en baisse constante, principalement pour les magasins. Ce sont seulement ceux qui sont dans l’alimentation qui arrivent à s’en sortir. Je crains fort que si nous n’obtenons pas une nouvelle extension, ce sera la mort du petit commerce à Maurice.
Mais les hypermarchés sont toujours remplis...
Les gens profitent surtout des promotions sur les produits alimentaires. Tout comme dans les centres commerciaux où ils vont surtout pour passer du bon temps en famille et entre amis dans les restaurants. Je connais des magasins qui ne marchent pas. Les gens se contentent seulement de faire du lèche-vitrine. Plusieurs m’ont confié qu’ils vont fermer boutique bientôt. Comme je vous l’ai dit, les prix des locations sont trop élevés et étouffent les commerces.
Au nom de la sauvegarde des commerces dans les villes, vous menez aussi campagne contre le Metro Express. Expliquez-vous.
D’abord, ce projet ne figure pas dans le programme gouvernemental et durant la campagne électorale, l’Alliance Lepep était contre le métro léger. Le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, parlait surtout de Duty free Island. Ce qui aurait relancé le commerce en général. Maintenant, on a l’impression que ce projet a été éclipsé au profit du métro. Cela dit, ma plus grande crainte est que toutes les maisons de commerce se trouvant sur le tracé soient délocalisées. La question est de savoir où on va les transférer. Les villes sont plus ou moins saturées. Au cas où on leur trouverait une place, rien ne garantit qu’elles vont retrouver leur clientèle.
Mais on dit qu’il y aura une activité commerciale dans les différentes stations.
Si je ne trompe pas, on a dit qu’on allait installer surtout les marchands ambulants.
Dans une lettre adressée aux parlementaires, vous réclamez la création d’une cour des comptes. Pourquoi ?
Cela va permettre au gouvernement de rendre des comptes sur les dépenses publiques. Une telle instance existe en France.
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