Questions à Sébastien Lavoipierre, COO des activités industrielles d’Alteo : «La compétition sur le marché sucrier mondial sera plus rude»

La campagne sucrière 2017 a démarré à l’usine Alteo, située dans l’Est. La présente coupe pourrait être meilleure qu’en 2016. Sur le plan international, la situation est difficile avec la libéralisation des marchés.

Alteo est le principal producteur de sucres à Maurice. Est-ce que le groupe réalisera la même performance ou fera-t-il mieux ?
À ce stade, il est encore tôt pour faire une estimation précise, en raison des possibles aléas climatiques. Mais nos premières estimations, ainsi que celles du Mauritius Sugar Industry Research Institute (MSIRI), nous laissent penser que nous aurons, en 2017, une bonne récolte, probablement meilleure que celle de 2016.

Pourquoi la coupe démarre tôt chez vous ?
Le démarrage de la coupe se base justement sur ces estimations. Nous pensons qu’il est nécessaire de démarrer fin mai avec les premiers essais à l’usine, afin d’arriver à une pleine capacité à partir du 7 juin pour la réception des cannes de tous les planteurs du bassin cannier. Nous avons aujourd’hui une capacité de broyage supérieure à 400 tonnes de cannes/heure, ce qui nous permet d’écraser plus de 1,4 million de cannes par an.

Est-ce que la canne dans votre région du pays se porte mieux qu’en 2016 ?
Nous pensons que le climat sec qui a prévalu en fin d’année 2016 a été bénéfique pour les régions généralement plus humides et, qu’au contraire, la pluie et l’humidité que nous avons eues à partir de février 2017 ont permis aux régions les plus sèches de rattraper leur retard de croissance. Ces estimations nous laissent entrevoir une saison de coupe qui sera, à priori, meilleure que l’an dernier.

Quel sera l’apport des petits et moyens planteurs ? Attendez-vous une baisse de leur contribution?
Nous avons, depuis de nombreuses années, mis en place un service planteurs « à la carte » qui a permis de maintenir un bassin cannier important dans la région. Ce département fournit différentes formes d’assistances aux planteurs, telles que des services de plantation, de fertilisation, de récolte ou de transport de la canne. Les bonnes conditions climatiques ont été également bénéfiques aux petits et moyens planteurs qui devraient avoir, eux-aussi, une saison satisfaisante.

Faut-il un changement dans la façon de commercialiser les sucres mauriciens à l’étranger ?
Depuis 2017, le sucre sur le marché européen est désormais libéralisé. Il est évident que la compétition sera plus rude, mais nous nous préparons à ce changement, avec le Syndicat des Sucres, depuis plusieurs années. Le Syndicat a mis en place une stratégie pour commercialiser au mieux nos sucres raffinés et nos sucres spéciaux sur différents marchés. Nous travaillons étroitement avec cet organisme pour préparer au mieux l’avenir et développer autant de nouvelles opportunités commerciales que possible.