Le programme gouvernemental 2020-24 que présentera le président de la République, Prithvirajsing Roopun, le vendredi 24 janvier, est déjà finalisé. Contrairement à celui de janvier 2015 dans lequel les grands projets étaient énumérés, le présent programme gouvernemental n’énoncera que les grands axes de la politique du gouvernement.
Développement inclusif et continuité. Tels seront les maîtres-mots du programme gouvernemental 2020-24, le but étant de garantir la stabilité et le progrès dans la durée. Inclusif dans le sens où, d’une part, il présentera un plan intégré assurant une harmonie entre l’économie, le social et l’écologie, et d’autre part, il assurera une distribution équitable de la richesse nationale.
Publicité
C’étaient d’ailleurs deux des éléments importants du message du leader de l’Alliance Morisien, Pravind Jugnauth, durant la campagne électorale. Le programme gouvernemental, apprenons-nous, constituera « un nouveau pacte avec le peuple pour poursuivre le développement de notre République et façonner un avenir encore meilleur pour tous », comme il avait souligné dans le manifeste électoral.
Selon nos recoupements, toutes les promesses faites dans le manifeste électoral et dans les réunions politiques seront incluses dans le programme gouvernemental. Mais la version 2020 sera différente de celle de 2015. Elle ne comprendra que des grands axes de la stratégie du gouvernement pour les cinq ans à venir. Le document ne parlera donc pas des grands projets, comme cela avait été le cas en 2015. Il sera ainsi moins épais que celui de 2015, qui contenait, lui, 300 paragraphes. Bien que le programme gouvernemental 2020-24 comptera une soixantaine de 70 paragraphes de moins, il sera de haute facture. Il énoncera les orientations du gouvernement, aux dires d’un ministre faisant partie du comité chargé de préparer le document.
« Ce programme dessinera les contours des grands axes autour de l’économie, du social et de l’écologie principalement. Les grands projets seront énoncés dans les cinq Budgets de ce mandat », fait-il ressortir. Pour justifier l’allègement du document, le ministre parle de continuité. « Lorsque nous avions accédé au pouvoir en 2014, c’était exceptionnel. Nous mettions fin à neuf ans de règne de Navin Ramgoolam. Cela coule de source qu’un document de changement doit être riche en idées et en projets. Celui de 2015 s’articulait autour du thème Achieving Meaningful Change », explique-t-il.
Le ministre ajoute que fortes de l’expérience du premier mandat, les têtes pensantes du gouvernement sont arrivées à la conclusion que la prise de risque est trop élevée en annonçant des projets sur cinq ans. « Nous avons des idées plein la tête. Pour les concrétiser, c’est une autre paire de manches. Beaucoup d’éléments entrent en jeu, surtout les facteurs extérieurs ou encore la nécessité d’une nouvelle orientation à la suite d’une catastrophe naturelle. Or, durant une campagne électorale, nos adversaires occulteront ces réalités pour faire de la démagogie », indique ce membre du gouvernement. En effet, à chaque campagne électorale, les adversaires du parti au pouvoir font un relevé des projets annoncés qui n’ont pas été réalisés.
La population, poursuit le ministre, doit s’attendre à beaucoup de projets sur les cinq ans à venir, car le Premier ministre s’est prouvé être un homme d’action, compte tenu du nombre de projets d’envergure réalisés sous l’ancien gouvernement.
Quelques mesures-phares
- Création de 10 000 emplois dans le secteur public pour les jeunes et des mesures incitatives fiscales à l’intention des entreprises privées afin de favoriser l’embauche des jeunes diplômés pour une période minimale de trois ans.
- Mise en place d’une assurance pour couvrir les policiers en fonction, promotion automatique au grade de sergent après 20 ans de bonne conduite et paiement d’une Performance Bonus aux policiers, aux pompiers et aux gardes-chiourmes.
- Introduction d’un Grant de Rs 100 000 donné aux propriétaires de taxi au moment du renouvellement de leur véhicule.
- Hausse de la subvention offerte pour les traitements médicaux à l’étranger, la faisant passer de Rs 800 000 à Rs 1 million. Sans compter un billet d’avion gratuit pour un parent ou un proche accompagnant le patient.
- Abolition de la taxe immobilière (revenant aux municipalités) pour les propriétaires ayant une seule maison.
- Renforcement des moyens et de la logistique pour combattre le trafic de drogue.
- Application d’une politique de tolérance zéro envers la fraude et la corruption.
- Adoption du projet de loi déjà élaboré en vue de créer une Land Division à la Cour suprême et mise sur pied d’un Hardship Fund pour soutenir ceux dont la résidence principale pourrait faire l’objet d’une Sale by Levy.
- Création, à travers l’île, de dix parcs de 20 arpents chacun, inspirés de l’Ébène Leisure Park et création de trois nouvelles forêts endémiques.
- Adoption d’une politique « zéro plastique » d’ici 2030.
- Création d’un Youth Environment Council placé sous l’égide du Prime Minister’s Office, afin que les jeunes de 18 à 35 ans fassent entendre leur voix sur les problématiques liées à l’environnement.
L’opposition fera front commun
Les dirigeants du Parti travailliste (PTr), du Mouvement militant mauricien (MMM) et du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) se concertent toujours au sujet d’une position commune par rapport à la présentation du programme gouvernemental. Lequel sera d’ailleurs présenté le vendredi 24 janvier 2020. Selon nos recoupements, tous sont d’accord de boycotter l’événement. Mais ils ont des divergences d’opinions sur la participation au débat sur ce discours. Le MMM et le PMSD sont en faveur. Au sein du PTr, il y a deux tendances : l’une en faveur et l’autre contre.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !