La musique adoucit les mœurs, elle transcende l’âme. Quelle que soit sa forme. Aujourd’hui, les musiciens d’ici et d’ailleurs explorent de nouvelles formes d’expressions, afin d’apporter une plus large palette sonore. Entre le Mridanga, les calebasses, le rouleur, le bobre, ces percussionnistes ont plus d’un rythme dans leur sac. Voyage dans cet univers, alors que nous entamons les célébrations de la « Fête de la musique » (21 juin).
Musicienne, auteure et compositeur au sein du groupe Patyatann, Sarasvati Mallac est une touche-à-tout. Elle joue au mridanga qui est un instrument de percussion issu de l'Inde, considéré comme une incarnation divine de Balarama. « Sa basse très profonde nous transporte rapidement dans un état de transe et d'extase. C'est un instrument que je connais depuis mon enfance. J'ai pu apprendre à en jouer grâce à des amis au temple », dit-elle. Il y a, aussi, la ravanne et le rouleur, qui est, lui, un instrument de percussion venant de La Réunion. « C'est un bonheur de jouer cet instrument, sa basse est très puissante, ses frappes beaucoup plus tribales, il s'agit aussi d'un pilier sur lequel reposent nos morceaux pour la basse », explique Sarasvati.
Aujourd’hui, les percussions fabriquées de matériel de récupération sont innombrables. Si Ludovic Kathan fait des bruitages avec des feuilles de tôle ou des dominos, Kan Chan Kin fabrique, lui, des instruments avec des ‘drom’ et des tuyaux. « Ce sont des apports uniques et originaux qui enrichissent énormément la musique locale. Les percussions, en sus du groove, apportent beaucoup de reliefs et de texture à notre musique. Nos morceaux se basent principalement sur les percussions. Ce sont elles qui donnent les différentes couleurs, les épices et la chaleur. Elles peuvent aussi être source d'inspiration, il nous arrive de créer des mélodies, selon la note ou l'harmonie que nous donnent certaines percussions. »
Le groupe Koro Dantan, composé de Salem Emilien, Ludovic Kathan, Charles Maurinière, Ingrid Leste et Anouchka Massoudy, propose un retour aux sources avec des instruments sacrés et ancestraux. Salem Emilien manie avec agilité, les accords de la kora, du ngoni, du nyatiti et de la sanza, entre autres et donne ses couleurs aux mélodies de ce quintet. Ludovic Kathan tient d’une main de fer le rythme du groupe à travers les sons du taman, de la ravanne, du bobre, la calebasse hémisphérique. Koro Dantan a également sa touche féminine apportée par les voix et textes d’Ingrid Leste et d’Anouchka Massoudy. Charles Maurinière complète cette formation.
Djembe (instrument membranophone en forme de bobine appelé aussi tambour parlant), dunun (tambour cylindrique avec une peau de vache tendue de chaque côté par des cordes), calebasse (fruit du calebassier qui est séché puis utilisé comme tambour basse ou tambour d'eau), djabara/shekere (instrument de percussion formé d'une calebasse entourée d'un filet tressé de graines ou colliers), bobre (arc musical fait avec un bois tendu par un fil de métal ou végétal et ayant comme résonance une calebasse frappée par une tige de bois) et didgeridoo. Ce sont autant d’instruments de percussion qu’utilise le groupe. « Même avec deux pierres ou avec deux mains nous pouvons faire de la percussion. Je n'ai pas de percussion spécifique, je joue avec la même idée sur la calebasse, la ravanne, le djembe et le dunun, tout en respectant leurs spécificités. En respectant ce principe, on peut tout faire », explique Salem Emilien.
Pour Salem et Ludovic, il est important de ne pas oublier les instruments de nos ancêtres. Charles et Ludovic ont débuté leur parcours musical dans un groupe de percussion. C’est Marclaine Antoine qui a transmis son savoir-faire, notamment dans la fabrication du bobre, à Ludovic.
Les sons et les rythmes pour lâcher prise
Sarasvati Mallac et Norbert Planel proposent des ateliers de lâcher prise à travers les sons et les rythmes. « Dans un monde où il est de plus en plus important d'apprendre à relâcher les tensions et à nous libérer de nos émotions ou énergies négatives, nous avons eu envie, Norbert et moi, de partager avec les autres ce qui nous permet de nous épanouir et d’être en connexion : la pratique de la musique. »
La voix et les tambours sont leurs principaux outils : la voix retranscrit l'esprit, le tambour nous ancre dans notre réalité corporelle. « C'est, généralement, un instrument que l'on sent résonner dans le ventre. On dit que « battre un tambour » permet d’accélérer la guérison physique, de stimuler le système immunitaire. L’écoute des rythmes répétitifs permet de se libérer émotionnellement en rentrant dans un état de transe ou de méditation. »
Dans ces sessions, les participants sont munis d’une ravanne et d’un bâton, ce qui permet d'y jouer plus facilement et de se concentrer sur l’échange et le ressenti.
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