Projet E-Health : une relance après des années de retard

Le projet e-Health, visant à moderniser le service public de santé, connaît des retards importants. Le ministre Anil Bachoo fixe un ultimatum : la première phase doit être implémentée dans quatre mois pour relancer cette initiative essentielle.

La première phase du projet e-Health devrait être implémentée « within four months ». C’est l’ultimatum fixé par le ministre de la Santé, Anil Bachoo. Longtemps annoncé, le projet a pris beaucoup de retard. Le sujet sera inscrit à l’agenda du « management meeting » de ce lundi 6 janvier.

« Je mets la pression pour que le projet e-Health avance. Je pense que, ‘within four months’, la première phase devrait être prête », a déclaré le ministre de la Santé, Anil Bachoo. Depuis sa prise de fonction en novembre 2024, il s’est attelé à dépoussiérer les dossiers en suspens. À travers ses visites régulières dans les hôpitaux, il entend instaurer de l’ordre pour améliorer le service de santé public.

Le ministre a précisé que le projet sera discuté lors de la réunion hebdomadaire avec les cadres de son ministère ce lundi 6 janvier, afin de passer en revue le dossier. Il devrait être en mesure de donner davantage de précisions à l’issue de cette rencontre.

Selon les informations recueillies, le projet a accumulé beaucoup de retard. Relancé en 2022 sous l’ancien gouvernement, il a été piloté par plusieurs ministres de la Santé au cours des 10 dernières années : Anil Gayan, Anwar Husnoo et Kailesh Jagutpal. Un « e-Health Accelerator Lab », équipé de 20 ordinateurs, avait même été installé à la médiclinique de Grand-Bois en juillet 2024 pour former le personnel. Ce type de laboratoire devait également être installé dans d’autres régions afin de permettre une formation continue, mais plusieurs mois plus tard, le projet semble encore au point mort.

Le ministre Bachoo semble toutefois déterminé à redonner un élan au projet. Lors de la réunion avec les cadres du ministère, les divers aspects seront examinés pour identifier les causes des retards et envisager les mesures nécessaires pour accélérer sa mise en œuvre. Un collaborateur proche du ministre a confié que le projet en est encore « au tout début de sa Phase I ».

Le projet e-Health vise à moderniser le service public de santé par la digitalisation des dossiers des patients. Cela permettra aux patients de ne plus fournir les mêmes informations répétitives (noms, adresse), à chaque consultation. Une base de données centralisée facilitera la consultation de l’historique médical des patients grâce, par exemple, à leur carte d’identité. L’accès à ces données sera strictement réservé au personnel autorisé, comme les médecins.

Grâce à ce système, tout médecin pourra assurer un suivi efficace en accédant aux antécédents médicaux et aux traitements précédemment reçus par un patient. À terme, le projet permettra une meilleure coordination des soins et une gestion optimisée des médicaments, réduisant ainsi les risques de surdosage.

Le contrat pour la mise en œuvre du projet a été attribué, au début de 2024, à un consortium composé de Trio Tree Technologies (une entreprise indienne), Informatics 7 International Mauritius Limited, et Netcom Partners Mauritius. Une autre entreprise mauricienne est également évoquée, mais aucune confirmation n’a été obtenue auprès du ministère de la Santé. Le budget prévu pour le projet s’élève à Rs 600 millions, avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en collaboration avec le gouvernement japonais et le ministère des TIC.