Interview

Production locale Alan Oxenham : «Avec un marché restreint, la diversification devient primordiale»

Alan Oxenham

La manufacture, l’importation et la distribution. Ce sont les trois axes sur lesquels E.C Oxenham & Cy Ltd s’est appesanti. Alan Oxenham, le chief marketing officer de la compagnie, nous parle des points forts de cette diversification.

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Y a-t-il eu une évolution du marché des spiritueux et du vin à Maurice depuis le début de votre implantation ?
Il y a eu une grande évolution. D’abord, avec l’émergence des grandes surfaces qui ont pris la place des tavernes et les boutiques. Cependant, malgré l’arrivée des grandes surfaces, la demande en alcool n’a pas beaucoup augmenté. Si on regarde les chiffres des années 2010/2011, la demande était alors plus forte. Aujourd’hui, il n’y a pas une grande augmentation de la demande comme beaucoup veulent le faire croire au niveau du marché des vins spiritueux à Maurice. La vente des vins, des rhums, était plus forte avant, pour se stabiliser au fil du temps avant d’amorcer une légère chute. On verra que pour diminuer l’alcoolisme dans le pays, le gouvernement a taxé les produits alcoolisés. Dès qu’on augmente la taxe, les ventes chutent. Mais le problème, ce n’est pas l’alcoolisme, mais la drogue synthétique qui règne dans notre société aujourd’hui.

Quelles ont été les solutions pour pérenniser la marque sur le sol mauricien ?
Afin de pérenniser la marque, la seule chose à faire c’est de proposer une variété dans la gamme, avoir la diversité dans cette variété et avoir les différents prix de façon à ce que tout le monde se retrouve dans les produits que nous offrons. Et après c’est le service que nous proposons aux consommateurs et aux clients qui fait la différence. 

Vous êtes aujourd’hui dans la manufacture, l’import et la distribution. Quelle est l’importance de cette diversification? 
C’est vrai qu’au tout début on était dans une production locale jusque dans les années 82. À partir de là, on a commencé à importer des vins de l’Afrique du Sud, notamment le Bellingham, et toute une série de différents vins, par la suite.  On a plus tard étoffé notre gamme et nous nous lancerons bientôt dans la production de notre propre bière. 

La diversification est importante, vu que le marché est restreint avec une démographie d’un peu plus d’un million d’habitants à Maurice. C’est un marché stable, mais la concurrence ne cesse d’augmenter. Il y aura toujours quelques gros opérateurs mais une multitude de plus petits qui émergent.  

2018 a été une bonne année pour nous car on a commencé nos premières exportations en France, en Allemagne et en Angleterre. On a par exemple eu un partenariat avec la maison Giffard. On importe leur sirop et ils prennent notre rhum qui est distribué sur le marché français. On va sortir des rhums agricoles. 

Quant à la distribution, on couvre tous les points de vente à Maurice. À commencer par les 3 000 petites boutiques, les gros supermarchés, les restaurants et les hôtels.

Comment expliquez-vous cette culture pour les vins, les spiritueux à Maurice ?
C’est dû au fait d’avoir été une colonie française pendant longtemps. Ensuite, notre société a aidé à démocratiser le vin. Les gens ont commencé par les vins de chez nous et puis, selon le goût et les moyens, ils partent sur des vins plus sophistiqués et plus chers. C’est comme les Anglais qui sont venus avec leur whisky et leur gin tonic. Ce qui fait qu’on n’est pas comme certains pays où ce n’est que de la bière qui est vendue, et le vin inexistant. À Maurice c’est un bon équilibre entre vins, spiritueux, bière, entre autres. 

 

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